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Vie de La Brochure
29 décembre 2022

2003 Richard Desjardins et Yann Perreau

330px-Yann_Perreau

Yann Perreau est né en 1976 et il rencontre en 2003 Richard Desjardins au sujet de son album Kanasuta. J'avais envoyé ma réaction à Jacques Desmarais que je complète de précisions entre crochets. JPD

Kanasuta_suite 

Envoyé : 6 octobre, 2003 11 47 Objet : la musique

Cher jacques

Je suppose que Kanasuta c’est la hache de guerre qui est ici déterrée contre qui ou contre quoi ? Mais en fait je ne suis sûr de rien car qui est Wiily et ceiui qui repose ? J’admire bien sûr « épouser nos sens et mêler nos sangs » mais je reste avec un manque. En commençant par Notre-Dame. A qui s'adresse le courage camarades ? [c'est son village Notre-Dame]

Même en mettant à l’épreuve mon italien que je révise en prévision d’un voyage sur les traces de Leonardo Sciascia et d’autres, je trouve seulement des noms de villes dans sa chanson italienne, une chanson pour dire oui à ce monde là ? [en fait la chanson est en étrusque !]

Bien sûr l'amour déborde partout et il est, lui, très bien repérable. Même dans un trou perdu.

Du point de vue musique toujours plus de magnifiques surprises.

Je suppose que l’été indien commence à débarquer en votre climat d’avant l'hiver. Avec des élections un peu surprises chez vos voisins et une autre surprise du côté de la Californie. Je prends l’ordinateur pour essayer d’écrire enfin, avec dehors un beau soleil. Je suis pris par le doute, le doute qui ronge, pas celui qui encourage et comment ne pas redire vingt ans après avec Sciascia : « Nous en sommes presque à la mort de la littérature. Qui peut être aussi la mort de l’homme, de l’homme humain. » J’ai dû lire cette phrase avant 1980 car elle est extraite d’une page de journal qui avait disparu à cette date. J’aimerais savoir comme je l’ai reçu en cette époque où mes doutes étaient des plus modestes. Sans doute avec curiosité puisqu’ensuite j’ai lu beaucoup Sciascia. Mais je l’ai lu peut-être pour la conclusion de l’entretien ; « La position politique à laquelle je suis arrivé est celle d’une proximité, mais toujours préoccupée, mais toujours vigilante, avec le PCI. » La proximité durera peu.

Comment retrouver cette route qui fut la nôtre ? Faut-il la retrouver ? Maruja Torres pose la question dans son billet du journal : « L’oubli est-il une bénédiction ? » Le problème de Sciascia n’est pas la littérature mais la mémoire, donc la littérature comme vecteur de mémoire et donc l’homme humain comme porteur d’une conscience. Jusqu'à quand serons-nous les enfants d’une histoire ? Non que l’histoire finisse comme le prêchent certains qui veulent surtout en finir avec l’histoire comme outil de l’histoire.

Voilà quelques éléments d’une pensée désarmée qui ne craint cependant aucun des froids qui approchent. Amitiés, Jean-paul

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