Les déserts médicaux ?

Je n’aime pas la formule car elle fait croire que c’est seulement dans les zones reculées de Lozère que se manifeste le manque de médecins. Or c’est faux, il est vrai partout, et surtout en Tarn-et-Garonne car cette zone est en développement démographique, avec une présence de médecins vieillissants. Ainsi dans la commune du nouveau président du Conseil départemental le manque de médecin est grave, mais combien d’exemples peut-on ajouter ?

Alors revenons sur la cause ? Cette pénurie a été ORGANISEE avec le numerus clausus de 1971 mis en place par Simone Veil, plus connu pour la loi sur l’IVG.

Pour ajouter à la pénurie un mécanisme d’incitation à la cessation d’activité a été mis en place (MICA). Un médecin pouvait partir à la retraite à 58 ans avec un chèque équivalent à 75000 euros à condition qu’il n’ait pas de remplaçant ! C’était un temps où les médecins « vendaient » leur clientèle et le chèque devait les dédommager.

Mais pourquoi ORGANISER la pénurie ? Moins il y aurait de cabinets mieux les malades se porteraient ! En fait avec moins de médecins les têtes d’œufs ont pensé qu’ils seraient moins nombreux à consulter !

Cette histoire me rappelle une expérience qui m’est restée en travers de la gorge. En tant qu’instit moins je voyais ma hiérarchie et mieux je me portais, mais passionné par les questions de formation continue, j’ai accepté la fonction de délégué syndical à la commission de formation. Là, j’ai fait observer à ma chef qu'avec la féminisation du métier, la formation continue ne serait protégée que si on augmentait le nombre de remplaçants. Elle a fait de grands yeux et l’estime qu’elle me portait peu, est tombée encore plus bas ! Alors je lui ai expliqué : la féminisation et rajeunissement va entraîner une augmentation importante des congés maternités et donc du besoin de remplaçants qui n’iront plus dans les classes, pour assurer la formation continue moins urgente.

Elle est passée à autre chose et huit ans après la formation continue a commencée à être réduite… faute de remplaçants.

Parfois on se demande comment pensent certaines de nos élites.

J-P Damaggio

Comments

[Massol]

C'est surtout que les médecins en place voulaient gagner plus. J'ai le souvenir de propos à l'époque (celle de l'instauration du numerus clausus)disant que certains médecins gagnaient a peine plus que le smic , mais ils voulaient tous aller en ville.

En tant que prof, quand on était reçu au CAPES, c'était Maubeuge direct (je n'ai rien contre Maubeuge) et on mettait 10 ans avant de revenir dans le sud et si n’était pas content on démissionnait. Quand on demandait une mutation en poste double, le syndicat nous conseillait vivement de demander des postes le long d'une voie ferrée.

Alors, les pleureuses ça suffit.