Auch, Italie, Laure Teulières

Les Archives départementales d’Auch ont décidé d’organiser de nombreuses activités sur le thème de l’immigration italienne.

Le 9 novembre j’ai souhaité assister à la conférence de Laure Teulières annoncée dans l’auditorium des Archives. Il m’est arrivé d’aller aux anciennes Archives départementales du Gers puis aux nouvelles dans la vaste enceinte du Conseil Général. Je me suis demandé comment l’auditorium allait pouvoir accueillir tant de monde ! Et en effet même en arrivant avec trente minutes d’avance tout était plein.

Devant l’entrée de la salle je reconnais Laure Teulières avec qui j’échange quelques mots. Elle nous indique que la salle de lecture est dotée d’un écran pour la projection de la conférence ! Finalement nous avons pu nous y faufiler ! Mauvaise surprise : la transmission sur l’écran mange un mot sur quatre ! Connaissant parfaitement le sujet je pouvais combler le vide mais ce défaut technique était un peu énervant.

D’ailleurs on n’entend pas l'introduction un peu longue de Pascal Geneste qui confirme ce que Laure Teulières nous avait dit : elle a troqué son travail sur les immigrations pour un travail sur l’écologie.

Elle se propose une vaste intervention qui si la commande était sur le Gers l’oblige à fixer le cadre général et comme souvent elle annonce qu’elle souhaite surtout le dialogue avec la salle.

Elle rappelle l’ancienneté de l’immigration, la politique française ouverte à ce phénomène avec la loi sur la nationalité de 1889. La forte densité de population de l’Italie et le faible taux de natalité de la France etc.

Elle passe les années en distinguant les premières arrivants des années 1920, la récession des années 30 quand les Polonais sont obligés de repartir, la politique de Mussolini.

En fait on apprendra peu d’éléments spécifiques au Gers.

Je vais juste retenir son intervention sur le sujet que j’étudie à présent, les imbroglios de la période 1938 – 1945.

1938 : Mussolini revendique plus qu’auparavant la Corse, Nice, la Savoie et la Tunisie. Tensions avec les Italiens du sud-ouest.

1939 : Mobilisation des Français. Tensions avec les Italiens du sud-ouest. Orchestration de l’élan de loyalisme.

1940 : L’attaque allemande suivie quand elle est victorieuse par la déclaration de guerre de l’Italie à la France. Tensions avec les Italiens du sud-ouest.

1940 : L’armistice met l’Italie et la France occupée dans le même camp. Baisse des tensions.

1943 : Le débarquement en Sicile, Badoglio chasse Mussolini. L’Italie déclare la guerre à l’Allemagne mais l’Allemagne occupe la moitié de l’Italie quand elle entre dans la « zone libre » en France.

1943 : le STO. Tensions avec les Italiens du sud-ouest car ils ne partent pas. Mais deux mois après ils doivent partir eux aussi.

1945 : la Libération met tout le monde d’accord mais les Italiens qui, en France, avaient soutenus Mussolini sont mal en point. L’immigration va pouvoir reprendre jusque vers le milieu des années 50.

 Elle indique que si l’immigration s’achève les suites sont toujours là. Avec les jumelages par exemple et les associations qui se créent autour des années 80 pour retrouver des racines culturelles.

 Nous sortons avant la fin pour jeter un œil à l’exposition qui est plus riche que celle vue à Castelsarrasin car il y a quelques documents des Archives du Gers. Un détour par Auch fructueux malgré les limites évoquées. J-P Damaggio