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Vie de La Brochure
13 mars 2020

PCF 82 : D’Eugène Allègre à Léo Marcon

Il était naturel que d’Eugène Allègre je repasse à Léo Marcon en reprenant un article de l’autre blog que je regroupe donc sur celui-ci. J-P Damaggio

 mort-de-staline

La mort de Staline vécue par Léo Marcon

Il n’a pas souvent écrit dans Le Patriote mais là, il a tenu à apporter son témoignage. L’histoire s’étudie aussi avec de tels écrits sincères, d’un homme honnête. Et on le constate, les communistes n’étaient pas les seuls à être trompés. Je comprends mieux la polémique suscité par le dessin de Picasso sur Les Lettres Françaises d’alors. Il heurtait cette religiosité populaire.

Si, en 1980, j'avais montré cet article à Léo, en aurait-il eu honte ? Je pense que oui. Je pense que la dénonciation ensuite, des crimes de Staline, a brisé quelque chose de profond en lui. Il est resté communiste… de cœur. Les plus coupables sont ceux qui ont tourné la page, sans regarder en arrière. Etre trompé est une chose ; faire comme si on n’avait pas été trompé c’est bien pire. JPD

 

J’ai vu dans mon quartier la douleur des simples gens

Dimanche 8 mars 1953

Voilà trois jours que le cœur du guide génial des peuples, le grand J. V. Staline, a cessé de battre. Pour nous, communistes, le nom de Staline est une chose qui est grande, très grande. C’est notre guide, notre éducateur marxiste-léniniste. C’est l’homme qui a « voué toute sa vie au service sans réserve à la grande cause du communisme.»

C’est l’homme que nous aimons le plus – notre maître aimé - . C’est l’homme qui a consacré toute sa vie à la cause de la révolution prolétarienne et à la construction du communisme.

Mais, c’est pour les Français qui ne l’oublient pas, l’homme de la victoire sur l’hitlérisme, le stratège militaire jamais égalé dans l’historie ; c’est Stalingrad, c’est l’homme qui a cassé les reins à la bête fasciste.

Aujourd’hui dimanche, dans mon quartier, dans 70 foyers, les simples gens ont parlé de l’immortel Staline ; beaucoup ne sont pas communistes mais tous sentent le grand vide.

« L’Humanité dimanche » a été arrachée des mains des diffuseurs. Aujourd’hui dans mon quartier il manque des Humanité dimanche.

Sur la route de Corbarieu, un homme s’est arrêté : il vient de Vazerac ; il attend sur la route. A ma sortie de chez un ami, il vient vers moi. « C’est L’Humanité que vous avez ? » Oui. « Je l’avais pensé ».

Les larmes aux yeux, il reprend sa route ; dans sa poignée de main j’ai compris, un homme, un inconnu pour moi, qui pensait à un autre homme, le grand Staline.

A la cité des Cheminots, une femme qui n’est pas communiste ; a éclaté en sanglots en prenant le journal. Dans un café, une autre femme sincèrement peinée… « Aujourd’hui, donnez-moi votre journal. »

Dans mon quartier il faut en moyenne 2 heures pour la diffusion de L’Humanité dimanche. Aujourd’hui c’est 4 heures qu’il a fallu. Partout, les communistes, les sympathisants, les amis du Parti, les non-communistes, parlaient du grand Staline. Partout, les simples gens parlaient de l’homme, du génie, du libérateur des Peuples : le grand Staline.

Dans mon quartier, à la cité des Cheminots, le glorieux drapeau soviétique, cravaté de deuil, flotte au vent. Aujourd’hui, à « Sapiac », il y a beaucoup de sportifs. (le grand Staline était pour un sport sain et honnête).

Nombreuses sont les simples gens qui saluent le drapeau soviétique en berne. Une fillette de 12 à 14 ans descend : « Dis, c’est en l’honneur de M. Staline ? »

Au passage du chemin de l’Abbaye, des chapeaux se lèvent. Le cœur du grand Staline a cessé de battre, mais le cœur des hommes et des femmes bat encore.

Toutes les simples gens, les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, ont et auront à cœur de signer le Livre d’or qui leur sera présenté.

Le nom immortel de Staline restera, dans mon quartier, le symbole vivant de la liberté, de la fin de l'exploitation de l’homme par l’homme, de la Paix.

Aujourd’hui, demain, chaque jour, nous irons tous de l’avant, dans la voie si pure, si claire que nous a tracé le GRAND STALINE.

Léo Marcon membre du Comité fédéral du Parti Communiste FrançaisNé le 31 mars 1912 à Dunes (Tarn-et-Garonne) ; cheminot, cantonnier poseur ; syndicaliste CGT et communiste ; résistant.

 

Voici deux commentaires de sa fille :

J'ai lu cet article par hasard ! je ne connaissais pas votre blog. Je souhaitais vous contacter par téléphone pour savoir s'il m'était possible d'acheter le journal original, le Patriote avec l'article de mon papa ? Je vous remercie pour les conclusions que vous avez écrites, à savoir si en 1980 papa ne serait plus d'accord avec ce qu'il avait écrit en 1953 ! mais ce que je sais c'est que jusqu'à la fin de sa vie il est resté communiste de cœur et fidèle avec lui même.

 

Je suis la fille de Léo MARCON et je ne connaissais pas cet article ; je reconnais l'écriture de mon papa ; je savais que jeune papa était un pur communiste et Stalinien. Je regrette de ne pas avoir
parlé plus longuement avec lui sur ce sujet là car papa était très discret et humble. En fait je connaissais
sa participation importante pendant la Résistance, toute sa famille d'ailleurs à œuvré pour la Résistance, à Verlhaguet, sa famille, frères et sœurs ont risqué leurs vies. Par contre lors de son décès j'ai été déçu que papa n'est pas eu de plaques validant son activité pendant la Résistance ! LEO MARCON, je crois que son de maquis était SIMEON ! j'en ai les larmes aux yeux !

  

Voici ce que dit Le Maitron

Fils d’un ouvrier agricole, Léo Marcon travailla d’abord lui aussi comme ouvrier agricole et se syndiqua à la CGTU à cette époque. Il s’engagea en 1937 dans les brigades internationales en Espagne, et en 1938 adhéra au Parti communiste. De retour en France, encouragé par un voisin cheminot, il entra à la SNCF en 1941 comme journalier puis par la suite au service de la Voie où il fera sa carrière comme cantonnier poseur à l’échelle 3 à Montauban (Tarn-et-Garonne).

En 1942, Eugène Allègre le fit adhérer à la CGT. Dès cette période il fut en contact avec la Main d’œuvre immigrée (MOI) et la Résistance. En janvier 1944, à la demande du PCF, il prit la direction d’un groupe FTPF qui venait d’être créé à Montauban. Il organisa alors de nombreuses actions de sabotage.

À la Libération il poursuivit ses activités politiques et syndicales. En 1945 il fut candidat PCF aux élections cantonales à Caylus (Tarn-et-Garonne). En 1953 il fit partie du comité fédéral du PCF de Tarn-et-Garonne.

Responsable CGT du service VB à Montauban, il participa à ce titre aux conférences de secteur à Toulouse de 1950 à 1955. Il fut également délégué du personnel auprès du chef de service VB de la région Sud-Ouest à Paris. Localement il fut membre du comité des activités sociales.

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