Thomas Portes un communiste de retour

J'ai longtemps hésité avant de mettre cet article sur le blog. Mais voilà il y a des jours....

J’essaie d’éviter toute étude de personnages que je juge négatifs. C’est vrai pour Macron, comme pour Thomas Portes. Sauf que Macron conduit l’action classique d’un homme de droite, tandis que Thomas Portes se réclame du communisme, un courant de gauche que je juge utile.

En 2016-2017 j’ai donc découvert par l’intermédiaire de La Dépêche qui lui passait beaucoup de pommade ce nouveau porte-parole du PCF 82 (ce journal sait trier les bons éléments dans tous les domaines). Il m’est arrivé de pointer son incapacité à faire des additions par seul souci de dénoncer Mélenchon au nom du nécessaire rassemblement.

Les communistes de Castelsarrasin eurent la bonne idée d’organiser avec lui un débat sur le ferroviaire, thème pour lequel j’ai quelques intérêts. J’ai rendu compte de ce débat sur le blog Les Grandes Vanités. J’ai eu la surprise de constater qu’il était possible de parler ferroviaire à Castelsarrasin sans évoquer le projet de LGV qui pourrait détruire tout un quartier de la commune. Mais ma surprise ne s’est pas arrêtée là ! J’ai tenu à dire un mot bref du dossier et la réponse du cheminot CGT Thomas Portes fut à tomber parterre.  Généralement, après un débat, je m’en vais, mais là j’ai tenu à aller dire un mot au beau parleur. J’ai alors compris que le seul souci de Thomas Potes était sa carrière politique à n’importe quel prix. Quand quelqu’un, par la suite, m’a en plus fait observer qu’il était membre du CESER (comité économique et social régional) alors j’ai eu envie de sauter au plafond. Après vérification sur le site du CESER je le retrouve tojours membre du comité régional CGT mais la liste est fantaisiste quand on y découvre des membres de FO !

Ceci étant laissons tout ceci puisque depuis plus de deux ans Thomas Portes a disparu du Tarn-et-Garonne. Peut-être s’est-il replié dans son département d’origine, le 47.

Jusqu’à ce que je découvre que le 31 octobre 2020 La Dépêche lui ouvre à nouveau largement ses colonnes au nom d’une nouvelle responsabilité qu’il assume au niveau national ! Quel succès !

Il est devenu le grand chef d’une structure à sa mesure : l’observatoire national de l’Extrême-droite avec les titres suivants : «Thomas Portes est conseiller politique, syndicaliste et auteur d'un livre "Au cœur de la haine" ed. Arcane 17».

Conduisant à mon niveau, depuis trente ans, la dénonciation de l’extrême-droite je ne peux que me réjouir, dans le principe, de la naissance d’une telle structure. Sauf que, comme je l’ai souvent écrit la lutte contre l’extrême-droite est ancienne… et sans succès (la mienne comme les autres) !  Donc une telle structure pourrait d’abord observer pourquoi Ras l’Front, ou SOS Racisme par exemple, ont échoué.

Prenons la conclusion de sa tribune publiée sur La Dépêche :

«Aujourd’hui, je suis en colère. Une colère froide de voir les tapis rouges qui sont déroulés sous les pieds de Marine Le Pen sans jamais la contredire. Comme si l’extrême droite était aujourd’hui la seule boussole de la République. De quelle folie s’est emparée notre pays pour penser cela ? N’oublions jamais l’histoire. Il faut, sans attendre, dissoudre Génération Identitaire, Action Française ou Vengeance Patriotique. Qu’attend Gérald Darmanin, si prompt à dissoudre des associations musulmanes accusées de séparatisme, pour agir ? Un silence qui interroge sur des connivences au plus haut niveau de l’état.»

A le lire on apprend que :

 1 ) Si l’extrême-droite est puissante nous le devons aux pouvoirs en place. Donc dénonçons le pouvoir et nous luttons contre l’extrême-droite. Une idée viille de trente ans d’existence sans jamais avoir fait la preuve de son efficacité. Dans ma circonscription dominée par le PRG, il est évident qu’au deuxième tour d’une législative le meilleur opposant c’est le FN-RN car, au second tout, il oblige au rassemblement pour faire barrage à l’extrême-droite. L’histoire du pompier pyromane. Carole Delga n'espère qu'une chose pour les prochaines régionales : une face à face avec le FN-RN. La question cruciale n’est pas de dénoncer le pouvoir en place – il fait ce pourquoi il existe – mais d’avancer une alternative.

2 ) La solution la dissolution ? Pourquoi pas, si on se souvient que les goupuscules en question n’ont aucun impact dans la société. Ils sont un arbre qui cache la forêt et je préfère étudier le cas de la forêt.

3 ) La dissolution d’associations musulmanes ? Et nous arrivons à la question cruciale : l’islamisme ne va-t-il pas faire oublier l’extrême-droite ? Baraka City n’est pas une association musulmane mais islamiste et sa dissolution n’est de la part du pouvoir, que de la poudre aux yeux : ses responsables ont averti, leur structure est déjà domiciliée à l’étranger (sans citer le pays). Je suis cependant pour cette dissolution mais sans illusion, et là non plus, ne fixons pas le regard sur l’arbre qui cache la forêt. Quand on va sur le facebook de l’observatoire, on découvre que l’islamisme (qui n’est jamais cité en tant que tel) ne serait qu’un instrument du FN-RN ! Et quand il frappe, loin de la France, il y a aussi la main du FN-RN ?

Je ne veux pas dénigrer un observatoire qui débute, il peut apporter des éléments utiles mais si la ligne stratégique est si clémente envers l’islamisme alors la lutte contre l’extrême-droite risque fort, une fois de plus, de rater son objectif, pire même, d'être contre-productive ! J-P Damaggio

Comments

[Livre social]

Je ne connaissais pas ce détail qui confirme ce que je pensais. Dans le prestigieux comité d'administration de son observatoire on y trouve en effet quelques communistes, Générations.s, les quatres députées Ensemble.

[Reynès-Dupleix M]

Sans oublier le fait que Thomas Portes a claqué la porte du PCF pour rejoindre Génération'S je crois!