Législatives : le temps des résultats

Dans les campagnes électorales, il est de tradition de ne pas tenir compte des réalités. Je me souviens d’un candidat PSU me disant, je vais atteindre 3% mais il faut faire comme si je vais gagner ; or défendre des idées, ce qu’il faisait, n’est-ce pas suffisant ? Autrefois La Dépêche donnait les résultats de l’élection précédente pour éclairer le lecteur.

Les études électorales montrent que les phénomènes sont toujours lents même si à chaque fois on parle de tremblement de terre !

L’évolution de l’abstention par exemple est un phénomène clair mais lent et on en parle au moment des élections puis c’est fini.

Le déni incroyable des réalités est un fait avant les résultats mais aussi au moment des résultats ! J’ai vu le PCF passer de 20% à 6% sans jamais avoir «perdu»!

Il est frappant le soir des résultats de constater que tout le monde est content, le perdant préférant pointer les échecs des autres !

Or la raison d’être des élections c’est de permettre d’approcher quelques réalités conditionnées bien sûr par le système électoral.

Avec les seuls sondages nous notons quelques réalités mais jamais les réalités d’ensemble. Cette fois échec total sauf pour LR.

J’insiste sur ce point car les grands médias ayant pris le pouvoir sur la politique, ils adorent le refus des réalités affiché par les politiques. En effet, nous sommes entrés dans une époque où les grands médias servent à masquer les réalités plus qu’à tenter de les expliquer. Le micro-trottoir est le modèle permanent de la non information !

Voilà pourquoi quand Mélenchon a lancé la formule «élisez moi premier ministre » les grands médias en ont fait leurs choux gras. Tout le monde savait que c’était impossible mais tout le monde a joué le jeu ! Si bien que Marine Le Pen a disparu et plus on approchait de l’élection plus elle revenait avec ce commentaire des médias : « elle avait disparu au début de la campagne ». Les médias qui l’avaient fait disparaître s’étonnant de sa disparition !

Pour vivre le temps des résultats il est donc indispensable de les donner globalement :

-         1 ) Les macronistes prennent une giffle (235 loin de 265-300 des sondages)

-         2 ) La NUPES gagne mais de manière relative : le PCF va juste pouvoir faire un groupe, le PS va retrouver son groupe, ls vrais  gagnants sont donc EELV et surtout LFI mais cette victoire de LFI était inscrite dans l’accord lui-même, un accord qui laisse les miettes au PCF et PS car ils ont craint de ne pas les conserver (140 sièges loin de la donné 180-210).

-         3 ) LR est dans la situation du PCF en 1981 : soutenir sans participer ou soutenir en participant. Sauf que le PS avait la majorité absolue. Disons que la tenaille se déplace : le poids du RN peut peser et inciter des éléments à devenir plus radicaux et le poids des macroniens diminue, donc ils peuvent gagner le rôle de charnière. (78 proche du sondage 40 à 65)

-         4 ) Le résultat du RN est devenu une forte surprise à partir du moment où les sondages ne l’avaient pas annoncé (90 élus loin de 20-40)).

A partir de ces quatre éléments chacun tire la ficelle dans le sens qui lui semble le plus favorable.

Pour ma part l’inquiétude domine quant à l’avenir, le RN étant en position de mieux tirer les ficelles, même si sa victoire peut avoir des effets négatifs pour lui.

A ce sujet dans le face à face NUPES/RN il ne faut jamais oublier que NUPES (comme Ensemble) est une coalition, alors que le RN est un seul parti ! Jusqu’en 2017 cet isolement du RN ne lui permettait pas d’avoir des élus mais cette fois ça change (je reviendrai sur la question). En conséquence on va assister aux querelles sur les mots : le RN en tant que parti est le premier opposant et NUPES va répondre qu’en tant qu’alliance c’est la première opposition. JPD