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Vie de La Brochure
9 juin 2023

L’histoire c’est faire des histoires ?

un amigo en el infierno

J’ai revu le très beau film de François Ozon « Grâce à Dieu » et les parents du premier personnage qui porte plainte contre le curé pédophile s’entend dire de la part de ses parents : « Tu as toujours aimé remuer la merde. » Et d’ailleurs tous les personnages, à la première évocation de l’histoire, ne veulent pas revenir en arrière.

Autrefois il existait une répartition des rôles :

-         Ceux plutôt à droite étaient du côté de la tradition

-         Ceux plutôt à gauche étaient du côté de l’histoire.

C’était pareil du côté de la politique : « f       aire de la politique » c’était être plutôt à gauche, les autres se définissant comme apolitique.

Je me suis mis à aimer l’histoire gamin (11 ans) en découpant sur l’hebdo paysan du PCF (La Terre) une chronique sur des personnages du passé agrémentée de dessins. C’était l’époque de la célèbre émission de télé «La caméra explore le temps» réalisée par des communistes.

Et puis petit à petit les clivages se sont brouillés et l’opinion comme quoi l’histoire c’est faire des histoires s’est répandue dans tous les courants de la société et toutes les couches de la société.

Moi-même au cours de mes recherches j’ai vérifié la progression de cette idée au même rythme que la perte de ses historiens par le PCF.

Car en fait, l’histoire ce n’est pas se raconter des histoires, et par exemple je doute que les chroniques du journal La Terre aient porté sur des féministes. Tout n’est pas blanc d’un côté et noir de l’autre ?

Je vais prendre un exemple terrible.

Des Républicains espagnols après la victoire franquiste se sont retrouvés dans des camps. Après l’horreur en Espagne ce fut l’horreur en France d’autant qu’en 1940, les autorités ne les ayant pas libérés, ils sont aussitôt envoyés travailler en Allemagne ! Il s’agit d’un groupe de 35 républicains qui, logés à Berlin, ont réussi à survivre aussi à la chute d’Hitler ils se sont précipités dans l’Ambassade espagnole pour y faire flotter le drapeau républicain. Fiers de leur exploit (c’est à ce jour la dernière fois où ce drapeau a flotté sur un bâtiment public espagnol) ils ont vu arriver avec joie les troupes d’URSS. Bien que certains d’entre eux soient des communistes ils furent arrêtés en tant que collaborateur des nazis et peut-être espions. L’erreur aurait pu être vite réparée mais en fait ils furent aussitôt envoyés dans des camps du Goulag où ils se retrouvèrent avec des franquistes, et « l’erreur » ne sera réparée qu’à la mort de Staline. Ils furent libérés et la suite de leur histoire est elle aussi émouvante. Un jeune historien Julen Berrueta (San Sebastián, 1996) a écrit cette histoire sous forme de roman Un amigo en el infierno (Espasa) car il lui manquait des documents pour en faire un livre d’histoire.

A mes yeux l’idéologie dominante dont l’obsession consiste à tuer la mémoire a profité de la situation pour faire de l’histoire un simple bavardage et là encore la riposte n’a pas été à la hauteur. J-P Damaggio

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