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Vie de La Brochure
2 novembre 2022

Claire Céa et Pierre-Jean Oswald

Parfois, vu l’excès d’informations sur la toile, on entend : « Sur internet on trouve tout ». Fait totalement erroné, d’autant que l’excès est là pour TOUT détruire !

En 1973 j’ai mis un pied chez César Vallejo grâce à Claire Céa et Pierre-Jean Oswald (PJO). Une anthologie poétique qui m’a marqué autant par ce que j’ai compris, senti, découvert, imaginé que par ce que je n’ai pas compris, senti et imaginé. De cet éditeur j’ai acheté plusieurs livres de Benedetto, et il était à mes yeux un mystère. En 1973 il lance une collection «les Villages» avec P et J Malrieu : Penne d’Albigeois à travers l’histoire pour ajouter au mystère. A ce moment là 150 titres au catalogue !

Internet vient de m’éclaircir ce mystère en me précisant que PJO a pu exister grâce au soutien d’un éditeur plus puissant, Maspéro, mais quand Maspéro a eu des difficultés, alors PJO est mort puis Maspéro est mort. PJO est le magnifique symbole de l’élan démocratique, culturel, artistique des années 1945-1980. Et sa mort en tant qu’éditeur, est le signe de la fin d’un élan surtout quand on découvre comment les Editions La Découverte, qui ont repris Maspéro, ont petit à petit aidé à son assassinat.

A la mort physique de PJO un ami me communique le texte paru sur l’Humanité le mardi 3 octobre 2000 :

« Il avait créé dans les années soixante la revue Action poétique et était un véritable amoureux et propagandiste de la littérature.

Décédé d'un cancer à l'âge de soixante-neuf ans, il avait toujours conçu l'édition comme un appel à la découverte et non comme un commerce en publiant Max Jacob, César Pavese, certains des premiers textes de Boris Vian ou des auteurs étrangers. Il avait inauguré une édition de poche de poètes et plus récemment il s'efforçait au sein des éditions Les Belles Lettres de faire découvrir des textes oubliés ou non traduits. »

 

Bref je viens de relire Claire Céa et je note que j’avais souligné « Un homme passe, un pain sur l'épaule » or je découvre que Claire Céa a publié un autre livre de Vallejo en 68 avec ce ver comme titre ! Un livre introuvable ! Et quand on tape le vers sur le moteur de recherche on trouve mes deux rééditions de ce poème sur mes blogs : une le 10 juin 2012 et l’autre le 21 juillet 2017 !

 

Depuis j’ai beaucoup voyagé dans la vie de Vallejo et en revenant au livre de Claire Céa, je l’ai trouvé plus exceptionnel que je ne le pensais. A tel point que je me suis demandé : mais qui est donc Claire Céa ? Absolument rien sur internet ! Sur le livre de PJO cinq titres d’elles publiés, dont le Octavio Paz de la célèbre collection de Pierre Seghers.

Elle a commencé par un livre de poèmes en 1957 donc au début des éditions PJO. Avant Vallejo elle y a présenté Antonio Machado en 1960 (introuvable). Puis il y a la référence à la première édition du Vallejo en 1963.

A ce moment là de 1961 à 1964 Pierre-Jean Oswald, pour éviter la prison s’était réfugié à Tunis (il soutenait activement le FLN) d’où il continua ses publications fabuleuses et Claire Céa est peut-être liée à l’Afrique[1].

Sur l’édition de 1973 la présentation est datée ainsi : Claire Céa Saint-Victor-de Malcap, 11 octobre 1970. Est-ce une provençale ? Il a donc fallu trois ans entre la préparation et la réédition !

La masse d’informations accumulées pour présenter Vallejo, à un moment où il était inconnu en France, est totalement impressionnante, même s’il y a quelques coquilles de détail. Par exemple, elle avait lu des articles du poète dans Variedades, le journal de Lima.

Alors Vive Claire Céa et je note que c’est aussi une femme qui a contribué à l’excellente traduction de la Poésie Complète de Vallejo, chez Flammarion : Nicole Réda-Euvremer. J-P Damaggio



[1] Le livre d’elle le plus facile à trouver est sur Gérald Félix Tchicaya, connu sous le nom de Tchicaya U Tam'si, est né en 1931 à Mpili au Congo-Brazzaville. Poète, dramaturge, novelliste, romancier, il est l'un des voix majeures du continent africain. Il est mort dans "la nuit donjuanesque" du 22 avril 1988, en Normandie.

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