Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vie de La Brochure
31 mai 2023

2 –la mutation informationnelle comme révolution du capitalisme

En 1984-1985 j’étais encore membre du PCF et pour le Congrès j’ai proposé que le terme de « révolution informationnelle » soit intégré au texte. Mon propos n’était que la reprise des analyses de Paul Boccara l’économiste en chef du PCF. Surprise, le texte en est resté à l’analyse de « a révolution scientifique et technique du capitalisme» formule consacrée depuis des lustres.

Ce n’est que plus tard que j’ai compris pourquoi : telle était l’analyse des économistes soviétiques !

Deux raisons m’avaient poussé à prêter attention à la question : alors que j’étais exceptionnellement directeur d’école, le président de l’association des parents d’élèves, cadre chez Télécom, proposa dès 1983, d’acheter des micro-ordinateurs pour l’école. Avant même que l’Education nationale ne se penche sur la question il m’avait ouvert un univers que je ne soupçonnais pas.

Sauf qu’en ayant travaillé dans une école aux USA, dix ans avant, j’avais mesuré que pour ce pays une nouvelle division internationale du travail était mise en place ; aux Chinois la production industrielle ; aux USA la communication.

Le modèle type c’était NIKE : par la marque, NIKE gardait la maitrise sur tout, alors que la production quittait les USA. Le profit n’était plus tant dans la capacité à produire mais dans la capacité à vendre. Alors que pendant un temps le commerce a été soumis aux lois des industriels, par un temps nouveau, les industriels passaient aux ordres du commerce, et en particulier aux  ordres de la grande distribution.

Quand j’entends aujourd’hui la grande distribution accuser les industriels d’être responsables de l’inflation je rigole : entre la marge de l’industriel et celle de la grande distribution c’est la nuit et le jour.

Or la révolution informationnelle est le cœur de cette mutation économique : les USA sont devenus plus que jamais les maîtres du monde. Et il ne s’agit pas d’une étape nouvelle de la révolution scientifique et technique mais bien d’une révolution nouvelle.

J’ai envie de prendre une métaphore.

Le gamin qui joue avec une voiture téléguidée la conduit par une action instantanée. Le lien est direct entre son action sur les manettes de conduite et le résultat.

Le gamin qui joue avec une voiture programmable doit d’abord penser au trajet qu’il va lui faire réaliser, et quand il appuie sur le bouton de départ il n’est plus maitre de rien.

Le travail d’anticipation prend le dessus sur le pragmatisme.

Avec la révolution informationnelle Il faut d’abord accumuler d’immenses données pour réaliser un programme sans rien laisser au hasard (les datas), alors qu’auparavant suivant les résultats il était possible d’ajuster.

Bien sûr un programme va aussi s’ajuster mais c’est l’effet marginal.

Quel projet alternatif à cette révolution du capitalisme ?

J’entends ceux qui disent que tout est dans le type d’utilisation et dans l’apprentissage de cette utilisation.

Il y aurait un usage capitaliste d’internet et un usage socialiste ? Comme autrefois l'URSS a proposé un usage socialiste du fordisme contre l'usage capitaliste réalisé aux USA ?

Au départ certains ont tenté de refuser cette nouveauté pour ainsi s’y opposer. Tout comme ceux qui dénonçaient la bétonisation en 1960 : les chiens aboient et la caravane passe !

Une fois de plus, si on prend facebook, le projet est né d’un besoin populaire : s’échanger des informations entre amis, et c’est devenu un profit pour le profit ! Et la «liberté» fait que chacun peut y échapper. Mais la machine est telle qu’elle broie tout sur son passage même ceux qui restent sur le bord de la route !

La nouveauté dans cette révolution informationnelle c’est que les Chinois n’en sont pas restés sagement au rôle d’acteur industriel. Grâce aux forces acquises par la production industrielle, grâce à une diaspora mondiale et fortement présente aux USA, grâce aussi à leurs ingénieurs, ils sont devenus des concurrents des USA sur leur propre terrain.

Est-ce que l’alternative c’est la Chine ?

Le paradoxe fait que la Chine est dirigée… par un Parti communiste !

Dans le cadre de l’internationalisme le communisme chinois peut-il devenir la source de l’alternative ?

Nous allons le vérifier avec les autres révolutions du capitalisme : il s’agit de révolutions car elles se présentent comme des solutions aux problèmes du futur et le communisme chinois par son détournement du communisme s’inscrit dans cette histoire des fausses alternatives car débouchant… sur le profit pour le profit. L’URSS a échoué a vouloir faire mieux que le capitalisme industriel, quand ce capitalisme marginalisait l’activité industrielle ! Le socialisme y fut réellement inexistant à partir du moment où il n’a pas pu ou pas su, ou les deux, élaborer sa propre logique. Et la Chine a opéré à l’inverse. Loin de singer le capitalisme (pour des lendemains communistes), elle a décidé de le pirater (pour rester communiste).

Le symbole de cette révolution informationnelle s’est appelé la bombe à neutrons qui a été rêvée mais pas réalisée. Une bombe capable de détruire la vie en «respectant» les bâtiments ! Le gagnant d’une telle guerre n’ayant plus qu’à repeupler le pays vaincu !

A la place nous avons des armes conduites sans humains…

Tout ceci ne crée pas une alternative. J-P Damaggio

Publicité
Publicité
Commentaires
Vie de La Brochure
Publicité
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 024 309
Publicité