Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vie de La Brochure
6 novembre 2016

Jacques Jambou, souvenirs

Cette fois je fais le ménage parmi les cartons d’un autre journal : Les Nouvelles du 82, le journal du PCF 82 et je tombe sur l’article ci-dessous qui m’impose quelques commentaires. Un hasard de la vie a voulu que Jacques Jambou soit mon facteur à Monclar de Quercy au moment.... où il habitait à côté de Marie-France, dont il était avec sa femme l'ami, que je croiserai des années après et qui est devenue ma compagne. N’est-ce pas une étrange coïncidence ? 

Jacques Jambou est d’abord passé chez moi en tant que représentant du Livre Club Diderot d’où un de mes cadeaux historiques dans ma bibliothèque : la collection des œuvres poétiques complètes de Louis Aragon, version luxe.

Mais le Livre Club Diderot a eu des difficultés et Jacques Jambou, qui avait tant fait pour cette entreprise, a été jeté comme un mal propre. De rage, il avait abandonné le PCF, d’où la phrase énigmatique du discours ci-dessous : « Communiste et militant, il l'était depuis longtemps et après une période où il s'était éloigné suite à des problèmes de liaison avec son ancien travail, il était revenu car au fond il était toujours resté attaché à son idéal. »

C’était au début des années 80 et il avait pu se recycler comme facteur, ce qui ne fut pas sans sacrifices. J’étais alors membre du PCF, et j’aurais pu rendre ma carte dès ce moment-là à écouter le récit des turpitudes de son employeur communiste ! Finalement je rendrai ma carte plus tard quand lui reprendra le chemin de l’engagement au PCF jusqu’à devenir candidat aux cantonales…. à Monclar de Quercy !

L’hommage de Pierre Juge est celui d’un homme que j’ai connu quand j’avais dix ans car il venait animer des réunions chez mes parents. Dès cette époque, j’ai peu apprécié ses grands airs, et sa capacité à broyer du vent mais, en souvenir de Jambou j’ai tout de même repris son intervention. J-P Damaggio

Nouvelles du 82 journal du PCF du 82, 4 janvier 1991

Déclaration de Pierre Juge

Lors des obsèques de notre camarade Jacques JAMBOU, et après l'hommage rendu dans son village par le maire de Corbarieu, c'est au nom de tous les communistes que Pierre JUGE, déclarait devant la foule des amis :

Mesdames, Messieurs, Chers Camarades et Amis,

En cette période où se termine l'année et où joie et bonheur s'installent, pour quelques jours dans nombre de foyers, la douleur, le chagrin et la peine sont entrés dans la maison et la famille de nos amis JAMBOU, et dans le cœur de nous tous qui sommes venus leur apporter réconfort et témoignage de sympathie et de soutien face à un tel malheur.

Nous sommes ici dans ce cimetière de Valence d'Agen pour accompagner à sa dernière demeure, notre camarade, notre ami, Jacques JAMBOU, emporté à l'affection des siens par un terrible accident, survenu au petit matin, sur le trajet de son travail, à l'âge de 49 ans.

Au nom de tous ses camarades, du PCF, de ses amis et en mon nom personnel, je veux présenter à Danielle, son épouse, à Florence, Fabien, Carole, ses enfants et à toutes leurs familles JAMBOU et ESPAGNE et autres parents, nos sincères condoléances et leur redire toute notre amitié, face au malheur qui vient de les frapper.

Jacques JAMBOU était facteur à Labastide de Quercy. Venu d'un milieu modeste, Jacques, de par sa nature, son désir d'apprendre, de connaître, s'était forgé lui-même, et possédait de nombreuses connaissances sur des sujets parfois très éloignés de sa profession. Homme de contact, il allait dans la vie, porteur d'une part de rêve, ce qui pour autant ne l'éloignait pas de la dure réalité de la vie quotidienne, qui de façons diverses et à des degrés différents assaille les femmes et les hommes de nos villages et de nos villes. Que ce soit dans sa profession, ou dans sa localité de Corbarieu, son caractère liant, son dévouement, ses capacités l'avaient porté à de nombreuses responsabilités.

Au syndicat PTT, il appartenait à la commission départementale, ainsi qu'à l'union départementale des Syndicats CGT où il occupait des fonctions sur le secteur formation. Ses liens multiples, avait fait de lui pendant toute une période le Président du Comité des fêtes de Corbarieu, et sa participation active au club de football soulignait l'intérêt qu'il portait aux loisirs et aux sports de la jeunesse locale. De plus, il était membre du Comité Départemental de l'Association France-URSS.

Communiste et militant, il l'était depuis longtemps et après une période où il s'était éloigné suite à des problèmes de liaison avec son ancien travail, il était revenu car au fond il était toujours resté attaché à son idéal.

Oui, c'était un homme d'idéal, attaché à ses convictions qu'il essayait parfois avec ténacité, de faire partager aux autres. Il a, sans se lasser, défendu le bonheur, le respect des libertés et de la justice, pour tous ceux qui à la terre comme à l'usine, dans le service public, comme dans l'enseignement, pensent, produisent et demandent que l'on assure du travail à notre jeunesse. Attaché à la cause de la paix, il a été dans cette dernière période, de toutes les manifestations et réunions pour que là-bas, dans le Golfe triomphe une solution pacifique et que ne se déclenche pas, pour des intérêts qui n'ont rien à voir avec ceux du peuple de France, une guerre où il ne pourrait y avoir que morts, larmes et sang. Dans toutes ses activités, Jacques ne courrait pas après les honneurs, les succès faciles. Il n'avait pas hésité à être le porte-drapeau de son parti, dans une élection à Monclar de Quercy, où il savait d'avance que la seule récompense était d'être présent et de faire connaître nos propositions.

Jacques et toi, chère Danielle, avez eu le mérite et la joie d'avoir trois enfants qui maintenant sont grands, avancent dans la vie et à qui avec beaucoup d'amour, avec aussi ce que cela suppose de soucis, vous avez permis d'avoir l'instruction sans laquelle aujourd'hui, on ne va pas loin. Mais de plus, vous les avez aidés à comprendre, à choisir la bonne voie, et eux aussi se sont engagés pour un idéal qui donne un sens à la vie. Ils voudront, j'en suis persuadé continuer à agir aux côtés de tous ceux qui bien que ne partageant pas toutes nos idées, savent qu'un monde meilleur et plus fraternel est possible. Ainsi, ils resteront fidèles à la mémoire de leur père. C'était hier, mon camarade et ami Jean, me disait avec tristesse : «ll est dur de se faire à l'idée que le dimanche sur la place de Corbarieu, je ne retrouverai plus Jacques». Oui, c'est dur. Jacques n'est plus, mais son souvenir restera parmi nous, et dans les luttes .qui se poursuivront dans cette vie où tous les jours ne sont pas faciles, reviendra à notre mémoire, la phrase du poète : » Les morts restent des vivants mêlés à nos combats ».

Publicité
Publicité
Commentaires
Vie de La Brochure
Publicité
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 024 021
Publicité