Et Trump a perdu…

Au mois d’octobre j’écrivais un article et si trump perdait ?

J’écrivais cet article sur la base d’un fait simple : un candidat sortant gagne presque toujours (j’avais cité seulement le cas du perdant Jimmy Carter, en oubliant celui de G.W. Bush). Donc quand un sortant perd c’est un signe global de profonde mutation. Et c’est clair, Trump a perdu !

Les grands médias pleurent cette défaite (tout en faisant mine de s’en réjouir) car avec Trump le spectacle n’avait pas la fadeur annoncée par Biden. Or, n’est-ce pas, tout est spectacle ? Donc au moment où Trump perd, toute la question n’est pas pour les grands médias, de savoir ce que va faire Biden, mais comment Trump va continuer (en espérant qu’il puisse continuer !) (1).

Donc entre quelques énergumènes qui font le spectacle au Capitole et les milliers d’électeurs qui donnent la victoire en Géorgie aux démocrates, il n’y a pas photo, même si auparavant tout a été dit sur le côté crucial de l’élection géorgienne !

Bref, quelle mutation avec la victoire de Biden ?

Nous avons déjà eu la réponse : tweeter ose plus que jamais dicter sa loi ! Je ne cesse de le répéter : les grands médias se considèrent propriétaires de la politique sans avoir la moindre légitimité. Et la question va bien au-delà du compte de Trump car ses moyens financiers ne sont pas de nature à le rendre silencieux !

Faut-il se réveiller en s’insurgeant contre la suppression du compte de Trump ? Mais ce n’est pas sur Trump que twetter a le pouvoir mais sur chacun de nous… qui donnons ce pouvoir à tweeter, facebook etc.

Nous entrons dans l’ère d’une bourgeoisie numérique qui, à présent, assume clairement son pouvoir !

La bourgeoisie numérique, après avoir pris le pouvoir sur l’information, en partie sur le commerce, va prendre le pouvoir sur les banques, la santé, la police, l’armée et enfin l’éducation. Et ce pouvoir global ouvrant la voie aux pirates informatiques  en tout genre (et aux guerres qui s’en suivent) dessine un nouveau monde où l’arme majeure est à la fois le clavier et le satellite ! Qui peut maîtriser le lien entre les deux ?

Comment les sociétés et les individus peuvent-ils s’émanciper sans élaborer un contre discours, à l’ignorance volontaire qui nous mine ?

La science est le chemin connu et heureux qui, tout en apportant des réponses (des vérités), apporte plus de questions encore (des incertitudes).

L’idée du capitalisme en gestation est de profiter des incertitudes inévitables, pour noyer les vérités incontestables, comme celles de son aptitude à exploiter le travail de tous au bénéfice de quelques-uns !

J-P Damaggio

(1) Je prends souvent l'exemple de l'Italie avec cette question : maintenant que Salvini n'est plus ministre de l'Intérieur qui connaît son remplaçant en France ? Avec Berlusconi ou Salvini, parler de l'Italie c'était génial, mais sans eux vive le silence!