René Levesque et le Québec en 1974

Les éditions du Burin ont publié au début des années 70 une collection présentant dans divers domaines et avec à l’appui une œuvre littéraire majeure, un état des lieux. Pour le Québec voici la présentation et la préface de René Levesque qui explique son projet.

J-P Damaggio

NOTE DE L'EDITEUR

Une évolution aussi profonde et soudaine que celle du Canada français depuis quelques années, nous a paru présenter un intérêt exceptionnel dans le cadre de notre collection.

René LEVESQUE, Président du Parti Québécois, a bien voulu dégager pour nous la philosophie de cette véritable mutation d'une nation.

Claude RYAN, Directeur du Journal Québécois «Le Devoir», nous en précise les caractères essentiels.

Maurice SEGUIN, Professeur à l'Université de Montréal retrace pour nous l'histoire du Québec depuis l'origine, histoire trop peu connue du public français.

Enfin, «Menaud Maître-Draveur» de Félix Antoine SAVARD est un classique du roman Québécois qui évoque dans un style savoureux la dure vie des travailleurs de ce pays, si proche du nôtre par sa langue et ses origines et appelé à jouer un grand rôle dans le monde de demain.

Nous tenons à remercier particulièrement Monsieur Fernand GRENIER de l'Université LAVAL à QUEBEC ainsi que Monsieur André DION pour l'aide précieuse qu'ils nous ont apportée dans la réalisation de cet ouvrage.

PREFACE_René__Lévesque

Comments

[Livre social]

Gérard Ton lien ne fonctionne pas car tu l'as pris dans l'administration.

Il vaut mieux demander Québec dans ton blog

http://gerard.fretelliere.over-blog.com/

[Gérard]

Je m'intéresse beaucoup au Canada car un de mes enfants réside au Québec, à la frontière des E.U., dans un gros bourg de 2 600 habitants, tous francophones (y compris le seul étranger). Quand j'écris "francophone", il faut comprendre qu'ils lisent et écrivent en français mais pour l'oral, c'est souvent ardu quand on est Français (le "québecois" est encore très vivant en campagne).

Je rédige régulièrement des "chroniques canadiennes" (je crois que j'en suis à ma 16ème sans compter des articles sur les élections dans la rubrique "International"). Je vous en livre une (pas la meilleure mais celle qui évoque la francophonie locale) https://admin.over-blog.com/write/63930925

Je rédige également beaucoup d'articles concernant l'Europe du Nord car un autre de mes enfants vit en Norvège depuis 2013 après avoir résidé un an en Suède et maîtrise très bien les norvégien "classique".

[Livre social]

Merci pour ce commentaire qui apporte un éclairage utile. Oui le texte est antérieur à la victoire du PQ et ainsi on peut vérifier qu'avant d'arriver au pouvoir Lévesque avait les idées claires sur l'indépendance proposée, une indépendance-association.

Depuis le projet indépendantiste a-t-il évolué ? jpd

[Jacques]

Au sujet de la démographie, le poids du Québec en 2016 représentait 23,2 % de la population canadienne. https://www.ledevoir.com/societe/491242/demographie-le-quebec-pese-moins-lourd-au-canada

[Jacques]

Quel bon texte de Lévesque que je ne connaissais pas! Je ne peux pas m'empêcher de le lire sans entendre sa voix qui faisait aussi tout son style. Elle était très éraillée au début de sa carrière journalistique à la télé, puis, je ne sais plus par quelle grâce de sa constitution, elle s'était tout d'un coup adoucie lorsqu'en 1976 il devint premier ministre. L'ado que j'étais fut très influencé par son style unique. Encore en 1974, Lévesque tient une chronique quotidienne dans Le Journal de Montréal que je découpais et collectionnais dans un cahier. 1974, c'est aussi l'année de notre rencontre avec Jean-Paul en Louisiane... Ce qui me surprend à distance dans ces pages, c'est l'accent mis sur la figure du colonisé, ce poid qui entortille et vole par le dedans la vitalité, la confiance, l'estime de soi des Québécois, ce drôle d'animal américain, colonisé de luxe, Nègre blanc d'Amérique avec un vieux fond, même une fois devenu ouvrier en ville, de prudence paysanne effarouchée, comme il le souligne à grands traits avec une sincérité littéraire remarquable. La jeune génération ne peut plus de nos jours se voir en ces termes. J'en veux pour preuve des échanges récents avec un jeune historien sur sa page FB que je signalerai ailleurs si cela m'est possible. Par contre, à lire et à suivre le philosophe québécois Alain Denault sur le terrain précis du rôle du Canada dans la vaste machination légalisée des multinationales, en un sens encore plus sournois, la dépossession politique reste flagrante et institutionnalisée. Le Québec n'est pas libre. Mais je crois qu'il est plus vivant que jamais malgré l'accoutrement omniprésent des forces de droite néo-libérales, y compris dans le PQ d'aujourd'hui, devenu " un champ de ruines" selon l'expression de feu Jacques Parizeau, ancien premier ministre péquiste qui, en 1995, à 40 000 voix près d'une victoire et avec une majorité de francophones à plus de 60%, manqua le bateau de l'indépendance. La Coalition Avenir Québec (CAQ) est dirigée par un ancien ministre du PQ, jadis très pressé de réaliser l'indépendance, de nos jours redevenu partisan d'un nationalisme pragmatique... Ce parti de droite trône au sommet des intentions de vote à six mois du prochain scrutin d'octobre 2018. Comme je l'entendais dire hier à la radio par Gabriel Nadeau-Dubois, 27 ans, député et co-porte-parole de Québec Solidaire, parti de gauche, écologiste, féministe, indépendantiste, ces adversaires sont puissants et notre lutte pour changer ce monde inhumain, en ce coin des Amériques, humblement ajouterait Lévesque, continue! Nous n'en sommes pas à une élection près!