Le dodo de l’île Maurice
L’actualité ne me fait pas perdre de vue le fil que je tente de tirer depuis plusieurs semaines : l’île Maurice.
Par chance l’actualité m’y ramène avec la publication d’un numéro de Géo consacrée à l’île en question.
Avec comme sous-titre : voyage au-delà des cocotiers.
Avec de magnifiques photos, pas l’ombre d’une plage, seulement l’intérieur des terres.
Il me semble que le nom du journaliste Olivier Piot est un nom de là-bas comme d’ici aussi puisque tous les noms français de là-bas viennent d’ici !
Je retiens aujourd’hui la splendide de la photo reconstituée de cet oiseau étrange, le dodo.
Photo scientifique après de longues études car pas plutôt débarqués sur l’île les premiers humains ont fait disparaître le volatile qui était là, paisible depuis des siècles.
Il est devenu l’emblème de l’archipel ce qui n’est pas sympathique par la société des hommes qui en ont assuré le massacre. Mais ce fut le fait des Hollandais qui finalement furent chassés avant 1700 de l’ambiance peu accueillante.
En 2017 des paléontologues de l’Université du Cap ont fait parler une vingtaine d’os repêchés dans la Mare aux songes.
Bilan : un oiseau de la taille d’un dindon. Entre 9 et 14 kg pour une taille de un mètre de haut.
Le plumage de la photo est celui de septembre à mars change ensuite d’avril à juillet (donc en hiver vu que nous sommes dans l’hémisphère sud ce qu’on a toujours du mal à intégrer).
Le mot dodo serait dérivé du hollandais dodoor pour dire paresseux, une paresse fatale à l’animal qui s’il n’avait pas de prédateur, découvrit en l’homme son adversaire définitif.
Pourquoi en faire un emblème ?
Car cet animal n’a existé que sur cette île donc il est typique ?
Mais d’autres éléments ont été typiques mais sans succès.
Par nostalgie d’un temps qui ne reviendra jamais ?
La nostalgie a en effet beaucoup à voir avec les emblèmes.
Grâce à un livre magnifique prêté par des voisins[1] je peux en dire un peu plus sur le dodo avec deux photos de plus.
Il serait apparu sur le continent africain voici 20 millions d’années Il y aurait eu le dodo blanc de la Réunion, le Solitaire de Rodrigue et le dodo de l’île Maurice. Après des controverses sans fin il a été classé dans la famille des pigeons.
Le célèbre Buffon dans son Histoire naturelle indique :
«La légèreté et l’activité sont des attributs propres aux oiseaux, mais le dronte ne saurait prétendre à l’un de ces caractères. Il pourrait en fait être pris pour une tortue couverte de plumes et la Nature, le parant de ces ornements inutiles, semble avoir voulu ajouter la gêne à sa lourdeur naturelle, la maladresse de son déplacement à l’inactivité de sa masse et rendre sa stupidité encore plus écœurante en nous obligeant de constater qu’il s’agit bien d’un oiseau.»
Buffon a pu tracer ce portrait car il y a eu beaucoup de descriptions réalisées de l’animal avant qu’il ne soit avalé par des affamés en quête de fortune. Mais les hommes ne furent pas les seuls prédateurs : ils amenaient avec eux des rats et des chiens qui n’avaient aucun mal à tuer cet oiseau sans ailes. Cependant certains chercheurs ne veulent pas accabler les humains et démontrent que les cyclones que l’île a connu (ces dernières années les plus forts furent en 1892, 1960 et 1975) font à chaque fois disparaître des espèces, et quand on sait que le dodo ne pondait qu’un seul œuf par an !
Comble de malchance pour l’animal son aspect bizarre z fait le bonheur de quelques rusés commerçants qui s’en servirent à Londres pour des exhibitions de rues payantes. Il existe le témoignage d’un dodo à Londres en 1638. La même chose été réalise pour des « sauvages » alors pour des oiseaux…
Parmi le premiers chercheurs le nom d’un instituteur de Mahebourg est entré dans l’histoire : Georges Clark qui à la Mare aux Songes a récupéré en 1830 tout un squelette de dodo.
Des esquisses ont été réalisées du vivant de l’animal et se trouvent à La Haye.
J-P Damaggio