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Vie de La Brochure
9 janvier 2021

Sur Marianne le ni droite ni gauche

Un dossier sur Marianne du 8 janvier 2021 débute ainsi :

«Il n'y a pas que le macronisme ! Gaullo-communisme, péronisme, écologisme et même fascisme ont tenté de dépasser le clivage qui organise le paysage politique depuis 1789. PAR HADRIEN MATHOUX

Tout est parti d'une sottise. En novembre 2020, Arnaud Montebourg annonçait des velléités de candidature pour la prochaine élection présidentielle, en déclarant : «Mon sujet ce n'est pas la droite ou la gauche, c'est la France.» Il n'en a pas fallu davantage à l'éditorialiste Jean-Michel Aphatie, dégainant l'ouvrage de Zeev Sternhell Ni droite ni gauche. L'idéologie fasciste en France, pour accuser l'ancien ministre socialiste d'avoir Mussolini pour inspirateur. Attaque grossière, pétrie d'inculture historique, certes. Mais qui a le mérite d'aborder de front la question du dépassement du clivage gauche-droite, cet étalon qui organise le paysage politique sans discontinuer depuis 1789. Nombreux sont ceux qui ont déclaré concilier les deux pôles, en y parvenant ou non, pour le meilleur ou pour le pire. Marianne passe au crible cinq tentatives d'enjamber la division structurelle entre la gauche et la droite.»

 L’attaque grossière de J-M Apathie ne peut pas nous surprendre lui qui est devenu un grand journaliste à Politis !

 Les cinq cas étudiés sont instructifs puisqu’ils élargissent à la planète entière la question. Sauf qu’il n’y a pas cinq cas. Péron et Mussolini c’est pareil. Julien Bayou pour les écolos et Debu-Bridel pour les gaullistes de gauche aussi.

Je l’ai écrit juste avant ce numéro de Marianne, la question n’est pas celle du refus du clivage droite/gauche mais celle des raisons de ce refus. Debu-Bridel se sert de la Résistance pour unir des communistes et des gens de droite comme Julien Bayou veut le faire avec la crise écolo.

D'où la question : le refus du clivage est-il circonstanciel ou structurel ?

Hadrien Mathoux a évité le cas de Mélenchon (peut-être pour lui rappeler qu’il n’est pas au centre du monde) usant suivant lles circonstances de 2017 le refus du clivage. D’un côté Hollande avait sali la gauche et de l’autre le Front de gauche n’avait pas débouché.

Inversement pour Macron le choix du ni droite ni gauche n’est pas artificiel, il est sa marque profondément anti- gaulliste. Et il est assez génial d’avoir réussi à utiliser le cadre de la 5ème République fait pour partager la France en deux, droite contre gauche, afin d'en changer l’objectif et renouer ainsi (pour la transformer) avec la vieille tradition centriste du pays.

Pour le Mélenchon de 2017 son au-delà du clivage droite/gauche a touché le pays simplement parce que le socle de la gauche, après les échecs de la social-démocratie et de l’URSS, n’existe plus en termes de construction politique. Chevènement l’a compris dès 1994. Mélenchon a préféré comme modèle Chavez qui avait comme modèle Bolivar, car en effet Chavez a été élu par la droite contre la social-démocratie vénézuélienne pour ensuite faire une politique de gauche.

Mais la France n’est pas le Venezuela ni le Mexique d’AMLO (l’actuel président) mais un pays à l’histoire politique unique. Il existe toujours un peuple de gauche mais ses votes sont totalement dispersés si bien que le FN en récupère quelques-uns. Pour construire une alternative au capitalisme (et non pas un simple dégagisme) tout passe par la construction d’un nouveau type de clivage. J-P Damaggio

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