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Vie de La Brochure
31 octobre 2019

Le CEG de Caussade

Carte-CAUSSADE-Vue-générale-aérienne-et-le-collège

 

En 1963 je suis entré au CEG de Caussade.

En 1967 j’ai quitté l’établissement qui était devenu un CES.

Un simple changement de nom ?

Pas du tout. Il s’agit d’une lutte historique qui a débuté en 1833 entre l’école primaire (maternelle+élémentaire) et l’école secondaire.

Le CEG, collège d’enseignement général était l’héritier de ce qu’on a appelé à partir de 1833, les écoles primaires supérieures dont une est née aussitôt à Castelsarrasin dans l'enceinte du collège.

D’un côté l’élite qui commençait à apprendre à lire au collège d’où elle sortait avec le baccalauréat. Ce système a pris le nom de lycée et ceux qui y enseignaient étaient des professeurs.

De l’autre l’école primaire doublée d’un prolongement, l’école primaire supérieure sous la direction des instituteurs.

Une partie des autorités syndicales des instituteurs a toujours rêvé que l’école primaire se prolonge jusqu’au BEPC ce qui était le cas avec l’école primaire supérieure, puis les cours complémentaires et les CEG.

Une part des autorités professorales tenaient à ce que l’enseignement secondaire débute en 6éme.

En créant le CES De Gaulle a tranché.

L’intervention des instits s’est arrêté en CM2 mais fin des écoles primaires dans les lycées.

L’intervention des profs pouvait débuter après le CM2 dans deux types d’établissements : les collèges et les lycées.

La vie au lycée ne débutant alors qu’à partir de la classe de seconde dans des établissements MIXTES.

Revenons au CEG de Caussade. Du directeur aux enseignants beaucoup venaient du monde des instits avec des polyvalences multiples pour un corps spécial le PEGC.

Concrètement à la fin de la classe de quatrième on m'a demandé si je voulais continuer en troisième dans l'enseignement long (pour aller vers le lycée) ou dans l'enseignement court. J'ai choisi l'enseignement court mais à la fin de la troisième j'ai pu rejoindre le lycée où des enseignements permettaient de reprendre le fil de l'histoire. Le problème c'était pour les langues.

Avec le CES fini le directeur et vive le principal. Un changement de nom ? Pas seulement : le directeur était un ancien enseignant et le principal un administratif.

Il y a eu quelques luttes pour que le directeur puisse devenir principal, pour dénoncer le gaullisme etc.

Or avec le nouveau système s’en était enfin fini de l’existence d’une filière élitiste à côté d’une filière populaire. Comment ne pas s’en réjouir sauf à défendre des intérêts catégoriels ?

En effet, dans cette affaire non seulement l’univers instit perdait une entrée dans les collèges, mais l’école élémentaire elle-même perdait les deux années de classes de fin d’études pour ceux qui après le CM2 n’allaient pas au collège.

En 1833 Guizot en créant les écoles primaires supérieures avait fait un grand geste en direction de la démocratisation mais il était temps que cesse ce système et que vienne partout la mixité. J-P Damaggio

P.S. Pour bien comprendre la question de la mixité il suffit de se rappeler qu’à Montauban le Lycée Ingres des garçons est né en 1870 et le Lycée Michelet des filles en 1886 (auparavant elles allaient dans l’ancien collège d’où les garçons étaient partis pour le lycée en 1870)

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Commentaires
J
Un "Cours complémentaire" a précédé me semble-t-il la création du collège. Jusqu'au milieu des années 50, il fallait passer un examen pour entrer en 6ème (ça n'a pas été mon cas en 58). Après le CM2, on était orienté vers la Fin d’Eudes: 3 ans jusqu'au fameux Certificat! Un diplôme convoité à cette époque-là! Je l'ai passé en 60, comme tous les élèves de 14 ans fréquentant la 4ème. On entrait en 6ème soit au lycée comme pensionnaire (option des familles bourgeoises ou commerçantes...), soit en Cours complémentaire, établissements assez peu nombreux...A Fronton, étaient accueillis les ados de Corbarieu, Reyniès, Villebrumier, Nohic et de Bressols et Labastide St Pierre car une ligne journalière d'autobus desservait ces communes entre Montauban et Toulouse, l'une rive droite, l'autre rive gauche.<br /> <br /> Le redoublement n'était pas rare avec possibilité d'arriver en 6ème avec un an de retard. Et après l'obtention du CEP, on pouvait être accueilli en 5ème. (Pour l'anecdote, Michel Giussepin qui a exercé à l'EN de Montauban en tant qu'agrégé de physique, était de ceux-là; j'étais en classe avec lui en 2° M' à Ingres). <br /> <br /> Mais certaines "bonnes familles" choisissaient l'enseignement privé catholique, Saint Théodard en particulier.
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L
oui, même à Caussade des enfants de la bourgeoisie allaient au lycée à Montauban (ils devaient être assez rares) mais avec le CES comme le lycée ne commençait qu'à la seconde, il a fallu que tout le monde passe par le collège. La mise en application a été retardée le plus possible jusqu'à la date limite, l'entrée 1968 pour Montauban ! Ce qui fait que beaucoup ont cru que la mixité du lycée était un effet des événements.<br /> <br /> Quant à l'Ecole fondamentale du SNI elle incluait tout le collège avec instits pour l'école primaire et PEGC pour le collège. La création du CES c'est à terme avoir seulement des profs certifiés. Je ne sais quel a été le dernier PEGC du 82 mais il y en avait encore en l'an 2000.
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I
A partir de la 6ème les enfants du peuple fréquentaient le collège et les enfants de la "bourgeoisie" locale fréquentaient le lycée. C'était avant 1967, avant la création des CES. Pour répondre à Guy Jamme sa position épouse celle que défendait la tendance majoritaire du feu SNI avec le projet d'Ecole Fondamentale. La revalorisation des instituteurs passait par leur suppression et leur intégration dans le corps des professeurs des écoles. On mettait ainsi un terme au recrutement populaire des instits avec la suppression des écoles normales.
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L
merci pour ce témoignage. cette idée d'école primaire jusqu'à 14 ans était d'autant plus réalisable que toute l'infrastructure existait avec le remplacement des classes de fin d'études. Mais à ma connaissance il n'était proposé par personne. Il réduisait le collège à deux ans...<br /> <br /> Avec la loi Jospin de 1989 nous avons assisté à l'ultime opération qui fait disparaître la philosophie instit et donc la FEN. L'instit reste dans le mot MAIF... jpd
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J
J'ai été scolarisé 4 ans en Cours complémentaire, à Fronton: 4 classes, une par niveau dont l'effectif s'effritait au fil du parcours; des PEGC qui enseignaient plusieurs matières et même surveillaient la cour et le réfectoire, gage pour bien connaître chaque élève...En 3ème, plusieurs options dont celle de tenter le concours d'entrée à l’École Normale (pour les meilleurs!) en suivant des cours supplémentaires (gratuits) le jeudi, jour de congé; ou celle de continuer en Seconde M' au lycée à condition de satisfaire à un examen de passage! La filière M' ne comportait que l'enseignement d'une langue, comme au CC.<br /> <br /> J'ai toujours pensé que si la 6ème et la 5éme, vu l'âge des élèves, étaient rattachées au primaire avec des profs type PEGC cela éviterait bien des échecs d'enfants.
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