Mon premier livre de 1982 : les démocrates du Tarn-et-Garonne
Le 5 août 1982 j’achevais et publiais aussitôt mon premier livre. Je le publiais aussitôt car j’avais acheté une ronéo à encre, une grosse agrafeuse et j’avais fait réaliser la couverture par un imprimeur. Une publication artisanale d’autant que j’avais travaillé avec ma machine à écrire sur des stencils où toute correction était impossible.
Je m’étais lancé dans ce travail suite à une erreur. Je passais alors mes vacances à Saint-Antonin Noble-Val et j’avais lu que la ville avait participé à l’insurrection de 1851, insurrection à laquelle j’étais sensible depuis ma classe de 1ère. Et mon prof d’alors avait contribué avec le service éducatif des archives départementales à diffuser un dossier sur la Seconde république dans le 82. J’ajoute une dédicace à son nom : à Antoine Ombret dit Le Toine.
Je suis allé aux archives locales puis aux archives départementales et depuis je n’ai cessé d’écrire sur le sujet. Suite à une autre erreur j’ai décidé de le recopier pour le mettre à disposition d’éventuels lecteurs sur ce blog. En effet, en étudiant le cas de Frédéric Cayrou j’ai voulu y retrouver ce que j’avais noté sur les événements de Montpezat en 1851 mais sans succès !
A l’époque, ce travail d’une lecture difficile, a été repris, pour sa partie sur les réalités sociales, par une revue, Les Cahiers d’analyse concrète, car son responsable est passé au camping où j’étais, et il n’a pas été rebuté par l’apparence artisanale du produit, avec des corrections manuelles à laquelle participèrent Annie et Colette que je remercie encore.
Quarante ans après je considère cette étude (dans le fond comme dans la forme) toujours utile. Peut-être pourrais-je envisager une édition papier complétée par mes autres travaux sur le sujet : l’insurrection à Montauban, Castelsarrasin, et pour Moissac les études sur le cas Détours et le cas Bousquet.
Dans ces trois villes que j’ai beaucoup étudiées depuis, les événements de Seconde république furent décisifs quant à la suite, et pourtant ce lien n’est jamais fait. On y vérifie le côté très à droite de Montauban qui a été masqué par l’action d’une gauche unie, on y vérifie à l’inverse le côté très à gauche de Castelsarrasin avant même la venue de l’usine et pour Moissac son côté plus intellectuel.
Pour cette étude j’ai beaucoup utilisé Le Courrier du Tarn et Garonne disponible à présent (en partie) sur Gallica. Et aussi Le Vigilant qui n’y sera jamais : on dit souvent sur internet, qu'on y trouve tout, mais c’est faux. Les luttes très à gauche y figurent, certes parfois, mais rarement.
En recopiant cette étude, au-delà de la Seconde république, je vérifie quelle fut une de mes trois colonnes vertébrales :
- Celle occitaniste avec l’apparition de Mary-Lafon (mon deuxième livre mais je suis passé au micro-ordinateur et à la photocopieuse jamais pieuse) et de manière plus discrète de Léon Cladel (un des insurgés de 1851 à Montauban à l’âge de 16 ans)
- Celle sociale avec le cas des Forges de Bruniquel et celle des paysans
- Celle de toutes les insurrections (1851, 1789, 1905, 1936)
Et le tout, en s’appuyant sur la vie locale dont la richesse est immense pour l’historien. J-P Damaggio
