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Vie de La Brochure
18 mars 2022

Un oeuf écrasé pour l'autisme

 

Mayanobe

Beaucoup de gens connaissent Jean-Paul Mayanobe car il est un habitué des débats citoyens où il a toujours des questions subtiles à poser. La dernière fois que je l'ai vu c'est à Moissac où j'étais assis à ses côtés mais impossible de retrouver l'occasion. Je lui avais promis de lui passer mon livre sur les Gilets jaunes puis j'ai raté son adresse entre Castelsarrasin et Moissac sur Gandalou. Il était là avec son fils. La Dépêche vient de l'interroger.

 

Œuf écrasé sur Zemmour à Moissac:

«J’ai fait un acte citoyen pour faire parler de l’autisme»

Publié le 18/03/2022 à 17:40

C’est au cabinet de son avocate Me Séverine Lheureux à Montauban que Jean-Paul Mayanobe, 70 ans, retraité agricole de Castelsarrasin, a décidé de s’exprimer pour la première fois sur ce qui l’a conduit à écraser un œuf sur le candidat à la présidentielle Éric Zemmour lors de sa visite à Moissac, samedi 12 mars dernier.

 Pourquoi avez-vous écrasé un œuf sur la tête d’Éric Zemmour samedi 12 mars dernier à Moissac?

J’ai fait ça pour la cause de l’autisme. J’ai un enfant de 13 ans, William qui est autiste profond. Il ne parle pas du tout. C’est très dur au quotidien surtout que la France a 40 ans de retard pour leur prise en charge. Les propos d’Éric Zemmour tenus sur les enfants handicapés m’ont profondément choqué: c’est la raison pour laquelle j’ai mené cette action.

 Comment êtes-vous parvenu à déjouer la sécurité du candidat ?

Dès vendredi à Montauban, j’étais prêt à dégainer avec mon œuf. Finalement, il n’est pas venu. J’ai acheté «La Dépêche» pour savoir à quelle heure il viendrait à Moissac, samedi. J’ai essayé de bien me placer parmi ses militants. Je me suis mélangé à eux. «Vous êtes du parti?», m’a demandé l’un des gardes du corps. J’ai répondu: «Oui». J’étais idéalement placé. Lorsque j’ai vu Zemmour sortir de sa voiture, j’ai foncé comme une flèche. Personne n’aurait pu m’arrêter.

 Vous regrettez votre geste ?

J’ai fait un acte citoyen. Ce que je regrette le plus, c’est ce qui a été fait de mon geste dans les médias. Je voulais ouvrir un débat sur l’autisme en France. A contrario, la seule chose qui a été retenue, c’est le buzz autour de l’œuf écrasé sur la tête à Zemmour. Sans intérêt.

 Éric Zemmour n’a pas déposé plainte… Vous êtes même allé le rencontrer à son meeting à Agen. Pourquoi?

Étant donné qu’il n’avait pas porté plainte et qu’il voulait me voir, j’ai accepté de me rendre à son meeting. Sur place, ils n’ont pas voulu que j’y assiste. En aparté, Zemmour est arrivé sans me dire bonjour en me disant direct: «Pourquoi vous avez fait ça?». Je me suis d’abord excusé et je lui ai offert le livre de la féministe Anaïs Nin. Je lui ai dit que sa position sur les enfants handicapés est intenable. Si on l’écoute, on revient au XVIIIe siècle où l’on enfermait les enfants autistes dans des asiles.

 A-t-il changé de point de vue ?

Pas du tout. Il m’a dit vouloir scolariser les enfants handicapés mais à l’écart de la société. Lui, il prône la compétition, l’élitisme.

 N’avez-vous pas l’impression d’avoir été instrumentalisé par l’entourage du candidat?

Il voulait parler avec moi, j’ai cru que je pourrais avoir un vrai échange. Avec le recul, les photos de notre entretien qui ont été utilisées par son staff, je pense qu’il voulait m’utiliser pour sa communication pour paraître moins ridicule. Peut-être que je n’aurais pas dû y aller… Je pensais que cette action permettrait de faire parler de la cause de l’autisme.

 Vous avez décidé de contester la médiation pénale du délégué du procureur qui vous a condamné lundi à un stage de citoyenneté?

Ils ne m’ont pas laissé 24 heures pour réfléchir. On m’a fait peur en disant que si je n’acceptais pas, je risquais 3 ans de prison et 45000 € d’amende alors qu’aujourd’hui je n’ai même plus la PCH (prestation de compensation du handicap) depuis l’été dernier. Aujourd’hui sur les conseils de mon avocate Me Severine Lheureux, j’ai décidé de contester cette médiation pénale pour utiliser, n’ayant pas d’autre choix, le tribunal correctionnel comme une tribune. Max Lagarrigue

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