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Vie de La Brochure
19 novembre 2023

Pierre Leroux cite Olympe de Gouges

En prévision d'une intervention à faire à Moissac je me replonge dans le cas inépuisable d'Olympe de Gouges. Pour aujourd'hui je retiens cette intervention de Pierre Leroux fidèle à sa revendication qu'il essaie de caser dans ce débat juste avant le Coup d'Etat. Observez que la Gauche le trouve plus ridicule que la droite, la dite droirte qui avait réduit le suffrage universel avec des clauses élimant 3 millions de pauvres. JPD. 

L’Echo du Midi 25 novembre 1851

Assemblée législative 21 novembre

Pierre Leroux monte à la tribune pour développer un amendement, par lequel il demande l'inscription sur la liste électorale communale des français et de françaises majeures. (Hilarité prolongée.)

A gauche. La question préalable !

A droite. Non ! non ! parlez ! parlez !

M. Pierre Leroux développe son amendement comme conforme, au droit, à la raison, à la constitution. Malgré l’abstention qui lui est commandée sur la loi municipale par un devoir politique, il a cru devoir venir défendre le droit électoral communal des femmes (on rit) ; il a voulu remplir un devoir de conscience. Ceux qui se disent démocrates et qui refusent le droit électoral aux femmes sont plus exclusifs que les partisans du suffrage restreint. Ces derniers n’excluent que 3 millions d'électeurs. Vous en excluez, vous, neuf millions. (Bruit.) L'orateur soutient que la constitution a été faite pour tout le monde et non pas seulement pour un sexe, puisqu'elle reconnaît des droits antérieurs et supérieurs et qu'elle a pour devise ces mots : Liberté, Egalité, Fraternité.

Une voix. Et maternité. (On rit.)

A droite. Parlez ! parlez ! Bruit à gauche.

M. Noël Parfait. Vous ne voyez donc pas que vous amusez ces messieurs?

M. Pierre Leroux. Au point de vue du droit qu'on me montre une différence fondamentale entre l'homme et la femme. (on rit.) Messieurs, Condorcet soutenait la même idée que moi et l'on riait aussi : cependant Condorcet avait raison. (Assez ! assez à gauche). L'orateur fait une longue citation de Condorcet, qu'interrompent souvent des mouvements d’hilarité. Il termine ces citations par ce mot : « La femme a le droit de monter à la tribune puisqu'elle a le droit monter à l'échafaud !»

Une voix : Oui a dit cela ?

M. Pierre Leroux. Olympe de Gouges a dit ce mot sublime ! (on rit). L'orateur continue en regrettant que la constitution ait fermé les portes de l’assemblée nationale aux femmes ; mais il pense qu'on doit profiter du silence de la constitution pour leur donner par l'électorat une part active à la vie de la commune. (Assez ! assez !) Il y a encore, dit-il, à démontrer que le suffrage des femmes serait très-utile en politique ; l’organisation de ce suffrage manque à l'administration intérieure du pays ; les femmes sont partie intégrante de la commune, elles y vivent, leur travail la féconde (longue hilarité) ; elles doivent donc y exercer des droits. (Aux voix ! aux voix !) L'orateur termine en parlant des bienfaits des associations, il cite une note de l'archevêque de Paris qui leur rendait hier un public et solennel hommage. Puisque la loi communale veut être une loi de régénération qu'elle soit complète.

L'amendement de l'honorable M. Pierre Leroux n'étant pas appuyé, n'est pas même mis aux voix.

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