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Vie de La Brochure
19 mars 2023

Chili : Contrastes à Matilla

la mosquee

Echos d'un voyage ancien !

Nous venons de quitter Pica, au nord du Chili, dans un bus ce qu’il y a de plus populaire, courants d’air garantis, suspension à zéro, fauteuils en piètre état, mais voilà c’est celui-là qui s’est présenté…

Juste après le village de Pica, il y a une autre oasis, Matilla (1160m). Comme Pica, le lieu est devenu plus pauvre depuis que les sources d’eau ont été détournées, en 1912, au profit des grands industriels d’Iquique. Auparavant des familles de Pica avaient transporté là leur art de la vigne (ils en ont fait un modeste musée pour garder le souvenir). Les tremblements de terre détruisirent une première fois l’église en 1880 et se contentèrent de la fissurer le 13 juin 2005. C’est là qu’on trouve des traces de dinosaures (un stégosaure), ce qui explique la présence d’un parc pour gamins avec la reproduction de tels animaux. Si nous étions descendus du bus nous en aurions profité pour acheter des alfajores qui sont une variété de macarons réputés mais nous ne faisions que passer...

 Dans la rue, une jeune femme se met à courir en voyant le bus, elle ne veut pas le rater même si le suivant est peut-être meilleur, et peut-être dans 30 minutes.

Le chauffeur s’arrête, descend et en fait, il profite du dernier commerçant du coin de la rue pour aller manger une glace, ce qui pousse la jeune femme à faire de même. Les voyageurs attendent sagement puis au bout de cinq minutes le bus redémarre et là, surprise : la jeune femme ne sacrifie pas aux classiques habitudes latino-américaines qui font du bus, le lieu idéal du sommeil.

Après avoir posé sa veste en jeans sur le siège à ses côtés, elle sort de son sac ordinaire un micro-ordinateur portable, l’ouvre, l’allume et se met à travailler avec l’appareil sur les genoux. Elle semble lire un cours. Dans ce bus ! En sortant d’un village plutôt pauvre !

 

Les surprises sont toujours amusantes ; cette fois le bus fonce dans le désert jusqu’à La Huaica. En fait nous avons les yeux braqués sur l’horizon dans l’attente d’une anomalie qui n’a pas pu nous échapper à l’aller. Dans la ville commerçante, Pozo Almonte, une femme totalement voilée est montée dans le bus avec trois enfants, la petite fille de 5 ans étant presque autant voilée que sa mère, et son mari fermant le groupe, bonnet blanc, barbiche, tenue classique du 7 ème siècle. Les liens avec l’Iran c’est pour Chavez et Moralès. Les liens avec l’Arabie Saoudite c’est donc bon pour le Chili.

Un voile noir laissant un trait pour les yeux, en ce désert chilien ! Le Guide du Routard nous avait avertis : à la sortie de La Tirana une mosquée vient de sortir de terre avec son minaret et tout ce qu’il faut pour le lieu de prière. Mais lire une phrase, (comme celle que j’écris), et voir sa traduction dans la réalité, c’est changer de planète. D’où le fait qu’on ne cesse jamais d’apprendre à lire !

 

A l’horizon, le minaret commence à faire son apparition, il est bien là, même si cette fois le bus ne s’arrête pas pour laisser descendre ceux qui l’habitent ! Il est bien là et aussitôt arrive cette étrange ville de La Tirana. Pendant 18 kilomètres exactement nous suivrons un chemin de croix qui sert pour les imposantes manifestations religieuses animant cette ville une fois par an avec danses infinies jusqu’à la transe.

 

Est-ce la religiosité très forte à La Tirana qui a incité les autorités d’Arabie Saoudite à installer ici une mosquée ? Nous ne le saurons sans doute jamais, mais il paraît que de prêcher dans le désert …

 

Finalement, la jeune femme courageuse s’est laissé prendre par le naturel : elle s’est endormie sur son ordinateur qui risque de lui tombe des genoux, mais consciente de son état elle le ferme et le range. Plus tard elle sortira aussi de son sac le téléphone portable Sansung qui fait fureur dans le pays. Bien sûr, il ne faut pas confondre les mœurs des classes aisées avec les mœurs générales : il existe encore beaucoup de «centre de llamadas» à savoir des lieux où on peut téléphoner, se connecter à internet, faire des photocopies, pour les gens qui n’ont pas encore accédé aux merveilles de la haute technologie.

JP et MF

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