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Vie de La Brochure
9 janvier 2021

L’abstention aux législatives

j'ai déjà évoqué cette question sous un autre angle : ICI

Macron désire repousser les élections régionales et départementales après la future présidentielle (pour le moment le report est pour le mois de juin mais rien n’est acté). Il est donc vital de bien rappeler comment la présidentielle devient un moyen de mobiliser l’électorat des gagnants (en démobilisant l’électorat des perdants).

Je prends le cas du Tarn-et-Garonne que je connais bien.

Il y a eu 146801 exprimés à la présidentielle et seulement 93320 deux mois après ! Qui est le plus touché par cette augmentation de 36,6% de l’abstention et du vote blanc ?

Le plus simple est de prendre d’abord le FN qui est toujours le FN dans toutes les élections. Après les 39183 voix à la présidentielle, il tombe à 9857+8113 aux législatives soit un total de 17970 voix ! La perte est de 21213 voix ! Une perte de 54% !

Certains y virent un effet du mauvais débat de Marine Le Pen pour l’entre deux tours des présidentielles. Le bon résultat des européennes infirme cette explication : de toute façon un débat télévisé peut faire varie seulement de 2 à 3% un résultat électoral ce qui es important quand les scores sont serrés.

Passons au cas Mélenchon. Il avait obtenu 27841  voix mais aux législatives il obtient 6 282 + 5 348 = 11630 soit 16211 voix de perdues (41%). Quelques électeurs du PCF, du PS ou des Verts ont voté Mélenchon mais pas LFI aux législatives mais ces faits restent marginaux. Avec les 2000 voix du PCF on est loin des 16000 voix perdues.

C’est donc clair : la présidentielle ayant désigné le gagnant il y a une démobilisation générale de l’électorat et elle est plus forte chez les perdants.

Alors que Macron fait 20,6% en Tarn et Garonne, le candidat LREM de Montauban fait 29% et Sylvia Pinel qui a récupéré une bonne partie de cet électorat fait 27%. Une augmentation en pourcentage mais pas en voix. Avec une exception : la faible score du PS à la présidentielle n’engendre pas la chute de la candidate PS sur Montauban qui avec 18% est qualifiée pour le second tour et l’emporte.

Bilan : les électorats sont devenus fragiles. Autrefois l’électorat PCF ne s’occupait pas du type d’élection, il était toujours présent, laissant les autres se démobiliser.

Tous les discours sur l’abstention doivent donc prendre en compte l’importance de l’enjeu. L’élection présidentielle devenant le phare vu les pouvoirs du président, les autres élections sont peu à peu marginalisées. En conséquence mettre les élections régionales en octobre 2022 permettrait d’assurer le succès du gagnant de la présidentielle qu’espère être Macron !

Le phénomène est-il seulement français à cause justement de ce type d’élection du président, le seul en Europe ? Pas du tout. Si on compare l’évolution des participations aux élections européennes on constate que le phénomène est quasiment le même partout !

La France passe de 60,7 en 1979 à 50 en 2019

L’Italie passe de 85% en 1979 à 54%.

L’Espagne passe de 54% en 1989 à 60% en 2019 (mais une année faste car en 2014 c’était 43%).

Le pays le moins mobilisé était la Grande Bretagne qui passe de 32% à 37%.

Les Italiens étaient très pro-européens avec en conséquence une forte participation. Les Britanniques ont toujours été dans le cas inverse.

Si le mode de scrutin et, on le voit pour la France, l’enchaînement des élections, jouent sur le taux de participation, le cœur du sujet est plus simple : à quoi ça sert de voter ?

Au départ voter ça signifiait exercer un droit, aujourd’hui ça consiste d’abord à évaluer la nature de ce droit ! Pour ma part je ne vote jamais pour élire les dirigeants de la MGEN et dans une municipale où il n'y a qu'une seule liste non plus… J-P Damaggio

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