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Vie de La Brochure
5 janvier 2023

Un moment de la vie de Claude Cavaillé

claude Cavaillé 2

Liste aux élections régionales de 1998 : De gauche à droite

En haut Pierre Ravailhe- Sandrine Novarino - Alain Jean – Françoise Planchard

Eric Chailloux- Josette Alliès-Claude Cavaillé – Geneviève Delfau

Je reprends cet article écrit avec Claude sur Point Gauche ! en juin 2000. Vingt-deux ans après il témoigne de son utilité.

1 ) Qu’est devenu le branchement SNCF qui est évoqué ?

Un double gaspillage de plus : d’un part le lieu est resté vide et d’autre part Palfinger ne fonctionne pas avec le rail alors qu’il pourrait avoir un produit (vu le dépôt d’un brevet) aidant au ferroutage. Ce branchement avait été réalisé (après une lutte des cheminots) pour aider au transport par rail des besoins de la construction de l’autoroute proche. Claude aurait pu se dispenser de défendre un projet cohérent, qui pouvait nuire à sa maison d’habitation puisqu’il en était proche.

2 ) Depuis 2000, l’intercommunalité à fortement évolué et en particulier sur le plan économique puisque c’est devenu un élément de sa compétence. Quant aux «Pays» ils ont presque tous disparus.

 Comme d’autres, Claude a cru qu’avec l’arrivée d’Yvon Collin à la mairie de Caussade une nouvelle politique sociale verrait le jour. Il a compris à partir de 1995 que le seul souci de Collin c’était de gagner des élections, quand ce dernier accusa Gauche 92 (son parti de l’époque) de lui avoir fait perdre les cantonales. Yves Vidaillac avait été le candidat Gauche 92 avec cette affiche : « Pour la démocratie non aux notables ».

 Les derniers actes politiques de Claude ce furent le 2 avril 2018 quand il invitait sur son facebook à signer la pétition demandant l’interdiction de la Ligue de défense juive une organisation d’extrême-droite, et le 13 juin 2018 une pétition pour la défense des animaux (ses deux seuls actes sur cet outil informatique).

Claude portait souvent le béret comme signe distinctif de la dignité paysanne. J-P Damaggio

 Le cas de Caussade : le pouvoir des entreprises

 L’idée est venue de l’agriculture, si l'on peut dire. Pour ramasser le maïs, au cours des années 70, le camion attendait d’être plein puis partait vider les coques et au retour, il se remplissait à nouveau. Et si un moyen technique permettait de libérer la benne du camion sans en arriver au principe du semi-remorque ? Un esprit ingénieux inventa le bras qu'actuellement on voit à l'œuvre un peu partout et qui permet à une benne aménagée de monter et de descendre du camion. Cette invention donna lieu à une industrie (la GUIMA) et cette industrie vient d'être vendue à une entreprise autrichienne. La GUIMA a vécu, PALFINGER est arrivé dont il faudra demander l’histoire à des amis autrichiens. Un Caussadais, fort en questions économiques, mentionnait dernièrement ce fait avec fierté : «si des étrangers viennent nous acheter une industrie c’est qu’on est à la pointe à Caussade !»

La nouvelle entreprise souhaite profiter de cette mutation pour s’implanter sur un lieu nouveau. Normalement elle va à Caussade mais elle fait monter les enchères quant au prix à payer pour s’installer. Sur un point, Yvon Collin a raison d'indiquer que la concurrence de Cahors et Montauban existe. Aussi il décide de tout mettre en œuvre pour garder l’entreprise. Il propose à la municipalité d’acheter un terrain 50 F le m2 pour le revendre à l’entreprise, seulement 10 F le m2 ! Pour un prix total de 7350000 F TTC. Que les contribuables caussadais ne s'affolent pas trop explique-t-il : tout le monde est mis à contribution car nous le savons, Yvon Collin a des appuis. L’Etat, la Région et le Département apporteront chacun 1.500.000F. Des conseillers municipaux penseront qu'avec la taxe professionnelle de l’entreprise, la commune finira par être bénéficiaire ... dans quatre ans et plus car suivant nos informations toute nouvelle installation est dispensée de la dite taxe pendant quatre ans.

