Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vie de La Brochure
1 mars 2015

Garganvillar : Vide grenier et LGV

L’association des parents d’élèves de Garganvillar organisait aujourd’hui un vide grenier dans la salle des lotos donc à l’abri et au chaud. A huit heures du matin, la foule n’étant pas au rendez-vous nous avons pu discuter une fois de plus de LGV en distribuant une invitation à une réunion publique le 16 mars.

Discussion semblable à tant d’autres : « s’ils veulent la faire, ils la feront ! ». Une façon bien connue d’esquiver la réflexion. Car qu’ils la fassent ou pas, ça interdit de donner son opinion ? Pas en France que je sache ! Et le moment électoral est la façon la plus minime de donner cette opinion car il suffit de mettre un bulletin dans l’urne. Normal me répondrez-vous : à quoi bon donner son opinion si on est sûr que les autorités n’en tiendront pas compte !

Pour moi, la démocratie est malade quand les minoritaires n’acceptent plus d’être minoritaires, ouvrant ainsi la voie aux pires aventures.

Ne faut-il engager une bataille que si on est sûr de la gagner ? C’est ça qu’on appelle la rentabilité ?

Le fond du débat, nous le trouvons dans la réflexion d’une autre personne.

« Il faut plus de trains donc il faut la LGV ! »

Je préfère cette opinion à celle des désabusés qui désertent le débat. D’autant que quand on creuse la question on découvre qu’il y a confusion : alors que la LGV tue la SNCF comment peut-elle permettre plus de trains ?

Le dégoût du politique est produit pour alimenter la fatigue démocratique. Et dialectique oblige, cette fatigue favorise le dégoût du politique.

La question serait sans importance si la politique n’était pas aussi inévitable que le manger et boire ! Suivant le proverbe bien connu : « si vous ne vous occupez pas de politique, la politique s’occupe de vous », on peut dire que ceux qui fabriquent l’abstention sont ceux qui veulent le pouvoir pour eux et leurs amis. Autre discussion avec un militaire qui va fréquemment à Toulon : autrefois il y avait un train de nuit Toulouse-Toulon mais il a disparu et pas parce qu’il était vide car au contraire il était toujours plein mais parce que la SNCF a décidé que ce n’était pas un hôtel et elle fait la chasse aux trains de nuit. La stratégie de la vitesse conduit à la mort du train de nuit sauf qu’en prenant le train à Montauban, pour aller à Toulon il faut deux changements (Toulouse et Marseille) et avec le temps de correspondance nous sommes loin de la vitesse !

Dans ce cas, la discussion est toute autre : elle incite à réfléchir sur le système ferroviaire dans sa globalité. Il est clair que pour aller de Lyon à Toulouse, l’avion est aujourd’hui préférable au train et ce n’est pas parce qu’il manquerait une LGV entre Toulouse et Narbonne mais au contraire parce qu’avec la LGV Lyon-Marseille, même aujourd’hui les tarifs sont prohibitifs.

 Nous nous notons une autre réaction d’un agriculteur qui découvrant que le combat contre la LGV est écolo, nous renvoie le fait que les écolos sont une catastrophe pour les paysans ! Les sondages « sortie des urnes » prouvent qu »’il y a autant d’écolos chez les paysans que dans le reste de la société (c’est pareil pour le vote FN). Mais « grâce » à la FNSEA qui n’est « représentative » que d’une petite partie des paysans, le fossé se creuse entre les paysans et les citoyens, comme souvent, pour d’autres raisons, le fossé se creuse entre les cheminots et les voyageurs. Pour ce paysan : « écolo signifie guerre aux pesticides ». Comme si on ne savait pas aujourd’hui qu’une réflexion s’impose sur la question. Je connais des paysans qui sont morts avant 60 ans pour ne pas avoir traité avec attention le problème des pesticides. Bien des normes européennes sont ridicules mais en même temps ça n’oblige pas de se voiler la face sur tout. Les mesures contre des produits toxiques sont des mesures autant en faveur des paysans qu’en faveur des populations en général. Mais là encore la discussion est devenue impossible.

Parce qu’ils connaissent leur métier, des paysans s’imaginent avoir raison sur tout. La démocratie n’est pas un terme en lien exclusif avec les élections mais en lien avec la nécessité de décider en fonction des intérêts des uns et des autres donc suite à un débat sérieux.

 Mais où existent de tels débats ? Chacun vit dans sa chaumière et que le voisin crève ! Sauf que pendant ce temps les mêmes oligarques s’empiffrent. Car il faut bien comprendre que « l’épuisement » de la démocratie fait le bonheur de quelques-uns ! Voilà pourquoi toute fuite face à la difficulté de l’action ne peut pas être la solution. Mais je ne prétends à rien d’autre qu’à dire mon opinion. Et je confirme une fois de plus qu’il est salutaire de pouvoir, dans un lieu aussi populaire qu’un vide-grenier, discuter avec les uns et les autres.

Jean-Paul Damaggio

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Vie de La Brochure
Publicité
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 023 816
Publicité