Une génération coupable ?

Notre monde, dit-on, court à la catastrophe (avec le choix des possibles : climatique, démographique, sociale, politique, militaire…). On se demande même s’il n’y a pas une course entre les catastrophes prévisibles !

Et les générations d’hier auxquelles j’appartiens, seraient coupables pour n’avoir pas su anticiper !

De toute façon, depuis toujours nous sommes tous coupables de tout et le système responsable de rien.

Or d’un mal il est sorti un bien, je veux dire du drame de la Seconde guerre mondiale, il est sorti un élan démocratique, social, culturel.

Si je parle d’un secteur que j’ai bien connu, l’éducation nationale, avec l’Ecole Normale, avec les IPES, et avec tant d’autres mesures on en est arrivé à 90% d’enfants qui ont le bac… Sauf que petit à petit comme l’expliqua si bien Ivan Illich (dans l’ensemble je suis en désaccord avec ses théories), le système finit par se retourner contre lui-même. Le rêve du progrès devient un progrès sans rêve et donc un recul faute de rêve de remplacement.

Oui la gauche a permis une accumulation d’acquis sociaux grâce aux luttes populaires et si aujourd’hui ces luttes sont devenues seulement défensives, il ne faut pas oublier leur dimension offensive d’hier et le bien-être qu’elles ont apporté.

Alors oui, le système capitaliste a réussi par son mouvement à détourner l’élan démocratique d’hier, et il nous reste à détourner son élan pour le bien commun. Alors oui, l’horizon est sombre, surtout si les jeunes et moins jeunes d’aujourd’hui accusent les générations précédentes d’aveuglement, quand, par ailleurs, elles bénéficient encore d’acquis sociaux des années 1945-1982 (pour la France, ailleurs les dates peuvent varier un peu ainsi aux USA je dirais 1950-1975).

Il me semble vital de renouer le fil de l’histoire mais sans savoir comment. Surtout pas en flattant la grandeur des jeunes actuels, acte classique dans l’histoire, et devenu plus pervers que jamais. JPD