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Vie de La Brochure
9 novembre 2020

Vazquez Montalban – Rafael Ribo

Ribo Montalban

En 1987 Rafel Ribo né en 1945 prend la tête du PSUC c’est-à-dire la version catalane du Parti communiste espagnol. Il se veut un novateur et va de ce fait s’activer pour que le PSUC se change en ICV (Initiative pour une Catalogne Verte). Au même moment mais de manière très différente le PCE se change en Izquierda Unida pour unir le courant communiste et le courant écologiste.

En conséquence la décision de publier, en 1988, un livre avec Vazquez Montalban entre dans une démarche politique nouvelle.

Quand, à sa sortie, je découvre le livre à Nîmes, dans le camion de la librairie occitane installé devant l’Université occitane d’été, je ne connais que peu de choses et en plus mes finances étant très limitées j’ai hésité avant de l’acheter. Hésitation renforcée par le fait que le livre est en catalan !

Rafael Ribo

Mais sur la couverture le sous-titre est engageant : «una alternativa per a Catalunya més enllà del bloqueig entre pujolisme i felipisme ». Pas besoin d’être savant pour traduire : une alternative pour la Catalogne au-delà du blocage entre pujolisme (les centristes) et felipisme (les socialistes)».

Rafael Ribo restera à la tête d’ICV jusqu’en l’an 2000 puis est devenu ensuite le médiateur des droits et il a cette responsabilité dans le cadre européen à l’échelle internationale :

http://www.sindic.cat/fr/page.asp?id=1

Que dire du livre aujourd’hui ?

Il est signe d’un espoir (non théologique rappelle toujours MVM) qui va s’épuiser au tournant de l’an 2000. Pour MVM cet espoir est encore là en 1994 quand il publie Aperçus de la Planète des singes mais il est devenu plus mince que jamais.

Le livre se divisait en trois : un texte global où MVM présente Ribo, un dialogue entre Rafael et Manuel, des textes de Rafael.

Dès les premières lignes l’œuvre est sous les auspices de Gramsci.

« Quand la lutte pour la justice est nécessaire face aux injustices évidentes il est difficile de ne pas passer des nuits tristes quand même l’optimisme de la volonté ne peut affronte le pessimisme de l’intelligence.»

Nous vivions à une époque où voter Pujol c’était voter catalan. Il avait réussi à capter le nationalisme à son bénéfice. La première des questions pour combattre Pujol consistait à se poser la question de la nature du nationalisme catalan par rapport à l’Espagne ou pour le dire autrement : quel type de nationalisme de gauche était-il possible d’inventer ?

Bilan aujourd’hui :

Le nationalisme à la Pujol finalement ridiculisé a conduit à une fuite en avant : l’indépendantisme.

Le nationalisme de gauche n’a pas pu unir l’urbain et le rural, Barcelone et le reste de la Catalogne.

Dans le livre MVM se contente pour l’essentiel de poser des questions dont celle qui le hante : l’usage de la violence pour la gauche.

Il rappelle que la Révolution française a légitimé la violence pour faire tomber un tyran mais l’Espagne après Franco est-ce un tyrannie ? Non d’où le rejet de la violence de l’E.T.A. violence dans laquelle le nationalisme catalan n’est jamais tombé.

Les questions de l’Europe, de l’éthique etc.

Ce livre est une trace de cet effort des années 90 pour «refonder la gauche», effort sans suite pour le plus grand bénéfice du système en place, échec dont il nous appartient de comprendre les raisons.

J-P Damaggio

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