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Vie de La Brochure
15 décembre 2021

Donat Vie agricole au Moyen-Age

Donat 1920

Comme le message précédent sur Jean Donat je pense qu'il s'agit de lectures qui n'ont pas donné lieu à une publication. J'en profite pour illustrer cette page avec une pohoto reprise de l'Abécédéraie de  Noble-Val volume 2, de Michel Ferrer qui a consacré plusieurs pages et photos à Donat et qui a joué un grand rôle dans mon envie de me plonger dans l'histoire. JP Damaggio 

Activités à l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse

SEANCE DU 15 MAI 1941. —

Lecture de M. DONAT : Quelques conditions de la vie agricole en Rouergue au Moyen-Age.

Il s'agit de la situation de l'agriculture dans la région de Saint-Antonin au cours des XIIIe, XIVe et XVe siècles, et plus particulièrement pendant et après la guerre de Cent Ans. Par des faits tirés de divers documents et surtout des comptes consulaires de cette localité, M. Donat démontre l'importance que prit l'élevage dans un pays dont la nature du sol en favorise le développement. Ce fait ressort déjà des mesures prises pour la protection des devèses (bois ou prairies naturelles), contre l’entrée du bétail étranger; des procès engagés avec les communautés voisines pour obtenir le respect du droit de dépaissance; des soins apportés à la protection du bétail contre les bêtes malfaisantes. Mais, en dehors de ceci, se place un document plus précis et tout à fait probant : le rôle de la «quista», impôt local établi sur le bétail d'après les têtes de bétail possédées par chaque particulier, bétail bovin, ovin et porcin. Impôt seigneurial d'abord, aboli par la charte de 1140. Ce qui n'empêche que nous en retrouvons le nom au siècle et qu’il est perçu à cette époque, au XIV  siècle et qu’il est perçu à cette époque, ainsi qu'au XVe siècle.

Mais nous ne sommes fixés sur la base de son assiette qu’à partir de 1452, à la fin de la guerre de Cent Ans. Par lui, nous sommes fixés, à quelques unités près, sur le nombre de têtes de bétail de la communauté ; il en résulte qu'en un temps où le numéraire était rare et soumis à de fréquentes variations, le paysan du Rouergue eut la sagesse de donner à sa fortune une forme concrète en l'investissant dans le sol dans le troupeau; les chiffres apportés démontrent l'importance que ce troupeau parvenait à acquérir.

La condition des terres soumises à un cens ne paraît pas gêner la culture ; il y a une situation assez particulière à ce lieu : la ville, possesseur d’un grand territoire qu'elle divisa en métairies soumises à un cens annuel qu’elle partageait avec le pouvoir royal.

M. Donat relève ensuite l’ensemble de la production agricole : froment et et avoine, vigne française s'accrochant aux pentes rocheuses et produisant un vin apprécié dont l'écoulement était protégé par les mesures prises contre l'entrée du vin étranger; culture du safran, en faveur laquelle le roi de France prit ordonnances pour empêcher la fraude ; culture du chanvre ; culture maraîchère ; bénéfices pour tirés du prunier, du noyer et même du saule.

Des listes d'achats faits à l'occasion de la réception d'importants personnages permettent de constater la diversité des produits locaux entrant dans l’alimentation, viandes, légumes et fruits.

Si le paysan de ce centre souffrait cruellement, au cours de guerre de Cent Ans, des incursions des Anglais et des bandes de routiers, il n’abandonna jamais complètement sa terre. Il y courait entre deux alertes, soit pour la travailler; soit pour recueillir un peu de récolte avant de se replier en hâte derrière quelque lieu de protection quand retentissait l’appel d'alarme. La paix revenue, il la cultiva avec amour. Aussi le relèvement fut-il rapide. Par le sol aussi, il subvint aux besoins de la population urbaine de la cité, se livrant à l'industrie et au commerce. Les solides et mêmes luxueuses constructions de l'époque confirment les relations des archives.

Chacun des faits avancés s'appuie sur un document précis.

De ce ensemble de faits, il résulte qu'après les plus désastreuses traverses, l’agriculture fut la plus la grande puissance de relèvement de notre pays. Cette fois aussi, la terre n’avait pas failli à son œuvre bienfaisante de rénovation nationale.

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