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Vie de La Brochure
10 mars 2020

James Lee Burke sur Marianne

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Dans le numéro du 13 septembre 2019 un article présente le dernier roman de James Lee Burke. J’avais le numéro mais je n’avais pas noté cette chronique car à ce moment là je ne connaissais pas cet écrivain. Depuis j’ai appris que comme Léon Cladel ou Tony Hillerman il a une fille écrivains, Alafair. Et il se trouve que Dave Robicheaux, son héros a une fille écrivaine, Alafair, qu’admire un écrivain de New Iberia, Levon Bouchard. J-P Damaggio

P.S. Cet article est un écho au précédent.

 TAPIS ROUGE

Un Burke sinon rien

 A quatre-vingt-deux printemps passés, et vingt-deux romans au compteur pour la seule série axée sur le personnage de Dave Robicheaux, ex-inspecteur de La Nouvelle-Orléans devenu shérif adjoint à New Iberia, dans la région des bayous, on n'attend pas de James Lee Burke une révolution copernicienne dans son univers littéraire. On n'attend pas d'un vieux bourbon de vingt ans d'âge qu'il ait le goût d'un shot de vodka ou la fraîcheur d'un gin-tonic.

Déguster un Burke apporte une tout autre saveur, longueur en bouche et complexité aromatique. Ce « Robicheaux » doit se boire sans hâte tant il s'agit d'un grand, d'un très grand cru, après quelques millésimes moyens. On ne lit pas, ou plus, James Lee Burke pour l'intrigue, dit-on. En l'occurrence, le «Faulkner du noir» - titre non usurpé - en a mitonné une des plus énigmatiques et difficiles à percer de sa longue carrière. On résume en deux questions. Belle-Mèche, ainsi que le surnomme le fantasque Clete Purcell, inséparable ami et frère de galère, a-t-il envoyé ad patres l'homme ayant peut-être provoqué la mort de sa dernière compagne, Molly, lors d'un accident de la route ?

Qui décime, et de la pire des manières, une jolie brochette de salauds et de voyous ? En quête de réponses, Dave Robicheaux se heurte avec constance à ses propres et vieux tourments (le terrible cocktail vétéran du Vietnam + addiction jamais guérie à l'alcool) comme aux calamités extérieures : l'emprise grandissante de la criminalité et de diverses mafias sur la terre louisianaise, la complicité de politiciens locaux véreux et des familles de la vieille oligarchie possédante, la corruption généralisée des mentalités et l'abaissement moral des esprits.

Au fil de 500 pages bourrées de TNT, mais pleines aussi de la grâce donnée à James Lee Burke d'établir des correspondances bouleversantes entre les émois de l'âme et le spectacle de la nature, Robicheaux navigue constamment entre l'accablement durable et l'ivresse passagère quand il libère la «part bestiale» enfouie au plus profond de lui contre les méchants. Toutes les facettes de l'immense talent de Burke illuminent ce livre où rien ne permet vraiment de se consoler de l'état du monde et de l'impuissance à changer le cours de sa vie.  A.L.

Robicheaux, de James Lee Burke, traduit de l'américain par Christophe Mercier, éd. Rivages, 494 p., 23 €.

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