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Vie de La Brochure
31 mai 2023

L'Action Française pour l'occitan de Perbosc

Portrait_de_famille___Antonin_[

Le chroniqueur occitan de L'Action française (je ne sais qui se cache sous le pseudo d'Orion) a toujours été un soutien actif d'Antonin Perbosc dont les idées étaient pourtant à l'opposé mais l'occitanisme a toujours alimenté des solidarités imprévues. Dans cet article le chroniqueur se sert de la fondation du Collège d'Occitanie pour défendre le royalisme. Mais dans plusieurs autres il célèbre l'oeuvre de Perbosc. La collection est consultable sur Gallica. Par contre CVayoru y st totalement absent sauf en 1943 quand il devient maître des Jeux Floraux.

JPD

Sur la photo, Perbosc sa femme et sa fille.

 

Action française 21 février 1928

CHRONIQUE OCCITANE

Pour suppléer à la carence de l'Etat Fondation du Collège d'Occitanie

« La langue d'oc doit être restaurée, elle doit redevenir littéraire ». m'écrivait dernièrement mon illustre ami Antonin Perbosc. Et il ajoutait:  « Pour cela. il faut qu’elle soit enseignée dans les écoles, jusque là rien ne sera fait... »

C'est le bon sens même. Mais quelles écoles? Le gouvernement républicain se désintéresse profondément de la question qui n'a pas d'importance électorale. Quelques chaires chichement mesurées dans quelques Facultés des Lettres, quelques cours libres dans quelques lycées. Voilà tout ce que le félibrige a pu arracher à l'Etat français. En soixante-treize ans ! Il faut donc que là comme ailleurs, comme en matière de charité, par exemple, ou de propagande intellectuelle à l'étranger, l'initiative privée supplée à la défaillance de l'Etat. C’est ce qui explique la fondation à Castelnaudary, capitale du Lauragais, d'une école pratique où les futurs lettrés occitans viendront étudier ce que leurs maîtres se sont bien gardés de leur apprendre au lycée: c'est-à-dire la grammaire, le vocabulaire, l'orthographe, la littérature de leur langue-mère. A l’ouverture des cours, le doyen du collège, l'éminent poète Prosper Estieu, a prononcé de graves paroles :

"Vous savez, a-t-il dit aux escoulans que le Félibrige a été fondé pour sauver la langue d'Oc ; mais peut-être ignorez-vous que les divers gouvernements qui se sont succédé depuis sa fondation ne lui ont jamais été favorables. "

Ainsi, jusque dans ces derniers temps, le Félibrige demandait à l’Etat que la langue d'Oc fût, sinon enseignée pour elle-même dans les écoles primaires et secondaires, du moins simplement utilisée pour un meilleur et plus rationnel enseignement du français. De nombreuses pétitions furent signées, des ligues furent créées dans ce but, mais tous ces efforts aboutirent lamentablement à la fameuse circulaire de M. de Monzie (1925) : le ministre refusait catégoriquement de prendre en considération la demande qui lui était soumise.

Il est donc bien établi que, tel qu'il est actuellement organisé, l'Etat français ne peut faire droit aux légitimes revendications des provinces en tutelle, et ce serait vouloir être dupes que de compter plus longtemps sur lui pour nous aider à défendre nos intérêts raciques et intellectuels.

« L'Etal français, tel qu'il est actuellement organisé… » Sous la plume d'un homme qui a toujours vécu pour les lettres pures, quelle magnifique confirmation du « Politique d’abord ! »

Je ne voudrais pas avoir l'air de faire dire à Prosper Estieu plus qu'il n'a voulu dire. Mais comment admettre, si l'on est sincère et désintéressé, qu'un régime fondé sur l'élection, puisse jamais faire à la restauration provinciale, autre chose que des concessions de forme. La Démocratie champignonne sur l'émiettement de toutes les sociétés naturelles qui constituent la patrie : provinces, corporations, familles mêmes. Elle craint et déteste les cadres quelle n'a pas créés, ayant besoin pour durer de s'adresser è une poussière d'électeurs. Demander au gouvernement républicain de faire enseigner le français d'oc à l’école, c'est proprement une galéjade. Et Monzie au moins a été franc.

Ce qui ne veut pas dire que la Monarchie restaurée accomplirait spontanément cette réforme primordiale, sans laquelle la langue de Mistral et des troubadours, malgré la fougue des orateurs et le génie des poètes, finira bien par dégénérer en patois. Patois sur les lèvres du peuple, langue morte dans les livres de quelques obstinés.

Mais la royauté a mis la décentralisation dans son programme, mais la royauté s'appuierait sur la France profonde que recouvre actuellement cette caricature de la France qu'est le pays électoral. Et l'Etat aurait enfin un visage. Il poserait ce masque anonyme qui est plus décevant que tout. Et l'on pourrait parler au Roi, on pourrait gagner le Roi. Or j'aime à croire que ce ne serait pas très difficile, si je songe que le beau-frère de Mon seigneur le Duc de Guise, le grand Duc d'Orléans, connaissait tous nos dialectes d'oc et savait Mireio par coeur ! Orion

A travers les revues d’oc. Dans Le Feu (n° 17) un poème de Farfentello; pour les langues méridionales dans les lycées du Midi par L. Ginès.

Dans Marsyas d'exquises stances de S. A. Peyre.

Dans Lo Gai Saber, P. Estieu continue sa savoureuse traduction des Bucoliques de Virgile en vers occitans non rimés.

Il y avait longtemps que la Revue fédéraliste n'avait rien publié en langue d'oc. Elle donne, dans son numéro de janvier, deux poèmes limousins d'Albert Pestour. Nos meilleurs vœux à la Revue occitane dont le siège est 6, passage Verdeau, Paris. A. citer dans son premier numéro, « La bibliographie occitane >, par P. L. Grenier.

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