Ile Maurice : La noix de coco

Sur la photo : deux hommes récupèrent des noix de coco sur l'île aux bénitiers et après les avoir lavé, les chargent sur leur petit bateau.

Nous étions assis à un arrêt d’un bus qui se faisait attendre. A l’île Maurice, à un moment tout un service de bus a été mis en place avec dans les villages des petits abris où l’attente est facilité. En face, de l’autre côté de la route, un vendeur de noix de coco était installé comme tant d’autres vendeurs des bords de route. La scène est pour nous un peu surprenante vu l’absence de tout parking et comme il n’y a pas de piétons, qui peut bien être le client ?

Il espère vendre vu le grand nombre de noix de coco qu’il a sur son camion. Des produits sont présentés sur une table : l’eau mise en bouteille, et des morceaux de chair blanche bien protégés dans un récipient.

Voilà qu’enfin une voiture s’arrête démontrant aussitôt l’inutilité de tout parking. Elle occupe la chaussée devant l’étalage et une personne descend pour acheter une bouteille, puis après discussion elle achète aussi la chair blanche. Ils sont quatre dans la voiture une bonne affaire pour le modeste vendeur.

Aussitôt la voiture partie, l’homme se met au travail. Il installe une noix sur un billot, il prend sa machette, un coup en biais puis un autre, juste assez pour atteindre le liquide qui est aussitôt filtré et mis dans la fameuse bouteille. L’équivalent d’un euro la bouteille de cette eau étrange. Il faut en vendre pour atteindre un salaire décent.

Il partage ensuite la noix pour en retirer la part de chair blanche.

Une autre voiture s’arrête et les affaires vont bon train.

La noix de coco me semble toujours un fruit étrange. Et le cocotier une plante plus surprenante encore. En dépit de leur apparence, les cocotiers ne sont pas des arbres mais des herbes géantes pouvant atteindre jusqu’à 30 mètres de haut. Le cocotier est caractérisé par un «stipe», un faux-tronc résultant de la cicatrisation des palmes naturellement tombées au fil des ans lors du développement de l’arbre. Ce stipe, unique bourgeon terminal, est entouré de palmes constituant la couronne du palmier. Les fruits, ou noix de coco, se trouvent sous chacune des palmes, dans la partie haute du cocotier. Sur le même arbre on peut avoir des fruits à tous les stages de la maturité.

Je suis sûr que l’homme de l’autre côté de la route pourrait tenir une conférence sur le sujet. Il me semble avoir la quarantaine et avec lui un vieux monsieur reste assis sur une chaise pliante. Nous n’avons rien d’autre à faire que l’observer et l’attente ayant duré une petite demi-heure, nous pouvons constater que la noix et l’homme ne font qu’un.

Le cocotier viendrait de Malaisie, et comme la noix flotte, les mers tropicales l’ont propagé partout sur les plages. A Maurice, les grandes antennes de communication sont habillées avec des feuilles de palmiers pour les fondre dans le paysage.

Bien sûr, comme dans le cochon, tout est utilisable dans la noix de coco qui trouve son universalité dans la fameuse piña colada et je plains les habitants des zones tropicales qui y sont allergiques.