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Vie de La Brochure
28 octobre 2017

Traverser en voiture les USA

chevelle 1967

Serge Bouchard raconte avec grand talent son voyage en 1966 de Montréal à Los Angeles puis sa remontée par San Francisco jusqu’à Vancouver et retour par la traversée du Canada jusqu’à Montréal.

Il ne pouvait qu’activer ma mémoire qui de San Francisco m’a fait traverser les USA jusqu’à New York en juin 1975 par la célèbre US 80.

Je n’avais pas une Coccinelle mais une vieille chevrolet malibu donc, lui avec ses quatre pistons dont un malade, n’était pas à la hauteur de mes six pistons, cependant l’aventure c’était l’aventure. D'autant que la Malibu, moins propre que celle de la photo, avait déjà dix ans d'âge, et beaucoup de kilomètres au compteur. Elle fera plus que de raison des stages chez les garagistes.

Lui était sur la route pour la route elle-même, et je suppose qu’il dormait même dans la voiture. Les kilomètres sur de telles routes c’était un peu comme se droguer aux paysages.

Pour ma part par cette traversée j’ai compris que les USA ne sont pas un pays mais plusieurs pays avec à chaque étape un monde nouveau. Bien sûr, la façade est commune avec partout la même langue, la même bouffe, le même Six Motel, les mêmes stations services imposantes où toute la vie se concentre, et pourtant il s’agissait de pays différents. San Francisco-Reno en guise de première étape pour arriver dans la capitale du Nevada où les machines à sous règnent autant qu’à Las Vegas. De Reno à Salt Lake City pour découvrir que les machines à sous sont remplacées les Mormons. Et ils règnent eux aussi. De Salt Lake City à North Platte par traverser des plaines et arriver en pays cowboys avec rodéo à l’appui. Pourquoi North Platte Nebraska ? Car à voyager avec le catalogue des Six Motel on avait noté qu’à North Platte il était à deux pas de l’autoroute. On disait Six Motel car au départ c’était 6 dollars la chambre mais nous en étions à douze ou quinze et à présent à 50. Si partout nous savions l’originalité du lieu, là ce fut une découverte : la ville de Buffalo Bill ! Le rodéo fait-il encore fureur en ce pays ? Oui bien sûr. Le rodéo comme témoignage d’une culture paysanne affichée. De là, nous sommes-nous arrêtés à Des Moines dans l’Iowa ? Peut-être mais je ne me souviens de rien. Sauf ces étranges noms : Iowa, Des Moines. Par contre l’étape suivant à Chicago allait être un événement marquant. Pour une fois nous nous sommes perdus dans un immense quartier noir où les regards n’étaient pas accueillants peut-être à cause de notre plaque de voiture, la Louisiane n’étant pas un pays aimé dans le quartier ! Nous aurions dû nous douter que la moindre erreur nous conduirait dans South side la Chicago noire puisque nous arrivions par le sud. Regards qui apparaissaient d’autant moins accueillants que le bruit du moteur avait cessé d’être celui si doux d’une six pistons. Comment en sommes nous sortis pour réussir à trouver un motel près d’un garagiste ? Un miracle sans doute.

La réparation a pris quatre jours mais nous étions sur une ligne de bus donc nous n’avons pas raté l’incroyable musée des sciences.

Enfin de Chicago à New York. La US 80 nous a joué un mauvais tour car à l’approche de l’immense ville nous nous sommes trouvés sur une voie express qui conduisait directement au Washington Brigde. Or le point d’arrivée était un camping sur la gauche bien avant. Je ne suis pas fier de ma colère d’alors contre la copilote, qui n’avait pas anticipé cette embrouille. Il se faisait tard et allions nous nous perdre une fois de plus dans le quartier noir car à New York il est au nord de la ville juste à la sortie de cet immense pont ? Et impossible même là de tourner à gauche sauf après une grande boucle où une autoroute pouvait nous conduire vers le nord, mais comment rebrousser chemin ?

Nous avons pu accéder à une rue normale, et grâce à un arrêt en mauvaise posture, la copilote a pu aller acheter une carte dans le quartier, et moi pendante ce temps, dans la voiture je tentais de réfléchir au problème. Aucune carte n’existant dans le secteur,  nous avons fait une grande boucle par le nord, et avec le guide des campings nous sommes arrivés sans encombre à destination. Un camping magnifique, dans les arbres pour retrouver directement la nature. La règle du jeu : ne pas avoir peur de faire cent kilomètres de plus pour atteindre le but.

Inutile de préciser que New York est un pays en soi ou même plusieurs pays affiché.

La force des USA tient en ce fédéralisme des premiers jours où, malgré les épreuves, toute sécession est devenue impossible après une guerre cruelle. L’URSS avait beau être présentée comme une merveilleuse union de nations respectées, nous savons très bien que le système pyramidal de gestion était destiné à craquer. Peut-être, me direz-vous, les histoires propres des dites nations étaient bien plus différentes que l’écart entre San Francisco et New York ? A l’heure où l’histoire du monde dominateur a quitté l’Atlantique (après avoir quitté la Méditerranée) pour le Pacifique, la question mérite d’être posée. Sauf à ne pas avoir circulé dans le quartier chinois de San Francisco ! J-P Damaggio

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