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Vie de La Brochure
23 août 2023

1932 L’USM engage un international de rugby

 

Capture

Pendant des décennies la grande question a été celle de l’amateurisme. Sous pression des Anglais les autorités françaises du rugby devaient donc veiller à ce que les transferts de joueurs ne soient pas le produit d’un arrangement financier masqué. En 1932 l’USM recrute Bigot et est accusé d’une tricherie. Je reprends la réponse du dirigeant de l’USM car elle donne un peu de l’histoire du club sauf que ce n’est pas parce qu’autrefois des Montalbanais jouaient à l’USM qu’en 1932 il n’y a pas un manœuvre.

Charles Bigot né à Lézignan en 1906 est passé par l'US Quillan, avec qui il perd la finale du Championnat de France 1930 battu 4 à 0 par le SU Agen (Quillan était le champion 1929). Il connaît quatre sélections en équipe de France dans le cadre du Tournoi des Cinq Nations. Son passage par Quillan en 1930 témoigne d’une situation un peu floue vu que Quillan fut le club qui acheta beaucoup de joueurs à ce moment là (1925-1930). J-P Damaggio

 France Olympique 2 septembre 1932

L’AFFAIRE BIGOT

Nous avons reçu de M. Gustave Barreau, vice-président de l’U.S. Montalbanaise , la lettre suivante que notre souci d’impartialité nous fait un devoir d’insérer :

Monsieur Robert JOULIA, correspondant occasionnel de la «France Olympique».

Monsieur, Il n’est pas dans mes intentions de répondre, point par point, à votre article paru dans le dernier numéro de la « France Olympique », ce serait trop long, cette relation n’étant qu’un tissu de contre vérités et, «soyons poli», d’inepties. Je me contenterai, en qualité de Montalbanais, de sportif de toujours et de dirigeant de l’Union Sportive Montalbanaise, de rappeler le passé glorieux de notre groupement et de justifier pleinement le présent et l’avenir de notre Société. M. Robert, le diable, démon tentateur qui s’appelle aujourd’hui « l’Auto », vous a sérieusement fait galoper, vous avez coupé dans le pont et je présume qu’à la rue Montmartre l’on doit bien se bidonner à vos dépens. A l’avenir, méfiez-vous bien de ces vrais journalistes qui peuvent aisément se moquer des correspondants d’occasion que nous sommes. En 1908, il est à présumer qu’à cette époque lointaine et difficile du rugby français vous ne comptiez pas, l’U.S.M., après les plus grands efforts, arrivait champion de France de deuxième série. Les équipiers champions de France étaient tous, sans aucune exception, des Montalbanais nés a Montauban de parents montalbanais. Je tiens a votre disposition, si vous le désirez, les noms de ces quinze braves, la plupart tombés au Champ d’Honneur au cours de la grande tourmente 1914- 1918. En 1930, l’U.S.M. arrive champion des Pyrénées avec quinze équipiers dont voici les origines : Douze d’entre eux Montalbanais nés a Montauban de parents montalbanais, deux Languedociens jouant à Montauban depuis huit et quatorze ans, tous deux mariés à Montauban où ils ont leur situation, et un Toulousain n’ayant joué qu’à Montauban depuis son service militaire qui remonte à six années. Si l’on tient compte que pendant la longue période qui s’étend entre ces deux victoires importantes, il n’y a jamais eu dans l’équipe de Montauban un seul transplanté, on est amené à reconnaître qu’il serait difficile de rencontrer une équipe d’Excellence ayant toujours joué avec autant de vrais locaux que celle de Montauban.

