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Vie de La Brochure
4 juillet 2022

Le Québec a eu aussi son 1981

québec 1981

J'essaie de rafraichir les mémoires pour rappeler l'élan de la gauche des années 70 suite aux luttes de 1968, un élan qui va s'épuiser au cours des années 80. Et le cas du Quebéc est emblématique du phénomène. C'est vrai après René Lévesque le parti Québécois a souvent dirigé le pays avec Jacques Parizeau (1994-1996) suivi par Lucien Bouchard jusqu’en 2001 puis Bernard Landry jusqu’en 2003 et même Pauline Marois de 2012 à 2014 et même si ce n’est plus le PQ François Legault qui dirige le pays actuellement vient de cet univers avec son parti (Coalition avenir Quebec). Mais l'élan n'est plus le même. Bref je reprends cet article pour  mémoire.

L’Humanité 15 avril 1981

QUÉBEC

René Levesque renforce sa majorité

Le premier ministre osera-t-il s’attaquer à l’emprise des multinationales américaines ?

Le Parti québécois (P.Q.) et son fondateur, le premier ministre René Levesque, ont remporté une incontestable victoire lors des élections législatives qui ont eu lieu lundi et dont les résultats ont été connus mardi matin (heure française). Avec quatre-vingts sièges sur les cent vingt-deux que compte l’Assemblée nationale québécoise, le P.Q. dispose d’une majorité sans précédent pour continuer à gouverner la province

La remontée est d’autant plus impressionnante que le P.Q. avait, voilà tout juste un an, essuyé un échec lors du référendum qu’il avait organisé sur la «souveraineté-association» du Québec avec le Canada. Depuis cette date, René Levesque et son parti avaient montré plus de modération et se sont même engagés, au cours de cette campagne électorale, à ne pas organiser de nouveau référendum à ce sujet pendant la prochaine législature. Ainsi, une partie de la minorité anglophone de la province, qui représente environ le quart des 6,3 millions d’habitants du Québec, s’est détachée du Parti libéral et a voté pour le P.Q.

Ce dernier a obtenu 49,3 % des voix, contre un peu plus de 45 % au Parti libéral de M. Ryan, qui ne dispose que de quarante-deux sièges. On note aussi la débâcle de l’Union nationale, parti nationaliste de droite, qui tombe de 18,2 % des voix en 1976 à 4,1 % aujourd’hui, et perd les onze sièges qu’elle avait.

René Levesque, volontiers représenté par les caricaturistes sous les traits d’« Astérix le Québécois », a déclaré que l’attention de son prochain gouvernement serait portée sur les questions économiques.

Il a notamment promis de consolider le secteur public, en renforçant la compagnie « Hydro-Québec » et en nationalisant une partie des assurances automobile et surtout les mines Abestos, filiales de la puissante société américaine General Dynamics.

« C’est bien, écrivait récemment « Combat », la publication en français du Parti communiste du Québec, mais c’est loin d’être suffisant. Il faudrait maintenant nationaliser, sous un contrôle démocratique, toute l’industrie de l’amiante, comme le reste des secteurs clés de notre économie, nos forêts et l’industrie du papier, par exempte, Bell Canada, etc. Malheureusement, les Péquistes n’ont pas le courage non plus de faire face aux multinationales et à leur chantage. »

L’industrie du papier au Québec, l’une des plus importantes du monde, est aux mains des capitaux américains. La Canadian International Paper est liée à l’empire de Rockefeller. La Quebec North Shore est à cent pour cent propriété de la Tribune Company de Chicago. De sorte qu’aujourd’hui encore, 70 % des coupes de bois au Québec sont effectuées par la « coupe à blanc », avec tous ses effets destructeurs sur les forêts.

Les progressistes québécois, tout en se félicitant de la victoire du P.Q. et de René Levesque, estiment qu’il faut pousser plus avant le contrôle public des richesses naturelles et de l’économie. Et, pour ce faire, ne pas céder aux moyens de pression des multinationales américaines pour lesquelles le Québec et le Canada tout entier, représentent un vaste territoire facile à exploiter et plein de juteux profits pour le capital. Une colonie, en quelque sorte...

JEAN-EMILE VIDAL

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