André Serres, Momméja et Moissac
André Serres a toujours été un personnage à part dans l’histoire locale. Nous nous sommes d’abord croisés sur la base d’un malentendu. La Dépêche du Midi en 1990 avait publié cet entrefilet que j’ai conservé pour son côté humoristique : « Toulousain de Bruniquel : Le docteur Serres a rappelé, l’autre jour, à la Bibliothèque municipale de Montauban que Léon Cladel dont il est le grand spécialiste est mort en 1892. Il a souhaité que l’on prépare la célébration dans deux ans, de l’anniversaire de cet écrivain né à Lafrançaise, en 1834. Félix Castan tendait l’oreille.»
Ces quelques lignes étaient une réponse à l’annonce de la parution de mon livre sur Léon Cladel (Qui a tué Léon Cladel ?). Elles avaient trois mérites :
- Elles cumulaient deux erreurs : Cladel n’est né ni en 1834 ni à Lafrançaise mais en 1835 à Montauban.
- Elles indiquaient le nom du grand spécialiste.
- Elles faisaient référence à Félix Castan avec qui je travaillais à l’époque, qui savait qu’après Mary-Lafon j’étudiais depuis quatre ans, Léon Cladel mais qui n’a rien eu à me dire de cette réunion.
Par contre elles avaient un inconvénient : le projet a été sans suite !
Vingt ans après c’est justement autour de Léon Cladel, dans le cadre de Journées Cladel créées par La Compagnie des Ecrivains que j’ai enfin croisé André Serres qui présenta une communication sur la correspondance de Cladel. Parfois le calendrier se bouscule et j’ai ensuite croisé André Serres à la Maison Payrol à Bruniquel où il a été agréablement surpris par ma présentation de l’Usine à fer de Bruniquel. Sans le savoir nous avions habité des maisons proches.
Je ne serai pas revenu sur de tels souvenirs de peu d’intérêt si, l’autre jour, à la Librairie de Moissac je n’avais découvert le livre sur le cloître de Moissac écrit par Momméja et présenté par… André Serres.
Quelques jours auparavant, à la BM de Moissac, on s’interrogeait avec des amis sur ce livre de Momméja et voilà que je découvrais qu’il avait été publié à la fin 2013 juste avant le décès du préfacier !
Dans sa magnifique préface André Serres fait référence à une lettre de Momméja à Perbosc où il se moque des «réactionnaires» et des «encroustassés» de la société archéologique de Montauban. Dans le même temps cependant, Momméja était un admirateur de celui qui présidait la dite société depuis très longtemps, le chanoine Pottier.
Il est dommage que ce livre n'ai pas eu à ce jour la diffusion méritée. Jean-Paul Damaggio