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Vie de La Brochure
2 mai 2015

Clientélisme et information

Suite à mon précédent article sur le sujet l’ami Gérard Frétellière a apporté un commentaire fort utile qui m’incite à proposer à quelques personnes, la réalisation d’un livre collectif sur le sujet. Pour aujourd’hui, j’ai envie de revenir sur un thème peu évident.

Comme chacun sait Baylet est aussi propriétaire de La Dépêche (et bien d’autres médias ou radios) qui, en tant que journal dominant induit, entre lui et les lecteurs, un clientélisme original. Je ne veux pas parler ici du clientélisme premier : « si tu n’es pas gentil avec moi, je t’efface de mon journal » mais d’un phénomène plus subtil, le citoyen détruit par le client.

Toute information critique du journal n’est pas lu comme une information, mais est aussitôt qualifiée de défense de l’adversaire !

Pour éviter ce piège, certains me disent ne jamais lire La Dépêche, ce qui fait qu’ils savent encore moins que les lecteurs, que l’info qu’ils véhiculent parfois n’est rien d’autre qu’une info de La Dépêche !

Les mêmes ou d’autres précisent alors que de toute façon le journal a peu d’impacts.

En tant qu’éditeur j’ai pu vérifier qu’il n’en est rien : le journal a un grand impact pour ce qui est local.

Sauf qu’à un moment, suivant une belle idée d’Ivan Illich, les performances du quotidien atteignent un seuil de contre-productivité. A présent, souvent, ceux qui se font battre aux élections sont ceux qui ont le plus fort soutien de… La Dépêche ! C’est la leçon des municipales de 2014.

Ce constat n’empêche pas La Dépêche de continuer à fabriquer l’opinion même chez des opposants.

Je vais donc prendre un exemple.

Au soir du second tour des départementales, Baylet dit qu’à ses yeux il a gagné, et Barèges dit qu’à ses yeux, il a perdu (elle n’a jamais dit qu’elle avait gagné).

Résultat : Baylet a perdu et alors il crie à la trahison, ce qui est blessant pour des personnes qui, ceci étant, ont déjà été souvent blessées par le journal.

Le responsable du PCF reprend le même argument dans son journal : "il y avait sept binômes de droite et huit de gauche".  Si on rappelle la vérité : six binômes de droite, six de gauche et trois indépendants alors on fait le jeu de Barèges ! Or, grâce à Baylet, le Conseil général a toujours eu beaucoup « d’indépendants » ou des « sans étiquettes » ! Est-ce parce qu’il s’agissait "d'amis" de Baylet qu’il fallait compter parmi les indépendant deux avec la gauche et un pour la droite ? Viguié et Bésiers étaient des sortants non inscrits n’appartenant à aucun camp.

Aujourd’hui nous savons la vérité avec les groupes constitués : PS-4, PRG-7, Astruc-9 et 10 non-inscrits. Même un membre d’un binôme PRG a préféré passer avec Astruc !

 Bilan : le discours de Baylet n’était pas de l’information mais de l’intoxication, cependant c’est l’intoxication, qui dans le cadre du clientélisme, reste de l’information ! Le clientélisme crée un lien particulier entre l’acheteur et le vendeur ce qui nous conduit à oublier notre rôle de citoyen consistant d’abord à confronter les réalités.

Bien sûr, toute critique du journal n’induit en aucun cas une disqualification globale du journal lui-même : la rubrique nécrologique, les recettes de cuisine ou les résultats sportifs y sont conforme à la réalité, ai-je envie de dire avec humour. Des tas d’autres informations sont indispensables à celui qui participe à la vie locale. Cette partie du journal sert d’ailleurs de caution à l’intoxication, tout comme le sucre pour faire avaler le poison.

 Pour ma part, je n’évoque sur le blog que des informations locales que j’ai moi-même vérifié directement. Il m’est arrivé de me tromper (cinq fois) et j’ai aussitôt modifié mon propos. Je ne classe pas les personnes en sympathiques ou pas, honnêtes ou pas, compétentes ou pas, j’évoque des faits sans me soucier de savoir à qui ils peuvent plaire ou déplaire. J’appartiens depuis des décennies au camp de la critique sociale, et sur ce blog elle consiste seulement à donner des infos qui ne sont pas ailleurs. Mieux définir le clientélisme me paraît un bon moyen pour changer de démocratie. Et le cas du Tarn-et-Garonne est un terrain d’expérience sans équivalent ! Jean-Paul Damaggio

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