Cette décision pose le problème général de l’aide des collectivités aux entreprises (car quand l'entreprise revendra, elle pourra revendre au prix fort, non ?). mais aussi le problème de l'intercommunalité. En effet, pour 10F le m2, l'intercommunalité avait un terrain ... sur la commune de Réalville. Un terrain qui, avec l’avantage du prix réduit, pouvait user d’un branchement sur la voie ferrée comme nous l’évoquions dans notre dernier numéro (mais il semblerait que ce terrain ait été promis à une entreprise de déchets ?) (1).

Claude Cavaillé, adjoint au maire de Caussade, que nous avons interrogé, défendant le principe d’utilisation de ce terrain s’est abstenu de soutenir la position de son maire. Bien sûr, élections municipales oblige, rares sont ceux qui voulurent se montrer favorables au déplacement... d’un kilomètre, d’une entreprise locale ! Même si le maire de Réalville avait promis une répartition équitable de la taxe professionnelle ! Avec des élections intercommunales (et un mode de scrutin équitable) alors la question aurait été différente. Quelle preuve concrète du constat dressé dans ce journal depuis plusieurs numéros : l’intercommunalité souvent reste une façade ... antidémocratique ! (constat d’autant plus attristant que nous avons défendu le principe). Nous en avons parlé dans les discussions avec les Verts et le MDC mais chacun plaidant pour le projet de son ministre (Voynet et les Pays ; Chevènement et les communautés diverses) pense qu’avec le temps ce sera une bonne chose. Un train qui part sur de mauvais rails n'arrive jamais à destination à moins que l’objectif soit l’absence de destination !

Autre question :

La même intercommunalité a décidé par 12 voix pour, 6 voix contre et 3 abstentions (l'unanimisme n’est pas celui de la communauté Castel-Moissac) d'une étude en faveur d’un projet de construction à Saint Vincent d’Autéjac d’un atelier de transformation de porcs [je ne sais s'il a existé]. La décision porte surtout sur le fait que cette étude sera confiée à la SEMATEG et que les fonds viendront du concours départemental affecté à de telles missions. L’actuel président de la SEMATEG est Guy Hebral, membre de cette communauté des communes pour la commune de Molières (la seule du canton a rejoint Caussade). Le compte-rendu officiel contient une information fabuleuse :

« Monsieur Vives [maire de Réalville] demande si le rôle de la Communauté est de se substituer à une entreprise privée afin de prendre des études à sa charge. Monsieur Collin précise que le fonds de concours couvre intégralement cette étude et donc elle ne coûtera rien à la Communauté. »

Puisque c’est le département qui paye ...comme si avec l'argent du département, le principe du rapport entre privé et public n’était pas le même ! Pourquoi ne pas financer, puisque la collectivité finance, des études pour des petits ateliers, par exemple? Pourquoi l'argent public va souvent aux mêmes, aux moins nécessiteux, les puissants ? On répondra que pour les pauvres, il y a l'aide sociale et ils en savent quelque chose, tellement on le leur reproche. Mais ce n'est pas une aide du même ordre.

Les questions soulevées tiennent seulement en partie au fonctionnement propre de cette Communauté de communes car elles tiennent surtout à une logique dont il faut informer le citoyen pour trouver les moyens de s’y opposer.

Jean-Paul Damaggio

(1) Le système transrail utilise des wagons plats standards et permet le transbordement latéral de caisses adaptées entre un wagon et un véhicule routier spécifique. Il utilise le chargement de caisses d'un volume utile de 30 à 50 m3 et le chauffeur peut assurer seul la manipulation des caisses. Ce système conçu par la GUIMA [j’ai depuis écrit un livre sur cette entreprise] est développé avec le soutien de l’ADEME.

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