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Vie de La Brochure
5 mars 2022

Zévaès à Caussade en 1897

Zévaès (1873-1953) une pseudonyme en hommage aux écrivains Michel Zévaco (1860-1918, anarchiste) et Jules Vallès (1832-1885, socialiste). Militant socialiste, il est un temps incarcéré en 18911. Il anime le petit Groupe des étudiants socialistes révolutionnaires internationalistes de Paris puis en 1893 le Groupe des étudiants collectivistes, adhérent du Parti ouvrier français (POF) de Jules Guesde. Il collabore aux journaux socialistes et donne des conférences.

 

 

La Dépêche 9 septembre 1897

Caussade conférence Zévaès Dès huit heures du soir la salle de la conférence était déjà envahie par un public nombreux. Quelques minutes après le citoyen Zévaès entre accompagné par quelques amis. Le bureau est aussitôt composé ; sur l'estrade improvisée prennent place les citoyens Gauvin, Teuly, Hagren. L'auditoire est en ce moment composé d’environ 500 personnes. C'est dans le plus grand silence que le citoyen Zévaès prend la parole ;

« Le socialisme dit-il, n'est qu'un mot et il ne faut pas que vous vous laissiez influencer par des personnes intéressées à montrer comme un spectre rouge le drapeau des revendications ouvrières. Nous sommes continue-t-il, les partisans et les défendeurs de la propriété d’autrui : nous ne sommes pas des partageux mais nous nous élevons contre les accumulateurs et les propriétaires de ces colossales fortunes qui ne peuvent être que je résultat de la spéculation, de l’agiotage et du vol. Le capitaliste patron tient sous sa domination l’ouvrier. Le capitaliste législateur tient en ses mains la liberté de tous les citoyens. Quel est celui qui oserait dire que le pays n’a pas besoin de réformes ? Quel est celui qui peut dire que parfaite est notre Constitution ? Que notre système d'impôt est parfait ? La révision de la Constitution, la réforme de l’impôt s’imposent. Il faut donc que vous envoyiez à la Chambre des mandataires du peuple qui, connaissant ses besoins, modifieront à son avantage les lois qui, actuellement, pressurent l'ouvrier des champs et l'ouvrier des villes.

Nos aïeux, en 89, ont détruit la Bastille féodale pour s’affranchir du servage seigneurial. Il faut que les prolétaires d'aujourd'hui abattent la Bastille capitaliste pour s'affranchir du patronat, de l’accaparement et obtenir toutes les libertés tant civiles que religieuses auxquelles ils ont droit. »

 Cette magnifique harangue a été soulignée maintes fois par de chaleureux applaudissements. Le jeune et brillant orateur a été longuement acclamé.

 L’ordre du jour suivant a été ensuite voté à l’unanimité :

Les citoyens de Caussade, assemblés, au nombre de 500, environ, à la salle Vigouroux, le mardi 7 septembre, après avoir entendu la conférence socialiste du citoyen Zévaès,

Blâment énergiquement la politique de réaction et d’exploitation suivie par le ministère Méline, politique qui compromet la République et la livre au cléricalisme et à la haute banque;

Approuvent le programme républicain socialiste, dont la réalisation pourra seule amener l’amélioration du sort des travailleurs. Ils se séparent aux cris de : « Vive le parti ouvrier ! Vive la République des travailleurs ! »

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