Labeyrie, Mendel, Cahiers du communisme 1966
ETUDES_ET_ESSAIS_Vincent_Labeyrie
Encore et toujours Vincent Labeyrie avant qu’un jour peut-être quelqu’un écrive enfin son histoire.
Un nouveau texte tout aussi surprenant que les précédents.
Pour une fois la revue théorique du PCF lui ouvre ses colonnes. Juste après un écrit de Georges Marchais !
La revue n’est pas habituée à un propos aussi technique et scientifique en conséquence elle commence par une mise en garde.
Nous n’en sommes pas encore au temps de l’écologie puisqu’il s’agit seulement d’une étude d’UN SIÈCLE DE GÉNÉTIQUE DEPUIS MENDEL.
Bien sûr, contexte de la revue oblige la conclusion est un éloge du matérialisme dialectique et une condamnation des retombées radio-actives de toute bombe atomique. En attendant les autres retombées…
En lisant, j’ai eu la sensation de me retrouver en cours de sciences naturelles avec le bénéfice d’une pédagogie claire de Labeyrie mais pourquoi alors dans une revue politique ? Sans nul doute les communistes découvrirent en cette occasion l’ADN qui depuis est rentré dans le langage commun surtout par les enquêtes policières.
En fait, Labeyrie a toujours articulé science et politique d’où le résultat : il était un bien piètre politicien ! Or la biologie, au cœur de ses recherches est la science la plus politique de toutes ! Et s’il a tenu à célébrer le matérialisme dialectique il termine ainsi :
«En même temps, nous voyons quel enrichissement la philosophie marxiste peut tirer des développements prodigieux, dus au progrès de la génétique, depuis qu’un petit moine, professeur auxiliaire dans un couvent de Brno, a, le premier, utilisé une méthode d’analyse mathématique pour interpréter un phénomène biologique.»
Le clin d’œil à un petit moine a dû beaucoup l’amuser face à la grandeur de la philosophie marxiste ! Et quelques lecteurs n’ont peut-être pas fait le lien entre le titre sur Mendel et le petit moine ! JPD