Camilleri et Sellerio Editore

Quelques rares épisodes du Commissaire Montalbano ont incité René Merle à rappeler quelques faits sur Camilleri. J’ajoute mon grain de sel.

Andrea Camilleri (1925-2019) a publié chez Mondadori, Bompiani ou Rizzoli. Il y a même un livre de lui chez Skira, un livre exceptionnel jamais traduit, sur lequel je reviendrai.

Pour les seules enquêtes du commissaire Montalbano on arrive à une quarantaine d’ouvrages (en commençant en 1994 à l’âge de 70 ans !).

Pour le reste il y a bien au moins quatre-vingt ouvrages mais il a débuté plus tôt. Voici les quatre premiers :

I teatri stabili in Italia (1898-1918), Bologna, Cappelli, 1959.

Il corso delle cose, Poggibonsi, Lalli, 1978.

Un filo di fumo, Milano, Garzanti, 1980.

La strage dimenticata, Palermo, Sellerio, 1984.

Et c’est donc là que commence la rencontre avec Sellerio ce que l’éditeur présente ainsi :

« En 1984, avec le volume La strage dimenticata a commencé la rencontre d'un brillant écrivain, encore inconnu des millions de lecteurs qu'il a rassemblé autour de lui, et d'une maison d'édition animée par un grand personnage. Ce qui s'est passé ensuite est l'histoire d'une aventure incroyable et unique, que l'on ne peut s'empêcher de regarder avec étonnement comme on vit un rêve d'intelligence. Et cela à la fois pour ce que le travail d'Andrea Camilleri signifie sur le plan culturel, et pour le succès éditorial exceptionnel qu'il a eu.»

L’Italie est un pays aux multiples grands journaux, aux multiples éditeurs et à Palerme Sellerio va permettre à Camilleri de sortir de l’ombre. Un peu comme en France Métaillé a permis l’émergence de Sepulveda.

D’un voyage en Sicile j’ai ramené deux livres de chez Sellerio, des livres pas chers, bien faits où Camilleri va exploser dans la collection La Memoria. Et qui est le premier auteur de cette collection : Sciascia bien sûr, mais n’allez pas imaginer une maison d’édition sicilienne éditant des Siciliens. Le n°2 est Stevenson, le n°4 Anatole France et le n°5 Voltaire ! Oui le Voltaire auquel certains veulent tant de mal aujourd’hui !

Camilleri n’y apparaît qu’au numéro 303 bien après Vazquez Montalban n°95 avec l’Assassinat au comité central.

A lire la liste, plus de 1000 aujourd'hui, j'ai presque envie d'avoir toute la collection chez moi. Un hommage posthume à Camilleri vient de paraître où, si j'ai bien compris, sont rassemblés les rêves de l'écrivain. J-P Damaggio