Effroyable marée noire à l’île Maurice
Dans la soirée du 25 juillet dernier un bateau s'est échoué sur la barrière corallienne à la pointe d’Esny. Un énorme bateau de 300 m de long, le MV Wakashio, échoué sur les récifs, au sud-est de l'ile Maurice, et une immense nappe de fuel s'échappa du vraquier japonais battant pavillon panaméen en direction de la côte, au beau milieu des eaux turquoises du lagon.
Juste à côté du Blue Bay National Marine Park et à quelques encablures de l'ile aux Aigrettes, une réserve naturelle protégée, les responsables de l'ONG qui s'en occupent en sont réduits à capturer les oiseaux endémiques en voie d'extinction pour les mettre à l'abri de la marée noire, loin de là...
Nous sommes face à Mahébourg et Blue Bay comme son nom l’indique est un lieu magnifique.
Les autorités ont d’abord nié le problème : le bateau allait pouvoir être renfloué facilement. Les cales du bateau étant vides, le navire transportait «seulement» 200 tonnes de diesel pour sa propre consommation et 3.800 tonnes de fuel lourd.
Pendant les deux premières semaines le gouvernement mauricien temporise sauf que petit à petit les problèmes commencent à s’accumuler.
1 ) La météo ne permet pas de s’approcher facilement.
2 ) Une partie du carburant est pompé mais pas de cuves pour le récupérer
3 ) La coque du bateau commence à se fissurer.
Et c’est quand le gouvernement appelle la France au secours que la question devient une actualité.
Il faut dire que La Réunion n’est pas loin et la crainte de conséquences pour l’île est claire même si en fait la marée noire n'est pas sur la côte en face d'elle..
Pour bien comprendre nous sommes dans un lagon et les dégâts pour les coraux sont évidents (en plus des soucis pour les oiseaux, les poissons et… les hommes).
Alors le Premier ministre demande aux Mauriciens de prier... Même la presse de l’île est discrète, les enjeux touristiques sont évidents. En conséquence je n'ai pas pu trouver une photo de manifestations d'habitants.
Or le Premier ministre a fini par le reconnaître : le risque que le navire subisse d’autres dommages, et même qu'il se casse, était bel et bien réel.
Parallèlement, le gouvernement a décidé de faire boucler la zone par la police et de menacer les milliers de Mauriciens qui ont répondu à l'appel à la mobilisation de diverses ONG et associations citoyennes d'une amende d'environ 2.500€ et de deux ans de prison. Officiellement, il l'a justifié par la nécessité de mettre en place une coordination et d'assurer le maintien de l’ordre. "Au cas contraire, il y a le risque de détruire davantage l’environnement", a-t-il déclaré.
A suivre. J-P Damaggio