Sur Jean-Paul Besset, journaliste

C'est en avril 2001 que Pepe Carvalha, sur le journal Point Gauche ! décida d'évoquer Jean-Paul Besset qui venait de lancer avec Le Monde l'hebdo Tout Toulouse qui sera très éphémère. C'était une opération contre La Dépêche piloté par le jounral Le Monde. Nous allons voir vingt ans après. JPD  

Sur Jean-Paul Besset

Pour dire vrai, j'ai découvert Point Gauche ! quand un de mes informateurs me montra l'édito du n°39 évoquant José Frèches et ses rapports avec Pierre Fabre (le pharmacien). J’apprécie beaucoup les journaux qui informent sur la presse et en l’occurrence l’article était précis. Je le rappelle : José Frèches fut au service de Jacques Chirac comme directeur de la communication de la ville de Paris entre 82 et 85 puis suivit notre futur président à Matignon en 1986. Depuis 1999, il a sa part dans le Midi Libre où le Monde occupe une belle place dans le capital, place que le quotidien national aurait voulu aussi occuper à La Dépêche du Midi.

Si vous prenez «l’ours» du Midi-Libre vous lisez : Conseil de surveillance Jean- Marie Colombani et vice- président Yves Barsalou avec comme directeur Noël-Jean Bergeroux. Ce dernier est aussi le président de L’Indépendant (principal actionnaire Le Midi- Libre), le journal des P.O. dirigé par André Laurens qui vient du Monde. Bref, Le Monde souhaita prendre des parts dans La Dépêche mais Jean- Michel Baylet veillait, et Point Gauche ! ne négligea pas de rendre compte de la contre-attaque du responsable du PRG pour éviter cette entrée du Monde dans le capital de SON entreprise. La Dépêche acheta 1 % de Libération mais de son côté Le Monde décida de lancer à Toulouse, un hebdo. Sauf ces rares échos à la difficile défense de la liberté de la presse, je n’ai rien trouvé d’utile dans Point Gauche !  aussi j'ai décidé de proposer quelques articles de référence pour relever le niveau d’une expérience courageuse.

Cette bataille entre Le Monde et La Dépêche, remonte à loin et vient donc d'accoucher d'un nouvel hebdomadaire : Tout Toulouse. Il fallait un homme pour le diriger et ce fut le correspondant du Monde à Toulouse : Jean-Paul Besset dont l'apparition au premier rang du petit monde des journalistes remonte à 1988 quand Bernard Langlois avec d’autres lança Politis. Ils étaient quatre rédacteurs en chef et il n'est pas inutile d’indiquer ici ô combien Politis aura été le tremplin utile à quelques journalistes. Mentionnons Michel Naudy fort présent ensuite à la télévision et Jean-Michel Apathie devenu depuis une voix à France Inter. Au numéro 42 du Politis du 16 décembre 1988 Jean-Paul Besset est devenu le seul rédacteur en chef. Il y manifesta toute sa sensibilité aux problèmes nouveaux issus de la crise écologique mais la vie de journaliste étant ce qu'elle est il passa au Monde.

Il y joua divers rôles allant jusqu'à Lyon pour y lancer une sortie régionale du quotidien, sortie qui fut un échec. Un peu comme si sa philosophie lui avait donné le goût du terrain, il deviendra ensuite toulousain. où de correspondant, il passa directeur de journal. A ce titre bien sûr il n'intervient dans le journal que pour les grandes occasions : par exemple pour analyser le passage de Dominique Baudis au CSA. Il y aurait tant à dire sur cette nomination politique mais restons-en pour aujourd’hui à Jean-Paul Besset et considérons naturellement que la prochaine rubrique évoquera Jean-Michel Baylet (JPB contre JMB) !

Je me souviens par exemple car j'étais encore en activité, de la belle table ronde qu’en 96 Jean-Paul Besset dirigea autour des questions, route rail, concurrence ou complémentarité. Les organisateurs «Les Cahiers de médiologie, la Direction des routes et Le Monde» ne purent que se féliciter de son animation du débat. Son parcours le conduit donc à une énorme responsabilité que ma vie de retraité en TetG me laisse le loisir de suivre de l’extérieur. J’ai même découvert qu’une lettre du chef de Point Gauche ! trouva place dans le courrier des lecteurs ! Mais restons-en à l’essentiel : Edwy Plenel, le directeur du Monde et Alain Plombât le directeur de la rédaction du Midi Libre vinrent à Toulouse épauler Jean-Paul Besset pour le lancement de son enfant. Contre ce qu’ils appellent «la Pravda locale», ils veulent aller vers «plus de démocratie» avec un concept de base cher au Monde : «l'indépendance comme clef du succès». Je demande à voir quand on sait que Colombani vient d’interroger Plenel dans une émission télé (j’écris juste après l'émission) et qu’en fait d'indépendance, ensemble ils ont organisé la mise du Monde sous tutelle de grands actionnaires dont la bonté d'âme est légendaire.

Pepe Carvalha

Vingt ans après

Aujourd'hui cet article garde toute sa saveur. En effet, ce n'est pas Le Monde et Le Midi Libre qui ont acheté La Dépêche mais La Dépêche qui a acheté Le Midi Libre donc L'Indépendant, où Baylet a placé un de ses proches puisqu'il fut le responsable de l'édition Tarn-et-Garonne. Tout Toulouse ne vivra que peu de temps (de janvier 2001 à juin 2002).  Il garde d'autant plus de saveur qu'il précède de deux ans un livre fabuleux sur La face cachée du Monde où le système Edwy Plenel est décortiqué. "Le Monde a, sous la direction d'Edwy Plenel, mené une campagne infâme contre Dominique Baudis, ancien maire de Toulouse, accusé faussement de crimes sexuels avant de mourir peu après d’un cancer généralisé. C’est l’un des proches de Plenel, Jean-Paul Besset, ex-trotskiste comme lui [il resta onze ans à Rouge], qui a cosigné un article aussi déshonorant que grotesque où étaient évoquées des messes rouges et des soirées sadomasochistes, les filles étant attachées « à des anneaux fixés aux murs pour y subir des sévices». Qu’importe si tout était inventé pourvu que cela frappât les esprits" écrit dernièrement un journaliste. Il se trouve que sur ce point La Dépêche aura la même attitude infâme puisqu'en effet tout a été inventé. Après de tels exploits Besset quitte le journalisme pour revenir à la politique mais sous l'étiquette écolo en se faisant élire député européen en 2009 au moment à Daniel Cohn Bendit avec José Bové et d'autres font exploser les résultats de ce courant qu'il quitte en 2016. En 2017 il décide de soutenir Macron dès le premier tour. J-P Damaggio

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