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Vie de La Brochure
28 décembre 2020

L’air bus A 300 en juillet 1967

Aujourd'hui je revisite un bel été à travers Paris-Match. JPD

TOP SECRET : DIX JOURS AVANT SA NAISSANCE

VOICI L'AIRBUS

•        Un chiffre sur un dossier blanc : A 300

•        300 passagers, 900 à l'heure.

•        Une surprise : la Hollande s'y intéresse.

 Top secret », dit Jean Chamant en souriant derrière ses lunettes d'écaille.

Le ministre des Transports met sa main sur un volumineux dossier blanc, posé sur un large bureau en teck clair.

On romance beaucoup —poursuit-il de sa voix claire — sur la nouvelle guerre franco-britannique. A la vérité, sauf le désaccord sur l'avion à géométrie variable, qui est un désaccord de militaires, tout est au beau fixe : Concorde, tunnel sous la Manche, Airbus... Liens après liens... Et, pour témoignage décisif, ça...

Il retire sa main.

A. — 300, lit-on sur la couverture blanche.

A. — 300, numéro d'immatriculation et nom de baptême de l'Airbus européen, l'autobus aérien qui doit avant 1972 prendre le relais des Caravelle, Trident et autres Viscount sur les lignes moyen-courrier.

Il s'agit de 300 pages marquées des couleurs françaises, anglaises et allemandes, album de l'Airbus défini par les experts des trois pays qui ont remis leur travail avec une semaine d'avance.

A Toulouse récemment une réunion entre Maurice Papon, premier policier promu premier aviateur de France, proconsul de Sud-Aviation, John Stonehouse, ministre anglais des Transports, sosie d'Orson Welles quand Orson Welles était mince, et Jean Chamant a apporté deux confirmations importantes : d'une part, le premier vol officiel de Concorde aura bien lieu le 28 février 1968 ; d'autre part, Sud-Aviation a les moyens d'assumer le leadership dans la construction de l'Airbus.

Aujourd'hui, le rapport des experts conclut que l'Airbus pourra être construit autour d'un moteur anglais Rolls-Royce BR 207 aussi bien qu'autour d'un moteur américain Pratt et Whitney.

L'Airbus sera un avion baleine long de 50 mètres, dont la panse mesurera 7 mètres de diamètre : un vrai dirigeable à ailes. Les passagers y seront de front par 9 ou 10, ni plus ni moins serrés que dans un Boeing. Ils pourront être trois cents. Deux longs couloirs permettront de circuler. Innovation : quatre portes latérales accélèrent la sortie.

Poids total, charge comprise : 120 tonnes.

Vitesse : 900 km/heure à 9 000 mètres d'altitude.

Deux modèles : omnibus voyageurs et cargo.

En principe, il ne sera équipé qu'en classe touriste.

L'Airbus nécessite un lourd investissement de 3 milliards, sur lequel la participation française devra être d'un milliard  environ.

C'est cette somme que Jean Chamant devra trouver avant de rencontrer de nouveau à Londres cette fois John Stonehouse le 25 juillet prochain.

Mais déjà on dit que la Hollande (avec la firme Fokker) pourrait se joindre aux constructeurs de l'Airbus, ce qui allégerait la participation de chacun.

« A Londres, le 25 juillet, dit Jean Chamant, tout peut être définitivement réglé. »

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