30 septembre 32

Nous en arrivons au cas Bigot, voici très exactement les faits : Une grande maison de meunerie de la région toulousaine, qui se soucie fort peu des choses du rugby, s’assurait voilà bientôt une année la collaboration d’un nommé Charles Bigot, courtier en farine à Lézignan et Nîmes, et le plaçait dans une de ses filiales, à dix kilomètres de Montauban. A ce moment, les dirigeants de l’U.S.M. s’assurent les services de ce joueur qui se fixe définitivement dans la région montalbanaise. Voilà le racolage; il fallait, pour ne pas racoler, l’engager à s’en aller jouer dans un autre club pyrénéen ; nous avouons volontiers, au risque d’être mal jugés, que nous avons préféré garder parmi nous cet excellent joueur. Mais il y a un autre cas de racolage beaucoup plus sérieux, n’est-ce pas Monsieur Joulia, c’est le cas Namur. Ces Montalbanais insatiables voulaient racoler Namur ! Pour celui-là je m’abstiendrai de longs commentaires et donnerai simplement copie exacte de son état civil : René-Marius-Henri Namur, né à Montauban le 12 décembre 1909, de Victor-François Namur- né à Montauban, et de Germaine-Marguerite Foncrose, née à Montauban. En outre, Namur n’a joué qu’à l’U.S.M. jusque et pendant son service militaire. Malheureusement Namur n’a pas eu l’excellente idée de reprendre sa place au milieu de ses copains, car au risque, Monsieur Joulia, d’être critiqués par quelque cerveau fatigué, nous l’aurions accepté d'empressement. Pour l’avenir, dans quelques jours, nous recommencerons, et pour changer nous ferons avec les mêmes joueurs montalbanais; en plus, nous aurons Bigot sur qui nous comptons absolument, il a toute notre confiance pour donner à notre « quinze » plus de science et plus de fougue. En terminant votre attaque, et pour appuyer vos dires de quelque vraisemblance, vous prétendiez que les dirigeants du Racing-Club Narbonnais étaient furieux contre Bigot et déposaient une plainte pour racolage contre ce sympathique joueur; une fois encore, Monsieur Joulia, vous avez menti effrontément, car les dirigeants de ce club, en excellente relation avec Bigot et notre groupement, nous autorisent à démentir de la façon la plus catégorique pareille affirmation. Amicalement, puisque en sport on ne se brouille jamais complètement, je veux, Monsieur Joulia, vous donner un conseil, c’est celui d’être excessivement prudent lorsqu’il s’agit d’un joueur aussi sympathique que Bigot et d’un club parfaitement coté comme l’Union Sportive Montalbanaise. Recevez mes salutations. Gustave Barreau, Vice-Président de l’U.S.M.

UN DÉMENTI NARBONNAIS

Nous avons reçu, d’autre part, une longue lettre d’un dirigeant narbonnais, de laquelle nous extrayons le passage suivant : « Votre correspondant occasionnel M. Joulia, se trompe. Si Bigot est venu à Narbonne, il n’a à aucun moment cherché à « débaucher » des joueurs de chez nous. Il est venu à Narbonne en ami. Nous l’estimons beaucoup, et les sympathies qu’il possède ici sont nombreuses et sûres. « Nous opposons, enfin, le démenti le plus formel aux allégations mensongères dont Charles Bigot a été l’objet. » De son côté, « la Dépêche » a publié, dans son numéro de jeudi, la note suivante, aux termes de laquelle «France Olympique » s’associe totalement.

LE CAS BIGOT « Toulouse, 1er septembre. — On nous prie de dire que, contrairement aux bruits tendancieux qui ont circulé ces jours derniers, aucune plainte en racolage n’aurait été déposée ni par le R.C. Narbonnais ni par personne contre l’international Charles Bigot. On précise, d'autre part, que la situation sportive de Bigot à Montauban est des plus régulières : voyageur en farines à Nîmes l’an dernier, il a changé de résidence pour occuper à Montauban un poste plus important que, en raison de ses aptitudes professionnelles, la maison de Boussac lui a confié. Dans ces conditions, il est parfaitement logique que la Commission de discipline de la F.F.R. accorde à Bigot la licence n° I pour l’U.S. Montalbanaise, dont il porte, du reste, les couleurs depuis la saison dernière. Ajoutons que, renseignements pris à bonne source, Bigot a été normalement appelé à Toulouse par la maison de Boussac pour occuper, suivant contrat signé le 11 avril, le poste de représentant à Montauban. Voici donc qui met un point final à la polémique soulevée autour de Bigot et dissipe définitivement les soupçons injustifiés qu’une campagne déloyale avait fait naître à son sujet.

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