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Vie de La Brochure
14 juin 2021

Film colombien : la ciudad de las fieras

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Il s’appelle Henry Eduardo RINCÓN OROZCO, né à Antioquia en Colombie, a étudié pour le théâtre et le cinéma, avant de réaliser son premier long-métrage Pasos de héroe (2016). Il espérait être à Toulouse pour la présentation de son nouveau film mais les conditions sanitaires ne l’ont pas permis (1).

Au début de ce film La ciudad de la fieras, Tato, 17 ans, est devenu orphelin. Il est féru de hip-hop et de joutes de rap, mais est livré à lui-même dans Medellín. Avec ses amis Pitu et La Crespa, il cherche à échapper à la violence qui fait l’actualité quotidienne de la ville. Poursuivi par une bande armée, il doit fuir et sans ressources, se réfugie chez son grand-père Octavio, qui cultive des fleurs à la campagne mais qu’il n’a jamais vu. Après un premier contact difficile, ils apprendront à se connaître et Octavio transmettra son savoir et la tradition à Tato qui reprendra le flambeau pour participer au fameux défilé des « Silleteros ». Deux mondes, celui de la ville et celui de la campagne, deux générations vont se rapprocher, tisser du lien et reconstruire l’histoire familiale en créant du sens. Un film positif et créatif dans un contexte sombre. Ce réalisateur fait partie de cette nouvelle génération de cinéastes « paisas », centrés sur les tensions qui traversent la jeunesse de Medellín.

Tout débute dans un lieu sombre, au cœur d’une tradition populaire bien connue : les paris autour des combats de coqs. La caméra va au plus près des mains : un échange des billets, un main qui prend le coq mort etc. Tato (Bryan Córdoba), le jeune homme avec une casquette et un polo est le jeune homme de partout dans la culture américaine. Sa mère est morte mais le père ?

Avant de mourir la mère a proposé qu’il aille chez son grand-père dns une ferme loin de ville.

Octavio et Tato vont s’apprivoiser autour d’une vérité cachée : les raisons de la disparition du père de Tato, complètement ancrées dans l’histoire contemporaine de la Colombie. Raison que finalement nous ne connaitrons pas.

octavio y tato

Malgré la violence une douceur émerge que le réalisateur, et scénariste à la fois, veut mettre en avant. Un film hommage tant à la jeunesse qu’aux anciens. Tant à l’histoire d’un territoire qu’à l’histoire d’une famille. La ciudad de las fieras, « una ciudad de contrastes » comme le dit Pitu (Joel Mosquera), car un jour il fait bon et un autre jour il fait froid. Du combat de coqs des bas-fonds illégaux aux combats de «gallos» des rappeurs dans les ruelles de Medellín, l’énergie se canalise entre ce qui construit les personnages et ce qui les détruit. Un destin qui semble s’imposer à eux. Une jeunesse filmée encore et toujours comme un rappel de l’urgence de la vie : « on va tous mourir un jour ». Force est d’apprécier la clairvoyance des jeunes qui prennent la parole dans le film, tant dans les dialogues que dans les raps. Ils font référence aux sentiments, les expriment et les assument. Ils dénoncent aussi, conscients des dysfonctionnements qui les entourent. Ainsi, Jaime Garzón est cité, le président Uribe également.

desfile-de-silleteros

Nous passons de l’art du rap à l’art des silleteros Octavio étant un des anciens de cette activité. Avec les fleurs construire une merveille. Sur ce point comme sur d’autres, le film ne s’éternise pas. Il s’agit plus d’évocations, de points que d’un récit. Par exemple les silleteros gagnent un prix mais la réalisation du couple Tato Octavio se retrouve sur le lieu fétiche des jeunes. Un des gamins est tué mais sans montrer une goutte de sang, juste on passe ensuite à une image de l’enterrement.

Un beau film. J-P Damaggio

«Toda familia tiene una historia. Esta es la mía.”

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