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Vie de La Brochure
9 avril 2022

Hugues Salel poète (1504-1553)

Voici un article qui présente un auteur lotois qui a sa page wikipédia.

L’auteur de cet article signe pas un de ses pseudos. D’après Marcel Maurières il confond deux Bergounioux le poète et l’historien. Mais rien n’est clair sauf le Quercy de Clément Marot. D’autant qu’il ne fait pas confondre Cazals-en-Quercy et le Cazals du 82. J-P Damaggio

 23 août 930 Le Républicain

Un livre qui est une résurrection

Hugues Salel, de Cazals-en-Quercy (1504-1553) ; œuvres poétiques publiées avec introduction, des notes et un lexique, par L. A. Bergounioux. Edition Occitania, Toulouse et Paris.

Le Quercy n’a jamais été autant à l’honneur que depuis quelques années. Les romans qui le prennent pour décor, les travaux d’histoire ou d’érudition qui en font leur substance, les descriptions touristiques qui évoquent sa physionomie pittoresque et diverse, se succèdent et se complètent. L’an dernier, M. E. Sol publiait son savoureux recueil folklorique, Le Vieux Quercy. M. Gustave Guiche a donné cette année La Vie amoureuse de Joachim Murat, l’une des plus pénétrantes études qui aient paru sur ce curieux héros de légende grandi à l’ombre de l’Aigle. Tour à tour M. Eugène Grangié et le docteur Pelissié ont guidé le promeneur de la ville aux champs, et, selon les heures et les saisons, fixé les visages changeants du Quercy.

Une nouvelle contribution à l’histoire de cette province vient de paraître aux éditions Occitania. C’est la réédition, si impatiemment attendue des lettrés, des œuvres poétiques de l’ami de Clément Marot, précurseur direct et maître de la Pléiade, Hugues Salel, de Cazals-en- Quercy. Depuis près de dix ans, ce nom injustement oublié reprenait vie. M. Léon Lafage, en d’exquises chroniques, avait sonné l’heure du réveil pour le vieux poète de la Renaissance, « maistre d’hostel » et favori de François Ier. Mais ses œuvres restaient, introuvables. On attendait toujours une monographie précise, scientifique, une réédition basée sur un texte sûr, éclairée par de justes commentaires. M. Alexandre Bergounioux vient de nous les donner.

Nous ne connaissions, à vrai dire, jusqu’à présent notre jeune compatriote, professeur au lycée Régnault, à Tanger, que par d’aimables plaquettes de vers (la première, Les Chansons du Sang, avait été imprimée et publiée à Montauban), par des légendes ou des à-propos en vers représentés avec succès sur des scènes parisiennes, par des articles documentés et vibrants dispersés dans les revues littéraires ou les quotidiens. Cette fois, M. Bergounioux vient de nous donner, après de patientes et minutieuses recherches, une œuvre importante, qui la classe au premier rang de nos érudits régionaux. C’est une véritable résurrection, par la biographie et l’établissement du texte, du vieux poète cazalais.

Nous voudrions avoir le temps et la place de suivre pas à pas notre compatriote dans sa restitution de la vie de Salel, et parcourir avec lui les diverses étapes de cette brillante existence de poète de cour, la naissance de Salel à Cazals, en 1504, ses études à l’université de Cahors, son séjour prolongé à Toulouse, où il fut le secrétaire des premiers présidents, Minut et Bertrandi, son arrivée à la cour de François Ier en 1538, au moment même où Clément Marot en partait définitivement pour l'exil, les hautes charges dont la faveur royale combla le premier traducteur d’Homère, et enfin, après la mort de son maître en 1547, la retraite de Salel, devenu abbé de Saint-Cliéron et de Saint-Sanson, dans son abbaye en pays chartrain. Mais nous avons hâte de dire quelques mots de l’étude littéraire qui suit la biographie de ce poète. C’est évidemment sur ce point si neuf, et si précieux pour l’histoire des idées, que M. Bergounioux a fait porter son principal effort. Le sens littéraire si averti, la riche et précise érudition de notre compatriote l’ont excellemment servi. C’est l’histoire d’une formation et d'une évolution lyrique. Elle nous est présentée en six chapitres substantiels. Le premier maître de Salel fut sans doute son ami, plus âgé et déjà illustre, Clément Marot. Le poète cazalais but ensuite aux sources, alors nouvelles et fascinantes, de l’antiquité latine, d’Ovide à Ausone, des néolatins, de Pontan à Sannazar. Il aborda enfin l’hellénisme qui était dans toute sa jeunesse radieuse.

Les textes, les références, les indications d’emprunts, les rapprochements littéraires se pressent sous la plume de M Bergounioux. Cette convaincante démonstration tend à prouver la formation complète de l’idée de Renaissance dans l’œuvre de Salel. Elle s’achève sur une étude technique de la versification de ce poète. Elle impose cette forte conclusion, déjà formulée par MM. Laumonier et Chamard dans leurs savants travaux sur Ronsard et Joachim du Bellay, que la forme lyrique, mètres, coupes, strophes, était prête, dès 1550, grâce à Jacques Peletier du Mans et à Hugues Salel, pour l’immortelle «Illustration de la Pléiade». De telles études débordent le cadre d’une province. Elles appartiennent à l’histoire littéraire d’une époque, d’un siècle, le plus attachant peut- être, celui de la Renaissance. Elles entraînent et enrichissent le lecteur.

Souhaitons que ce livre excellent se répande et contribue ainsi à mettre en pleine lumière la pressante utilité et la haute signification du réveil régionaliste, qui fait aujourd’hui la gloire des terres d’oc.    

J. P. REGIS.

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