Le nouveau Mélenchon est arrivé

Dupont-Aignan est invariable depuis des décennies comme s’il attendait son heure. Mélenchon n’a pas à attendre donc, au vu des circonstances, il ajuste son action. N’ayant que peu suivi son action au sein du PS d’autres mieux que moi pourraient évoquer le Mélenchon devenu ministre, le Mélenchon de 2005.

Depuis que son parti interne au PS, le PRS, est devenu le PG nous avons donc assisté à trois Mélenchon :

-         Celui du Front de Gauche

-         Celui de la France insoumise

-         Celui investi par le peuple.

Toutes ces mutations révèlent cependant un même homme, celui qui se situe au-dessus du quotidien de la politique. On ne compte plus les déclarations où il annonce son retrait. Au PG il a annoncé son retrait de la direction. A La France insoumise idem, désignant Quatennes comme son successeur. Aujourd’hui il préfère être investi par le peuple que par LFI.

En 2012 il n’était pas le candidat du PG.

En 2017 il n’était pas le candidat du Front de gauche.

C’est clair, en 2022 il ne sera pas le candidat de LFI.

Il va en appeler à un mouvement plus large comme fut plus large la liste aux Européennes... avec le résultat que l’on connaît. Ce qu’il gagne d’un côté ne risque-t-il pas de le perdre de l’autre ?

Le nouveau mouvement va s’appeler Causes Communes et lui, il est toujours au-dessus du blablabla.

«Je serais candidat définitivement si, et seulement si, j'ai récupéré 150.000 signatures de parrainage. À ce moment-là, je me sentirais investi par le peuple."

Et si demain François Hollande demande à 150 000 personnes de l’investir il sera investi par le peuple ? Et si demain Clémentine Autain demande à 150 000 personnes de l’investir elle sera investie par le peuple ? Il n’y a que lui qui puisse atteindre 150 000 clics ? Dans cette affaire il y a déjà 20% de l’électorat qui, parce qu’il n’accède pas au clic, ne peut s’exprimer.

Mais bon, reconnaissons que l’opération est intéressante car la règle des 500 élus paraît plutôt élitiste sauf qu’y compris LO y est toujours arrivé alors que 150 000 clics c’est moins sûr.

Est-ce une forme plébiscitaire des primaires ?

Rappelons que pour les primaires socialistes de 2016 il y a eu 1 655 919 votants et au premier tour Benoît Hamon a eu 596 647 voix puis 1 181 872 voix au second tour. Il a eu à l’élection elle-même il a eu : 2 291 288.

On peut imaginer que beaucoup de ceux qui ont voté pour lui en tant que candidat à la primaire ne l’ont pas fait en tant que candidat à l’élection !

Normal n’importe qui pouvait voter !

Rappelons qu’à la fin de la campagne 2017 Mélenchon a revendiqué 500 000 membres sur la plateforme France Insoumise.

Une consultation sur la plateforme a eu lieu entre les deux tours jusqu’au mardi 2 mai à 12 h 00. Elle a permis l’expression de 243128 insoumis et donne à voir des avis partagés :

- 87818 insoumis, soit 36,12%, pour un vote blanc ou nul ;

- 84682 insoumis, soit 34,83%, pour un vote Emmanuel Macron ;

- 70628 insoumis, soit 29,05%, en faveur d’une abstention.

De 250 000 personnes mobilisées en 2017 à un appel pour 150 000 clics on ne peut pas dire qu’il y a eu développement du mouvement.

Mais pour 150 000 clics, des électeurs du FN, de la droite qui imaginent que le candidat Mélenchon divise la gauche pourront cliquer pour qu’il soit candidat (comme certains ont pu voter Hamon jugé comme le plus mauvais candidat pour le PS) !

Tout le monde connaît l’enjeu il s’agit d’arriver dans les deux premiers.

En déclarant sa candidature très tôt certains vont dire : il est le diviseur de la gauche et d’autres vont dire, il prend les devants pour mieux rassembler la gauche, pour que le vote utile ce soit le vote Mélenchon. Les sondages indiquent qu’il est bien placé sauf que PS-EELV ne sont pas mobilisés derrière un seul nom. Aujourd’hui la balle est chez ses adversaires. J-P Damaggio