Poutine l’a fait !

« La Russie, je prends le pari, n’envahira pas l’Ukraine » phrase prononcée par M. Zemmour la veille de l’offensive ! Il a perdu son pari, il s’est trompé comme tant d’autres et il reste à savoir pourquoi, pas pour lui, mais pour comprendre le monde.

Il arrive que les services de renseignement des USA racontent des salades et ça arrive à tant d’autres même en France, mais il arrive qu’ils disent vrai. Et là ils disaient vrai. Le président de l’Ukraine en a-t-il profité pour préparer sa riposte, tout en disant, du calme, du calme ? Poutine, comme en Crimée aurait pu s’en tenir à imposer l’indépendance des zones séparatistes mais il a préféré s’attaquer au pays tout entier. C’est une option qui ne se décide pas un beau matin mais se murit de longue date.

Depuis quand Poutine a-t-il décidé de se lancer dans ce projet ?

Faut-il faire la longue liste des guerres lancées par ses armées ?

Je ne retiens qu’un point vite oublié. Début 2022 l'intervention russe au Kazakhstan ne fut pas vraiment une guerre mais une opération du maintien de l’ordre. Ce que le président de Biélorussie a pu réaliser presque seul. Menacé d'être renversé par des manifestants - qui, à l'origine, protestent contre l'envolée des prix de l'énergie -, le régime se voit obligé d'appeler Moscou à l'aide. Et de faire jouer le mécanisme d'assistance militaire mutuelle de l'organisation ODKB (Kazakhstan, Russie, Biélorussie, Tadjikistan, Kirghizistan et Arménie). Pour mettre en œuvre cette assistance il fallait une intervention étrangère. Pas de problème elle a été inventée.

Poutine a pu se moquer de Macron plus sévère avec le peuple des Gilets jaunes que lui avec le peuple russe. Au Kazakhstan l'armée a mis de l'ordre. Par ailleurs il y a une minorité russe et si les révoltés avaient fait tomber le régime alors, sans l’OTAN en face, la réponse de la Russie aurait été la même qu’en Ukraine. Les interventions réalisées loin de l’Europe provoquent moins d’attention.

Depuis son arrivée au pouvoir Poutine veut reconstruire la Grande Russie. Pourquoi pas, les USA veillant eux aussi au maintien de leur Empire ! Mais faut-il encore admettre cet objectif, connu pour les USA, mais minimisé par beaucoup pour Poutine !

La différence c’est que les USA apprennent de leurs échecs car ils ne peuvent accuser personne d’autres vu leur position dominante, alors que la Russie pense que ses échecs, c’est toujours la faute de «l’Occident» (comme pour l'Algérie c'est toujours la faute de la France). L’URSS est morte de ses contradictions internes, comme Marx le pensa pour le capitalisme, sauf que ce dernier sait, pour le moment, contourner les crises.

Bref, si après l’invasion de l’Ukraine, l’extrême-droite de ce pays, tout comme la haine anti-russe, en sortent renforcées comment s’en étonner ! J-P Damaggio