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Vie de La Brochure
5 février 2024

Lire Daniel Vazquez sallés

vazquez sallés

Lecture inoubliable. Contre la fiction au nom de la réalité. De deux réalités : le fils Marc et l’île grecque Koufounisia. Dès le dos de couverture on sait que le fils Marc est décédé à 10 ans le 30 avril 2021. L’île pour écrire l’histoire de cette perte à l’écart du monde, en période non touristique. Sans connaître la langue du pays. Au nom de la primauté de la réalité, écrire les conditions réelles de l’écriture. Dès le début nous apprenons l’absence de mot pour dire la perte d’un enfant. La perte de parents vous fait orphelin ou orpheline. La perte d’un conjoint vous fait veuf ou veuve. Quoi pour la perte d’un enfant ? Ecrire pour vérifier que le père est orphelin de Marc ? Etrange, David a été sauvé par Marc ! Aucune cure de désintoxication n’a pu arrêter une terrible addiction à l’alcool. Ce que le fils a réalisé sans le savoir. Un fils victime à la naissance de deux maladies rares. Puis victime d’erreurs médicales plus graves que les maladies ! Mille douleurs à surmonter. La mère de Daniel demandait : « mais quand va-t-il parler » et Daniel répondait « quand il le pourra ». A un moment il l’appelle Príncipe. Juste pour qu’au moins une fois la fiction prenne sa revanche sur la réalité ! Príncipe en souvenir du Petit Prince de Saint Exupéry. Ecrire au nom de la mémoire. Avec nostalgie ? Daniel a appris gamin et pour toujours que la nostalgie est la censure de la mémoire. En conséquence, se souvenir sert à pardonner. A la nostalgie ou à la mémoire ? Le fils a sauvé le père mais pas le couple. La mère a sauvé le fils. Madrid face à Barcelone. Le castillan avec la mère. Le catalan avec le père. Daniel se souvient : chez lui, le castillan avec le père et le catalan avec la mère. Les enfants, conduisent les parents à retrouver une part de leur enfance. Daniel a choisi la Grèce en souvenir d’un doux moment de son enfance, son premier voyage en famille à l’étranger. Un hôpital peut-il être hospitalier ? Ecrire la réalité pour témoigner ? Pour se soigner ? Pour exister ? Lecture inoubliable. Le suspens à toutes les lignes, vu que la fin est connue d'avance. JPD.

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