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Vie de La Brochure
13 mars 2020

Pierre Terrieux, parmi les premiers communistes de Montaubn

J'ai croisé Terrieux au moment de mon livre sur les élections municipales de Montauban (je reprendrai ce chapitre). Né vers 1862, adjoint technique principal des Ponts et Chaussées, conseiller municipal de Montauban, Terrieux,il est considéré comme l’un des pionniers du socialisme dans le Tarn-et-Garonne. Elu municipal en 1908, candidat aux législatives de 1910 '1890 voix) il signa la motion du Comité de la IIIe Internationale en vue du congrès de Tours. Il adhéra ensuite au Parti communiste et fut membre du comité de rédaction de L’Ordre nouveau, conseiller municipal de Montauban, dirigeant de la Bourse du Travail et des coopératives locales. Terrieux mourut début avril 1927. Je reprend ici le discours de Montsarrat sur sa tombe qu'on peut comparer à celui qu'il prononça quelques mois après sur la tombe de Raoul Verfeuil dont il apparaît que Terrieux devait partagé les idées, à savoir un communisme démocratrique. J-P Damaggio

 

Article du Républicain janvier 1927

 « Les obsèques du regretté Pierre Terrieux, adjoint technique principal des ponts et chaussées; ancien conseiller municipal, ont eu lieu Samedi, au, milieu d'une .grande affluence, de parents et d'amis.

Le char funèbre était recouvert de nombreuses couronnes. Trois draps étaient portés par les camarades des ponts et chaussées par des conseillers municipaux, des mutualistes.

Le deuil était conduit par le gendre du défunt, M. Magne, vérificateur des contributions indirectes et par son beau-frère M. Bouisset conservateur du musée Ingres.

Dans le long cortège, nous avons remarqué : M. M. Breu secrétaire général ; Capgras député ; Ricci, inspecteur d'Académie ; Baron, ingénieur en chef ; Richin agent voyer d'arrondissement, des, conseillers municipaux ; des fonctionnaires, etc.

L'inhumation devant avoir lieu à Boudou, commune d'origine du défunt, le cortège s'est disloqué à l'octroi du cours Foucault. Des discours ont été prononcés par MM. Caillot, ingénieur des ponts et chaussées ; Bonnafous ; Monsarrat ; Gaussé, président de, la Fédération des sociétés de secours mutuels et Baron, ingénieur en chef des ponts et chaussées.

Tous ont rendu hommage aux qualités de franchise, d'honnêteté et de bonté du regretté disparu.

Le citoyen Monsarrat s'est exprimé comme suit :

Terrieux symbole de bonté et de dévouement vient de nous être arraché subitement. Que sa famille si cruellement frappé encore une fois reçoive nos sentiments émus de condoléance. Rien ne faisait prévoir une fin si prématurée; il y a huit jours à peine, que nous échangions notre opinion intime sur la santé. Il était préoccupé d'un malaise qu'il avait ressenti ; mais ni l'un ni l'autre, ne, nous y arrêtâmes. Il disait toute sa  joie, d'avoir avec lui Jeanne ; et, dans quelque temps il projetait d'aller en Algérie passer quelques mois avec Madeleine et sa petite fille chérie, Simonne, qu'il aimait passionnément, comme elle à son tour aimait son Bon-papa !

Atteint par la limite d’âge, il aurait pu se retirer ; mais sa famille était au-dessus de-tout. Il me disait : les enfants ont encore besoin de moi je reste jusqu’à la liquidation de ma retraite. Le destin n'a pas voulu qu'il connaisse ce jour. On peut dire qu'il disparait en plein champ d'honneur du Travail.

Mais si Terrieux aimait sa famille, il aimait aussi avec fougue l'Humanité. Toute sa vie est pleine de dévouement ; on le voit par tout ; dans les œuvres prolétariennes, Syndicat, Coopératives, Bourse du Travail, Solidarité, Mutualité, partout il se fait remarquer par ses critiques acerbes en faveur des déshérités.

Ancien adhérent du Parti socialiste qui, à cette époque n'avait pas renié la lutte de classes, il fut choisi par la Fédération de Tarn-et-Garonne comme candidat aux élections législatives. On peut dire que ce fut lui qui planta le drapeau rouge dans le département. Il parcourt à pied tout l'arrondissement de Montauban, jetant à tous les vents, la parole Révolutionnaire portant la contradiction partout où il trouvait ses adversaires politiques. A cette époque comme aujourd'hui, le parti communiste était représenté aux masses comme un épouvantail ; il fallait un certain courage pour braver la colère du peuple trompé.

Par deux fois la Population Montalbanaise l'envoie siéger au Conseil municipal comme socialiste, mais en 1922, survint la scission dans le Parti ; résolument, il se mit à nos côtés ; s'il ne donnait pas son adhésion il communiait dans l'action que nous pouvions mener, à son idéal. Son autorité, ses critiques toujours loyales, finissaient par en imposer à ceux qu'il combattait.

La population n'eut jamais défenseur plus digne que lui. Homme libre, il n'admettait pas les privilèges pour une coterie quelconque.

A la Bourse du Travail, comme au sein de la fédération des fonctionnaires il savait trouver le mot juste pour la défense des petits et des plus pauvres.

Terrieux faisait partie de cette minorité consciente de la classe ouvrière dont parlait Lénine, capable de diriger les grandes masses ouvrières et les entraîner à sa suite pour le triomphe total de l'Humanité

Il disparaît au moment où nous avions besoin de lui plus que jamais. Déjà nous avions échangé nos projets d'avenir, il s'apprêtait à lutter à nos côtés.

S'il est une vie bien remplie d'un bouillonnement continuel de générosité et d'amour pour les pauvres, c'est bien la sienne. Le prolétariat montalbanais perd un de ses meilleurs défenseurs.

Lorsqu’on m’a annoncé cette mort cruelle, j’ai essayé d’être fort ; mais j’ai dû me retirer pour pleurer à mon aise, l’ami, le confident que j’aimais.

Vous les jeunes qui l’accompagnaient à sa dernière demeure que sa vie libre de tout préjugé vous soit un exemple. Travailler pour un monde meilleur doit être notre espérance et notre réconfort.

Et vous ses chers enfants; et toute la famille qui pleurez encore plus que nous ce noble cœur, laissez-nous essayer d'adoucir cette cruelle épreuve en vous disant que nos sentiments affectueux et le souvenir de Terrieux seront toujours vivants en nous.

Terrieux, que ta vie exemplaire nous serve de phare pour la conquête d'une humanité meilleure !

 

CONFERENCE POPULAIRE

Mercredi soir salle comble au cinéma Pathé. M. Malrieu y a donné une fort intéressante causerie sur les fêtes républicaines à Montauban pendant la Révolution. M. l'Inspecteur d'Académie, avant de présenter le conférencier en termes élogieux fit un vibrant et éloquent éloge au citoyen Terrieux, trésorier de la Société des conférences qu'une mort presque foudroyante vient d'enlever à sa famille à ses amis et aux œuvres sociales auxquelles il donnait le meilleur de lui-même.

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