Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vie de La Brochure
22 mai 2023

La droite gagne en Grèce

Je reprends ici l’article du Figaro en accès libre. Précisons que les élections du 25 juin se feront dans le cadre du nouveau mode de scrutin qui donne 50 sièges de bonus au gagnant. J'ajoute seulement que Yanis Varoufakis et son parti MeRA25, fondé il y a quatre ans, en tant que mouvement résolument antisystème qui disposait, jusqu’à présent, de six députés au Parlement grec, dont les sondages lui étaient favorables perd tous ses sièges. Il ne suffit pas d'être médiatique pour être entendu. JPD

 

Elections en Grèce: victoire du parti conservateur en tête, mais sans majorité absolue

Par Alexia Kefalas

Publié hier à 18:06 ,

Même les sondeurs n'avaient pas prédit un tel écart : Kyriakos Mitsotakis, premier ministre sortant, a obtenu 40,8 % des voix à 90 % des dépouillements, contre 20,06 % pour la gauche radicale d'Alexis Tsipras, avec un taux de participation d'environ 59 %, lors des élections législatives grecques, dimanche.

Les Grecs ont ainsi clairement voté pour la stabilité. Le bilan économique solide du gouvernement conservateur semble avoir séduit une majorité d'électeurs. Il faut dire que le chômage est en baisse constante, dû notamment à l'envolée du secteur du tourisme, la croissance a atteint les 6 % l'an dernier, de quoi voir revenir les investisseurs, sans compter le rythme rapide de désendettement, inédit en Europe depuis l'après-guerre.

 « En prime, le gouvernement a tenté de lutter contre la baisse du pouvoir d'achat et l'inflation, en augmentant à trois reprises le salaire minimum, même s'il reste bas », juge Nikos Dimou, sociologue. Un tableau aux antipodes des dix années de crise économique accompagnée de cures d'austérité (2008-2018), dont le pays sortait à peine quand Kyriakos Mitsotakis est arrivé au pouvoir.

«Bonne gouvernance économique»

Les résultats de ce scrutin ont fait l'effet d'un coup de massue dans les rangs de l'opposition de la gauche radicale. Alexis Tsipras n'a d'ailleurs pas attendu son score définitif pour féliciter le premier ministre sortant. « Les électeurs de gauche n'ont toujours pas digéré le retournement de veste d'Alexis Tsipras en 2015. Alors qu'il jurait qu'il se dresserait contre l'austérité, il l'a finalement accepté », a-t-il ajouté.

D'autant que la campagne électorale de son parti n'a pas été des meilleures, « surtout quand il a annoncé qu'il ne fermerait pas la porte aux voix des électeurs du parti néonazi Aube Dorée ou quand son ex-ministre du travail, Giorgos Katrougalos, a déclaré que son parti allait augmenter de 20 % les taxes sur les bénéfices des professions libérales », ajoute Nikos Dimou. « Les Grecs ne veulent plus de ces ponctions successives, trop subies pendant la crise. Le gouvernement actuel a fait ses preuves de bonne gouvernance économique, même pendant la crise Covid, ou avec l'inflation », estime-t-il.

Refus de coalition

C'est ce besoin de solidité qui explique peut-être la chute des petits partis anti-systémiques, contestataires, portés ces derniers mois dans les sondages, qui n'entrent même à la Vouli, Parlement grec, à l'image de MeRA25, parti de Yanis Varoufakis, l'ex-ministre des finances de gauche. À l'inverse, le parti communiste KKE, voit son score augmenter, tout comme le Pasok, parti socialiste, qui semble renaître de ses cendres.

« La différence entre le Pasok et le Syriza se réduit fortement. Cela signifie que le Pasok pourrait redevenir la deuxième force politique de Grèce », jugeait un cadre du parti socialiste dimanche soir. Kyriakos Mitsotakis parlait pour sa part de « séisme politique » en assurant qu'il comptait « bien travailler plus dur pour honorer la confiance du peuple ».

Le mode de scrutin - à la proportionnelle simple à un tour- empêche, par son essence, toute formation de gouvernement sans avoir recours à la coalition. « Or les partis politiques grecs n'ont pas cette culture, d'autant que la société hellène garde des mauvais souvenirs de coalitions passées », estime Constantinos Filis, directeur de l'Institut des relations internationales. À partir de ce lundi, chacun des grands partis aura jusqu'à trois jours pour tenter de former une coalition gouvernementale.

Or, le premier ministre conservateur a exclu tout compromis, et à en croire les résultats du scrutin, l'opposition n'y parviendra pas, même en additionnant les scores du parti socialiste et communiste. L'impasse mènera à un nouveau scrutin qui se tiendra sans doute le 25 juin prochain.

Publicité
Publicité
Commentaires
Vie de La Brochure
Publicité
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 024 065
Publicité