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Vie de La Brochure
8 novembre 2021

LGV : Bordeaux-Toulouse vu de Clermont

olivier bianchi

Il existe en Auvergne un journal exceptionnel, La Galipote, un trimestriel, et dans son dernier numéro il a interrogé le maire de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi. Je ne dis pas interrogé pour la forme comme dans la presse ordinaire mais interrogé sans complaisance. Ce qu’il dit du rail prouve qu’on peut-être à la tête d’une métropole, fils de cheminot et intelligent ! J-P Damaggio

 

LA GALIPOTE: Puisqu'on parle train... On vient d'apprendre qu'il y a une ligne TGV qui est désormais programmée entre Bordeaux et Toulouse, alors que les trains reliant Paris à Clermont ont pris l'habitude d'être régulièrement en retard. Quelle est votre réaction à ce propos ?

Olivier Bianchi : "La Vie du Rail", c'est toute ma jeunesse en raison du métier de mon père. Par conséquent, je connais par cœur le problème. Donc, l'histoire c'est quoi ?... Celle d'un Etat français qui décide, dans les années 70-80, d'opter pour le tout TGV. (...) On a donc aménagé le territoire en reliant les centres économiques les plus puissants par des voies TGV. Résultat: le Massif Central, comme d'habitude — parce ce que cela ne concerne pas seulement Clermont-Ferrand, mais aussi Limoges, voire Toulouse —, a été le dernier à être connecté. A Clermont, nous n'avions même pas un TGV de programmé, mais un doublement de la ligne Paris-Lyon !... Quand il y a eu le débat sur le fameux POC (Paris-Orléans-Clermont), j'ai dit qu'une dépense de 15 milliards d'euros pour gagner un temps de trajet ridicule — tout le monde négociait un arrêt du TGV —, cela ne servait à rien... Sans compter qu'il y avait deux problèmes délicats à surmonter : la traversée de la Sologne, et celle de l'Allier et du vignoble de Saint-Pourçain. Honnêtement, c'était un projet absurde !... N'étions-nous pas en mesure d'imaginer autre chose, un train intercités propre, rénové et efficient ?

Au final, après des débats homériques, l'Etat décidait d'arrêter la construction de TGV et de s'occuper des intercités, en particulier des plus fragiles parmi lesquels la ligne Clermont-Paris. Il faut dire que les wagons y sont d'une autre époque, les pannes récurrentes, et les aménagements de voies à réaliser multiples... Parce que dans ce pays, on n'est pas capable de mettre des barbelés le long d'une voie, on se retrouve avec des vaches, des sangliers, des chevreuils qui traversent les rails et mettent les trains en carafe ! Or, alors que les travaux sur la ligne Clermont-Paris progressent lentement, je découvre avec stupéfaction — après que l'Etat ait dit qu'il n'y aurait plus d'aménagement de voies TGV — que l'on est capable de sortir 4,1 milliards d'euros pour programmer une nouvelle ligne TGV entre Bordeaux et Toulouse !... Certes, il y a certainement à cela des raisons d'ordre politique, dans la perspective d'une compatibilité politique à venir, mais il n'empêche qu'il y a de quoi perdre la raison devant tant d'inconséquence. J'ai le sentiment que Clermont est une fois encore le dindon de la farce! Cela dit, sur un tel sujet ma position est claire : premièrement, il n'y a pas plus propre et intéressant que le ferroviaire ; deuxièmement, peu importe d'être en TGV ou en intercités, ce que je veux, c'est que l'on puisse effectuer le trajet entre Paris et Clermont en moins de trois heures dans des conditions correctes avec des wagons neufs.

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