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Vie de La Brochure
21 janvier 2023

Jacques Desmarais et l’indépendance du Québec (7)

René_Lévesque,_18_octobre_1960

Il est important de voyager quand on est jeune car la France devient plus anecdotique, et en même temps plus essentielle. Et rencontrer des Québécois c’est rencontrer l’historique f ace à face Angleterre-France dont voici un élément surprenant : au Québec le droit de vote aux femmes date du 18 avril 1940 quand les Canadiennes hors Québec l’obtiennent en 1918 ! Car les suffragettes québécois étaient moins virulentes ? Pas du tout ! C’est une victoire du parti libéral qui changea la situation.

 Comme des milliers de jeunes Québécois Jacques Desmarais qui avait 18 ans en 1970 a été marqué par les événements de cette année là. Le 5 octobre le diplomate James Richard Cross est enlevé par des membres de la cellule Libération du Front de Libération du Québec. C'est le début d’une crise énorme.

Profondément de gauche, Jacques soutenait en 1974 le NPD, le parti de gauche à l’échelle du Canada puisant surtout dans l’ouest du pays. J’ai pu avec lui rencontrer en 1975 un dirigeant du parti communiste du Québec. Je me souviens de deux choses : le long escalier étroit pour monter dans le local de Montréal et le discours contre le parti communiste italien devenu tellement social-démocrate. Jacques m’a abonné deux ans durant à l’hebdo de ce parti dont que j’ai conservé les exemplaires.

Nous le savions  mais nous pouvions le vérifier : l’élan de la gauche des années 60 était bien international et au Québec il va prendre les couleurs du courant indépendantiste.

L’histoire du Parti québécois est emblématique. En dix ans, il est parti de rien pour accéder au pouvoir. Il a conduit et perdu deux référendums pour une indépendance-association (1980 et 1995). Et emblématique en ce que doit être un leader charismatique, en la personne de René Levesque (1922-1987), un de Gaulle québécois.

Jacques Bertin dans sa biographie de Félix Leclerc raconte à la fin les adieux de René Levesque à la politique en 1985. Une soirée phénoménale avec pleurs et chansons.

Les référendums ont concrétisé la rupture entre le Québec anglophone et le Québec francophone, une rupture qui n’est pas seulement linguistique puisque c’est surtout à Montréal qu’elle est visible.

Il est parfois difficile de suivre l’écart entre Ottawa et le Québec surtout quand en plus à Ottawa c’est un Québécois qui dirige le Canada. Ce qui est arrivé pour la première fois de 1948 à 1957 puis il y a eu la série Trudeau (1968-1979) (1980-1984) puis Brian Mulroney (1984-1993) et Jean Chrétien (1993-2003) remplacé par le Québécois Paul Martin jusqu’en 2006 et le fils Trudeau revenu au pouvoir en 2015.

 Le PQ va rester au pouvoir après René Lévesque mais il va devenir un gestionnaire social-démocrate classique.

Voilà comment en 2018 Jacques se souvient de la mort de René Lévesque :

« Il y a trente ans, René Lévesque nous quittait. J'étais en larmes, endeuillé. Il s'adonne que ce jour-là, ma compagne et moi avions prévu une sortie au cinéma qui n'était pas banale, une gardienne venait pour la première fois garder les enfants, c'était la première sortie depuis la naissance de notre plus jeune née en juin. Le film à voir en cet automne de 1987 était Les ailes du désir de Wenders, en version originale sous-titrée... Rechaudes larmes devant une telle évocation des baisers de la vie.

Aujourd'hui (2 novembre 2017), à l'Assemblée nationale, le jeune député Gabriel Nadeau-Dubois a rendu hommage à l'humaniste, au journaliste pédagogue ouvrant des fenêtres sur le monde que mon père suivait à Point de mire, au bâtisseur parmi les plus marquants de la Révolution tranquille avec notamment la nationalisation de l'électricité, enfin à l'indépendantiste cultivé, mais en effet, jamais loin du peuple. »

Point de mire fut une émission de télévision québécoise d'informations nationale et internationales diffusée entre le 7 octobre 1956 et le 30 juin 1959 à la Télévision de Radio-Canada animée par René Lévesque qui ne fut jamais loin du peuple ce qui ne se verra plus en suite, et de plus il ne suffit pas d’être près du peuple pour construire une politique pour le peuple.

J-P Damaggio

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