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Vie de La Brochure
30 janvier 2022

La ré-industrialisation par quelle industrie ?

Les candidats à la présidentielle ne ratent pas une occasion pour rappeler qu’il faut réindustrialiser la France. C’est aussi un thème cher à Natacha Polony. Comme si en 1960 la question avait été de ré-agriculturer la France ! A chaque époque de l’histoire l’agriculture est réinventée et l’industrie aussi en conséquence la question n’est pas de réindustrialiser mais par quelles industries ?

Nous n’avons jamais consommé autant de produits industriels avec un pays de moins en moins industrialisé !

J’ai entendu Jadot dire qu’à l’avenir, l’industrie automobile ne produira que des voitures électriques. Laissant par là sous-entendre que l’essentiel des gaz à effet de serre provient de la voiture individuelle quand il sait très bien que le mal vient beaucoup plus des camions or je n’entends pas qu’ils soient demain tous électriques !

Mais pour les camions Jadot veut porter le transport des marchandises par train de 10% à 20%, ce qui me convient, mais par une baguette magique dont je ne connais pas la provenance. C’est vrai il est au moins cohérent sur un point puisqu’il refuse le tout LGV qui est un des éléments qui a contribué à tuer le fret ferroviaire. Mais bien souvent les propositions, pour Jadot comme pour les autres ne reposent pas sur une analyse sérieuse de la situation. Je sais le réchauffement climatique est analysé, les causes aussi donc les propositions suivent. Et pourtant les premiers intéressés n’y croient pas ! Pourquoi ceux qui demandent l’augmentation du SMIC depuis des décennies n’emportant pas l’enthousiasme de ceux qui sont concernés ?

 Je m’intéresse à l’industrie de la chapellerie et René Merle me renvoie à un article qui commence ainsi :

« Pourquoi s'intéresser à l'histoire de la chapellerie ? Parce qu'elle nous offre l'image d'un cycle de civilisation aujourd'hui terminé : il y a une différence radicale entre l'âge de l'industrialisation et le nôtre. La fabrication des chapeaux de feutre est née au XVe siècle, elle s'est développée au XVIIIe et au XIXe, elle a perdu toute importance au XXe. Tant que les gens ne pouvaient se déplacer qu'à pied ou à cheval, la tête exposée de longues heures au soleil ou aux intempéries, Os portaient des chapeaux. Le chapeau de feutre a disparu avec le cheval et la marche à pied. L'industrie chapelière appartient à un cycle historique qui est celui de l'entreprise familiale passant de l'atelier artisanal à «l'usine à vapeur» sans que la machine ait jamais pu remplacer tout à fait le coup de main. Les vieux chapeliers ont tous le même réflexe : présentez-leur un chapeau de feutre, ils le sentent avec les mains, ils le regardent à peine, ils le palpent, le triturent avec leurs doigts pour éprouver la qualité du feutrage et du dressage, puis, cet examen fait, s'il s'agit d'un échantillon courant, il y a des chances qu'ils vous le rendent avec une moue dégoûtée. »

 Le capitalisme a produit plusieurs civilisations industrielles et comme il est maître du jeu, il a toujours été en avance sur une classe ouvrière obligée de défendre les acquis du passé. C’est différent dans le monde des services, car le service de l’enseignement par exemple, est resté sur les mêmes rails malgré la tonne de réformes passées et à venir. Bien sûr quand il y a informatisation de la société l’enseignement évolue… Et, côté industrie, il faudra toujours des bâtiments, des tables etc. Ceci étant le service offert par le pompiste a disparu…

 Le changement de civilisation industrielle est passé par l’énergie hydraulique des moulins, le fer-charbon, l’électrification, l’informationnel. Puis le question de la production se lie à celle de la distribution.

J’ai déjà raconté comment le maire socialiste de Montauban s’oppose en 68 à l’installation du premier supermarché (pour défendre le petit commerce), comment six ans après il regarde d’un bon œil l’arrivée du suivant, et comment ensuite c’est lui (en fait son remplaçant) qui appelle au secours la grande distribution !

 Bref la question devient : comment contrôler les inévitables mutations industrielles ? J-P Damaggio

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