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Vie de La Brochure
13 juin 2020

MARTY-CAPGRAS Andrée, Esther, féministe née à Laguépie

Marty-Capgras

Elle est née le 15 juin 1898 à Laguépie (Tarn-et-Garonne) car ses parents y étaient en tant qu’instituteur. Son père fut le premier député socialiste du Tarn-et-Garonne de 1924 à 1928 grâce à l’appui des radicaux. Elle est morte le 19 juin 1963 à Paris ; professeur de Lettres au cours secondaire La Fontaine (Paris 9e) puis journaliste ; militante socialiste de la Seine puis compagnon de route du Parti communiste français ; membre de la CAP de la SFIO (1938-1940), puis du comité directeur (1944-1946).

Elle épousa le 31 octobre 1919 à Montauban, Fernand Marty (ingénieur, né le 28 février 1896 à Caussade, Tarn-et-Garonne) et milita sous son double nom.

 A la fin de sa vie elle fut très présente au Secours populaire si bien qu’à sa mort La Défense journal du Secours populaire publiera cet article avec la photo ci-contre, une photo rare.

 

Notre amie Andrée Marty-Capgras n'est plus

LA chronique « S.O.S. les amis » devait traiter ce mois-ci de la solidarité pendant les vacances. Avec sa sensibilité habituelle, elle devait montrer que pendant les mois de juillet et août, le malheur ne cesse de frapper, mais nos lecteurs n'auront plus le plaisir de lire, les si émouvants articles d'Andrée MARTY-CAPGRAS. Emportée par la maladie, cette femme admirable, au dévouement sans limite, nous a quittés et son décès a provoqué chez tous ceux qui la connaissaient, une grande tristesse.

 Pour nous, au Secours Populaire, c'est une grande perte, car depuis plusieurs mois, elle participait au comité de rédaction de «La DEFENSE» où elle faisait bénéficier notre journal de son expérience professionnelle. Ses points de vue étaient toujours justes et empreints d'une grande humanité. Aussi, le souvenir d'Andrée MARTY-CAPGRAS n'est-il pas près de s'effacer.

A sa famille, au journal «LIBERATlON » dont elle était depuis de nombreuses années, une fidèle collaboratrice, le Secours Populaire et «LA DEFENSE» présentent leurs plus sincères condoléances.

 Voici un de ses derniers articles

La Défense journal du Secours populaire Janvier 1963

Par Andrée MARTY-CAPGRAS

SOLIDARITÉ : un beau mot, une belle chose

JE voudrais aujourd'hui, comme je l'ai fait il y a un mois, soumettre aux lecteurs de « La Défense » qui sont tous des amis du Secours Populaire, tel ou tel cas particulièrement douloureux qui nous est soumis et faire appel à leur inépuisable solidarité. Mon propos sera tout autre, ce qui, naturellement, n'empêche pas le Secours Populaire de se pencher sur ceux qui ont besoin d'aide.

J'écris à la veille de Noël et cet article sera sous vos yeux dès le début de l'année 1963. C'est le moment où chacun fait, comme le fit le poète, « le tour de son cœur », où, vous et moi, pensons plus fort que jamais à ceux que nous aimons.

Eh bien, nous allons ici, pour le Secours et pour La Défense faire le tour » et envoyer à tous une pensée affectueuse. Tout de suit après, nous reprendrons la tâche qui est de nous pencher sur ceux qui ont le plus besoin de nous et de les aider.

Donc, une année vient de se terminer. 1962 a été, à vrai dire, une rude année pour les François. Certes, après sept ans d'une guerre douloureuse où tant d'injustices et d'inutiles cruautés ont été commises, la paix est revenue de l'autre côté de la Méditerranée et l'indépendance de l'Algérie enfin proclamée. Mais en dépit des accords d'Evian de lourdes séquelles subsistent des années de guerre.

Pour invraisemblable que cela paraisse, des citoyens français sont encore en prison, n'ayant commis d'autre crime que d'avoir réclamé très haut et à leurs risques et périls la paix que le peuple français désirait ardemment, dans son immense majorité.

Le Secours Populaire et La Défense qui l'exprime, n'ont cessé de demander leur libération tout en apportant, chaque fois que cela était nécessaire, l'expression matérielle de leur solidarité à eux-mêmes et à leurs proches.

Aujourd'hui, en ce début de 1963, c'est l'amnistie complète que nous exigeons pour ceux qui, — contre le bon sens — sont privés de leur liberté ou de leurs droits civiques, pour tous ceux qui, révoqués injustement pendant la guerre, n'ont pas encore été rétablis dans leurs droits. L'amnistie s'impose sans délai, l'obtenir sera entre beaucoup d'autres, la tâche du Secours Populaire.

Ce ne sera naturellement pas la seule. Les jours de fête passés — de bien pauvres fêtes pour des centaines de milliers de Français — la vie quotidienne apportera, comme toujours son contingent de douleurs, de misère, d'injustices.

Dans notre beau pays, que M. Kennedy a récemment classé parmi les « pays riches » combien d'enfants existe-t-il qui n'auront pas eu de jouets pour Noël ? Combien de jeunes hommes, de jeunes femmes qui se sont, personnellement passés de tout pour pouvoir donner à leur humble foyer un tout petit air de fête ? Combien de jeunes filles, aussi. jolies que les « débutantes » de l'Opéra, n'auront pas eu la petite robe dont elles rêvaient ?

Combien de malades seuls et sans aide ? Combien de vieilles gens, hommes et femmes auxquels leurs médiocres pensions, retraites, allocations n'auront permis aucune douceur pour ies jours de fête ?

Certes, il y a eu, pour Noël, pour le Jour de l'An, de l'agitation dans les rues, des départs massifs pour la montagne, du monde dans les cinémas. Et cela a été, dans la grande presse, raconté «en long et en large». Mais la même presse n'aura pas connu les détresses cachées, matérielles ou morales.

Ce sont celles-là que le Secours Populaire va chercher, découvrir et soulager. Comme par le passé.

Beaucoup de travail nous attend au début de cette année. Mais chacun l'abordera avec courage grâce à l'affection et à la solidarité de tous.

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